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 ARCHENHOLTZ (Johann
Wilhelm von) Histoire de la Guerre de Sept ans, commencée en 1756, et terminée
en 1763 ; par M. d'Archenholtz, ancien Capitaine au service
de la Prusse ; traduite de l'allemand par M. le baron de
Bock. Première [et] seconde parties
(complet). Metz - Strasbourg - Paris, Devilly - Librairie Académique
- Belin et Buisson, 1789. [A
Metz, / Chez Devilly, Libraire, rue Fournirue. / A Strasbourg,
à la Librairie Académique. / A Paris, / Chez Belin,
Libraire, rue Saint-Jacques. / Buisson, Libraire, hôtel
de Coetlos- / quet, rue Haute-Feuille, N°. 20. / Avec
Approbation et Privilege du Roi. 1789.]
Deux volumes in-8° sous leurs cartonnages d'attente d'époque,
t. I : [2 bl.], [3 (titre de la collection, avis au
relieur pour le placement des gravures, titre)], [1 bl.], [6],
217, [1 (errata)], [12 bl.] p., t. II : [1 (titre
de la collection)], [1 bl.], [1 (titre)], [1 bl.], 201, [3 (approbation)] p.,
(collection « uvres diverses du baron de Bock »),
exemplaire bien complet des quatre portraits gravés, en
bon état et à toutes marges.
Les
portraits gravés sont ceux du comte de Schwerin, de Léopolde
Joseph Marie, comte de Daun, du général Ziethen
et du général Laudahn.
Avertissement :
Le public lira sans doute avec intérêt
la traduction de l'histoire de la Guerre de sept ans, de M. d'Archenholtz,
que nous lui présentons dans un moment où les uvres
posthumes du roi de Prusse, qui viennent de paroître, font
désirer de pouvoir comparer ce que dit ce prince des motifs
secrets de sa conduite, avec ce qu'en pensoient ses contemporains.
Cet ouvrage n'est pas une description seche et aride des campagnes
de Frédéric, mais l'histoire des principaux événemens
de cette guerre, écrite par un témoin oculaire,
l'un des premiers hommes de lettres de l'Allemagne, comme il
étoit un des plus braves officiers de l'armée prussienne.
M. d'Archenholtz a voulu être entendu de toutes les classes
de lecteurs ; et si nous en jugeons par le plaisir que nous
avons éprouvé en traduisant son livre, il a parfaitement
réussi. Une imagination vive et brillante lui a fait mettre
dans la description de cette multitude infinie de combats, une
variété, un feu, qui transporte pour ainsi dire,
malgré soi, au milieu de ces scenes de sang et de carnage.
Peut-être reprochera-t-on à l'auteur d'avoir marqué
un peu trop de partialité quand il est question des françois ;
mais nous répondrons qu'on doit excuser un prussien, qui,
acteur et témoin d'événemens qui paroîtroient
incroyables, s'ils n'étoient attestés par toute
la génération présente, a dû nécessairement
se laisser entraîner à l'enthousiasme que sa nation
et le héros qui la gouvernoit, ont inspiré à
l'europe entiere.
Les deux volumes : 150
euros (code de commande : 30603
- vendu).
[MONS
- CONFRÉRIE DU SAINT-ESPRIT]. Description du Jubilé
de deux cens ans et plus de l'érection de la très-pieuse
& célébre Confrérie du Saint Esprit dans l'Eglise Paroissiale de sainte Elisabeth
en la Ville de Mons. Avec les Litanies du Saint Esprit, &
le Veni Creator en françois.
Mons, Plon, [1761]. [A
Mons, / De l'Imprimerie de Pierre Jean Joseph Plon, / Imprimeur
& Libraire rue de Nimi. / Avec Approbation & Permission.] In-8° broché sous sa couverture
d'attente, 16 p., bon exemplaire, rare.
Ce volume contient
:
- Bulle.
Notre S. Pere le Pape Clement XIII.
- Description du Jubilé de deux
cens Ans & plus, de l'érection de la très-pieuse
et célébre Confrérie du Saint Esprit.
- Litanies du Saint Esprit.
- Le Veni Creator.
- Dispositions relative aux festivités
du 10 mai, jour de la Pentecôte.
- Ordre de la procession.
Bibliographie :
- Rousselle (Hippolyte), Bibliographie
montoise, n° 726.
45 euros (code de commande
: 30582 - vendu).
Dans les mises
à jour précédentes :
MUYART
DE VOUGLANS (Pierre-François) Institutes au
Droit criminel, ou Principes
géneraux sur ces matieres, suivant le Droit civil, canonique,
et la Jurisprudence du Royaume ; avec un Traité particulier
des crimes. Par Me Pierre-François Muyard de Vouglans,
Avocat au Parlement. Paris,
Cellot, 1757. [A Paris,
/ Chez L. Cellot, Imprimeur-Libraire, grand'Salle du Palais,
/ et rue Dauphine. / M. DCC. LVII. / Avec Approbation et Privilege
du Roi.] In-4° plein veau marbré
d'époque, dos à 5 nerfs, tranches rouges, reliure
très usagée et frottée, mors fendus (ais
liens solides) et manques de cuir aux plats et à la queue,
XIX, [1 bl.], 726, [2 (approbation et privilège)] p.,
corps de l'ouvrage en bonne condition (bonne impression et marges
préservées).
Cinq
ans après la publication de l'ouvrage présenté
ici, l'auteur fit paraître, pour le compléter, l'Instruction
criminelle suivant les lois et ordonnances du royaume.
Extrait de la préface :
Personne n'ignore l'Importance des Matieres
Criminelles, & la Préférence qui leur est dûe
sur les Civiles, en ce qu'elles n'intéressent pas seulement
les Biens, mais encore la Vie & l'Honneur des Hommes.
C'est cette Importance qui a excité
dans tous les Tems l'attention de nos Rois, & celle des Tribunaux,
Dépositaires de leur Autorité, & qui a donné
lieu à cette multiplicité d'Ordonnances & de
Réglemens qui ont été faits à ce
sujet.
Mais, quelque sages & quelque multipliées
que soient ces Loix, comme leur application dépend des
circonstances, & que ces Circonstances, par leur complication,
font souvent naître des Inconvéniens que la Prudence
humaine ne sauroit prévoir ni éviter ; c'est
pour remédier à ces Inconvéniens qu'il a
fallu nécessairement changer, modifier ou augmenter la
Disposition de ces mêmes Lois. De-là, les Edits,
Déclarations, qui ont été donnés
successivement, en Interprétation, Ampliation ou Dérogation
de ces premieres Ordonnances.
La mesme Cause qui a fait varier le Loix sur
ces Matieres, a aussi produit la diversité des Ouvrages
qui ont été faits sur ce sujet. Elle fait en même
tems sentir l'avantage particulier qu'on les Modernes sur les
Anciens, & sur-tout celui que peut donner une longue Expérience
sur la simple Théorie à cet égard.
C'est ce double avantage, que je crois pouvoir
réclamer en faveur de celui que j'ose présenter
au Pubic. L'Etude assidue que j'ai faite depuis plusieurs années
de cette Partie de notre Jurisprudence, jointe aux secours particuliers
que j'ai puisés dans les Notes de mes Parens, qui ont
rempli successivement, pendant l'espace d'environ 60 années,
l'Office de Lieutenant Criminel sous les yeux d'un Parlement,
m'ont mis, j'ose le dire, en état de donner, sinon un
Ouvrage complet sur ces Matieres qui n'en sont gueres susceptibles,
du moins des Facilités particulieres à ceux qui
veulent s'y perfectionner ; mais sur-tout aux Commerçans,
que j'ai eu principalement en vue.
80 euros (code de commande
: 30553).
[PATIN
(Charles-Philippe de)] Regnante feliciter Carolo VI
Cæsare neque minus feliciter Belgium gubernante Maria Elisabetha
archiducissâ Austriæ Mare liberum ex jure naturæ,
gentium, & civili assertum, vindicatum, redivivum. Malines, Vander Elst, [ca 1725]. [Mechilinæ,
/ Typis Laurentii Vander Elst] In-8° plein veau d'époque,
dos à 5 nerfs, manque à la queue, mors partiellement
fendus, reliure usagée, [18], 203, [11] p.
Extrait de la notice
de Joseph Béthune :
[CharlesPhilippe
de Patin ou Pattyn] Seigneur de Langhemarck, ter Beke, Burghcoutere,
etc., descendait d'une ancienne famille du pays de Menin. Son
père, Pierre Patin, seigneur de Langhemarck, etc., remplit
les fonctions d'échevin de la salle et châtellenie
d'Ypres et était bailli de la baronnie de Guise ;
il avait épousé en premières noces Catherine-Thérèse
de Smidt, dont naquit Charles.
Charles-Philippe de Patin vit le jour le 19
avril 1687, à Ypres, paroisse Saint-Martin, et non point
à Noordschoote, comme le rapportent plusieurs biographes.
Il fut reçu licencié ès lois à Louvain
en 1709 ; nommé conseiller au grand conseil de Malines,
le 8 avril 1721, il devint avocat fiscal en 1725.
L'on discutait alors vivement une question
capitale pour l'avenir de nos provinces : celle de l'érection
de la Compagnie d'Ostende, et diverses puissances, instiguées
par la jalousie commerciale de la Hollande, tentaient de renverser
la nouvelle institution. Le jeune conseiller de Patin descendit
dans l'arène pour défendre les droits de son pays
et publia, en 1726, son livre : Mare liberum.
Il s'agissait en principe, on le sait, de la
liberté du commerce maritime et, en fait, de l'interprétation
du traité de Munster. Les intérêts de la
Hollande avaient été défendus par Westerveen,
Barbeyrae et Mably ; de Patin, lui, s'appuya sur l'autorité
de Grotius, Puffendorf, Fénelon, Graswinkel, etc., pour
réfuter les théories des adversaires de la Compagnie
des Indes. À son avis, la liberté du commerce maritime
est un droit inaliénable de l'humanité ; aucun
peuple ne peut défendre à un autre d'aller trafiquer
par mer en des pays étrangers. D'autre part, le texte
et l'esprit du traité de paix de Munster prouvent que
l'Espagne ne s'est pas interdit la faculté de naviguer
aux Indes Orientales ; l'eût-elle fait, la Belgique
ne serait pas liée par semblable stipulation.
Le courageux champion de la cause belge fut
député, en 1728, au congrès de Soissons
et chargé d'y défendre les droits de la Compagnie
d'Ostende, en même temps que certaines questions internationales
de moindre importance. Mais ses efforts, pas plus que les arguments
qu'il avait présentés jadis dans son Mare liberum,
ne purent avoir raison des prétentions égoïstes
de la Hollande. Les résultats de sa mission sont consignés
dans deux rapports, que la Bibliothèque royale de Bruxelles
conserve sous les n° 15988-15989 et qui ont pour titres :
Rapport fait par le Conseiller Pattyn à son Altesse
Serénissime l'Archiduchesse Gouvernante des Pays-Bas au
sujet de sa commission au congrès de Soissons ; Rapport
fait ... au sujet de sa commission au congrès de Soissons,
touchant les affaires en général et en particulier
des dits Païs-Bas.
Charles-Philippe de Patin fut appelé
à siéger au Conseil privé, en 1729 et au
Conseil suprême des Pays-Bas à Vienne, en 1733.
Six ans plus tard, en 1739-1740, il représenta
Charles VI au congrès d'Anvers. Puis, lorsqu'en 1741
l'impératrice Marie-Thérèse dut quitter
sa capitale menacée, de Patin la suivit en Hongrie ;
on assure que ce fut lui, qui conseilla à l'infortunée
souveraine de faire appel au patriotisme de la nation hongroise ;
les quatre ordres du royaume furent donc convoqués à
Presbourg et, à la vue de son empereur encore presque
au berceau, la noblesse de Hongrie jura de la défendre
en poussant, dit-on, ce cri devenu légendaire : Moriamur
pro rege nostro Maria Teresia.
Par lettre patente du 20 septembre 1741, de
Patin fut nommé président du Conseil de Flandre
et membre du Conseil d'État ; il demeura cependant
encore un certain temps en Autriche et ne vint prendre possession
effective de son siège que le 19 décembre 1742.
Il était à Aix-la-Chapelle, en
1748, lors de la conclusion du traité qui pacifia l'Europe ;
de retour en Belgique, il fut fait membre de la junte pour le
gouvernement des Pays-Bas, le 9 octobre 1749.
L'invasion française lui avait fait
quitter Gand peu d'années après son entrée
au Conseil de Flandre ; il y retourna en juin 1766, mais
fut dispensé bientôt de l'assistance au Conseil
à raison de son grand âge. Il obtint même
démission de sa charge en 1772.
Le vicomte de Patin décéda à
Gand, le 17 juillet 1773, à l'âge de quatre-vingt-six
ans ; il fut inhumé en l'église de Langhemarck,
où une épitaphe, placée près du maître
autel, rappelle son souvenir. Il avait épousé à
Gand, le 10 avril 1715, Thérèse Waltrude du Bois,
décédée à Bruxelles en 1737.
L'empereur Charles VI avait concédé
à Charles-Philippe de Patin le titre de « vicomte
de son nom de Pattyn ou de Patin », par diplôme
du 5 décembre 1735 ; il reçut également,
en 1742, la faveur d'habiter la cour du prince à Gand.
Le Mare liberum est le seul ouvrage
important du président de Patin qui fût livré
à l'impression ; il parut sous le titre : Regnante
feliciter Garolo VI. Csare, neque minus féliciter
Belgiam gubernante Maria Elisabetha Archiducissa Austri,
Mare Librerum, ex Jure Natur, Gentium et civili assertum,
vindicatum, redivivum ; Malines, Van der Elst, s. d. ;
la dédicace seule est signée; il comporte environ
200 p. petit in-16.
Une traduction flamande fut publiée
chez Wydts à Bruges, en 1727, ayant le même titre :
Carel den VI. voorspoedigh regnerende ende... de Vry Zee bevaeringe,
uyt de wet der natuur, der volckeren, en der borgeren bevestigd,
herstelt en herlevende, door C. P. Pattyn, raeds-Heer...
Une traduction française fut donnée, également
en 1727, à Malines, chez Van der Elst : Le commerce
maritime fondé sur le droit de la Nature et des Gens,
sur l'autorité des Lois Civiles et des Traitez de Paix
et rétabli dans sa liberté naturelle, traduit du
latin de M. Pattyn, augmenté et enrichi de notes de l'auteur
dans cette édition.
Bibliographie :
- Béthune (Joseph), Patin (Charles-Philippe,
vicomte de), dans Biographie nationale, t. XVI,
col. 690-694.
40 euros (code de commande
: 30402).
 VIRGILE (Publius
Vergilius Maro) P[ublii]. Virgilii Maronis Opera. Nic.
Heins[ius] Dan. Fil. e membranis compluribus iisque antiquissimis
recensuit. Utrecht, Van
de Water, 1704. [Ultrajecti
/ Apud Guil van de / Water / 1704]
In-16 plein veau d'époque, dos lisse orné des filets
dorés et de fers à froid, pièce de titre
rouge, roulette dorée sur les chasses et filets dorés
sur les coupes, tranches rouges, [1 (titre-frontispice gravé
par Cornelis Huyberts d'après Jan Goeree)],
[1 bl.], [62], 387, [41 (index)] p., une carte à
déplier in fine, texte en latin, ex-libris Le Tellier,
rare.
Dans l'article sur l'édition
des uvres d'Horace que Burman publia chez van de Water,
en 1713, on peut lire que ce même Burman « fit
réimprimer le Virgile de Nicolas Heinsius »
qui est qualifiée de « belle pour la bonté
du papier & la netteté du caractère [...] et
« qu'on peut en quelque manière comparer aux
éditions d'Elzevier. »
Bibliographie :
- Journal litéraire - juillet-août
1713, XIV. Art (éd. 1715)., p. 442.
125 euros (code de commande
: 30254).
Calendrier
de la Cour de Son Altesse Royale, le Duc Charles-Alexandre de
Lorraine & de Bar Lieutenant, Gouverneur & Capitaine
Général des Pays-Bas. Pour l'année Mil sept-cent
soixante-dix-huit. Bruxelles,
t'Serstevens, 1778. [A Bruxelles, / Chez François t'Serstevens,
/ Imprimeur de la Ville & Libraire / dans la Bergh-Straet.]
In-12 plein veau d'époque, dos à cinq nerfs, reloure
frottée, manques à la tête et à la
queue, [1 (titre)], 178, [36 (Tarif des monnaies)] p.
50 euros (code de commande
: 30252)
[VENTRE
(Louis, seigneur de La Touloubre)] Collection de jurisprudence
sur les matieres féodales et les droits seigneuriaux ;
Utile aux différentes
Cours & Jurisdictions du Royaume, & en usage principalement
en Provence & en Languedoc. Par M. de L. T. Avocat au Parlement
de Provence. Nouvelle Édition evue et corrigée.
Tomes I et II (complet).
Avignon, Seguin, 1773. [A
Avignon, / Chez François Seguin, Imprimeur- / Libraire,
près la Place de S. Didier. / M. DCC. LXXIII.] Deux volumes in-8° demi-veau d'époque,
reliure usagées, t. I : [1 (titre)], [1 bl.],
XI, [1 bl.], 295, [3 bl.], XXI, [1 bl.] p., t. II :
338, XVI p., mouillures parfois importantes au tome II.
Division de l'ouvrage
:
- Première
Partie.
I. Des Droits Seigneuriaux en général.
IL De la Juftice.
III. De lAdminifiration de la Justice.
IV. Des Droits Honorifiques.
V. Des Régales.
VI. Du Droit de Péage.
VII. Des Rivières, Iles, Attcrissemens.
VIII. Du Tréfor trouvé.
IX. Des Epaves.
X. De la Confiscation.
XI. Des Droits de Bâtardise &
de déshérence.
XII. De lHoimmage.
XIII. De la Chasse.
XIV. Du Droit dAlbergue.
XV. Du Droit de Guet & garde.
XVI. Du Droit de Foüage ou quête.
XVII. Du Ban des Vendanges & du Ban à
vin.
XVIII. Des Biens Nobles.
- Seconde Partie.
I. Des Fiefs.
II. Du Franc-Aleu.
III. De lEmphitéose.
IV. De la Locatairie perpétuelle.
V. De la Directe.
VI. Du Lods.
VII. Du Droit d'indemnité & de lhomme
vivant, mourant & confiscant.
VIII. Du Retrait.
IX. Du Dénombrement & des reconnoissances.
X. Du Cens & rentes Seigneuriales.
XL Des Acaptes & arriere-acaptes.
XII. De la Bannalité.
XIII. De la Taille Seigneuriale ou cas impériaux.
XIV. Des Corvées.
XV- Du Commis.
XVI. Du Champart agrier ou tasque.
XVII. Du Déguerpissement.
XVIII. Des Bois, Pâturages, Terres gastes
ou incultes.
Les deux volumes : 80
euros (code de commande : 30151).
 [GUILLARD DE BEAURIEU
(Gaspard)] Cours d'Histoire sacrée et profane,
dédiée
aux jeunes personnes, comprenant l'Histoire Sainte, l'Histoire
Ancienne, l'Histoire Romaine & l'Histoire de France. Seconde
édition. Tomes I et II
(complet). Paris, Panckoucke, 1765. [A Paris, / Chez Panckoucke, Libraire, rue & à
côté / de la Comédie Françoise, au
Parnasse. / M. DCC. LXV. / Avec Approbation & Pivilege du
Roi.] Deux volumes in-12 plein veau
d'époque, dos lisses ornés de fers dorés,
pièces de titre et de tomaison rouges, tranches rouges,
reliure frottées, accrocs aux tête et aux queues,
t. I : [1 (faux-titre en rouge et noir)], [1 bl.],
[1 (titre en rouge et noir)], [1 bl.], [3 (avertissement)], [1
bl.], IX, [1 bl.], 548 p., t. II : [1 (faux-titre
en rouge et noir)], [1 bl.], [1 (titre en rouge et noir)], [1
bl.], VI, 474, [2 (approbation et privilège)] p.
La première
édition de ce cours fut publiée en 1763.
Avertissement de l'auteur :
J'aurois pu faire beaucoup de changement &
ajouter beaucoup plus de choses à cette Édition,
mais j'ai craint que ces changements & ces augmentations
n'eussent pas le succès que j'en aurois espéré.
Je serois d'ailleurs fâché de rendre presqu'inutiles
les exemplaires de la première Édition, entre les
mains de ceux qui les ont acquis. C'est pour cela que je n'ai
guère corrigé dans celle-ci, que les fautes typographiques,
quelques négligences de style &c. J'ai aussi substitué
je à nous, dans presque tous les endroits
où j'avois parlé en pluriel. Ce qui m'a déterminé,
c'est que je crois qu'il faut parler en son propre nom, &
n'avoir pas l'air de vouloir le cacher. Des Écrivains
respectables prétendent que nous est plus modeste ;
mais cette modestie me semble un peu puérile, & et
je trouve dans le mot je, quand il est prononcé
sans pédantisme, un ton de candeur & de vérité
qui me praroît devoir plaire davantage qu'un ton trop modeste.
Un portrait de l'auteur, ami de Restif de la Bretonne, dans l'étude
sur Joubert :
Les amis de Restif, que Joubert connaîtra,
ne sont pas mal assortis au très baroque Nicolas :
ce sont, pour le moins, des originaux. [...]
Ses amis réels, c'est Butel Dumont,
Beaurieu, Mercier, La Reynière... [...] Beaurieu ?
Gaspard Guillard de Beaurieu, naturaliste et philosophe, était
contrefait comme Ésope, son maître et son modèle,
boîteux et d'une laideur repoussante. Plus âgé
que Restif de six ans ; pour le costume, le genre de Restif :
mais beaucoup plus sale. Plus excentrique : chapeau de Crispin,
manteau à l'espagnole, souliers cariés et haut
de chausses. Jadis l'ami de Jean-Jacques ; et son Élève
de la nature, en 1766, passa pour être de Rousseau.
Très pauvre. Et on lui demandait : « Pourquoi
ne songez- vous pas à vos affaires ? »
Il répondait : « C'est que j'aime beaucoup
trop l'honneur et le bonheur pour aimer la richesse. »
Très simple et bon. Il adorait les enfants ; il leur
composa un Abrégé de l'histoire des insectes,
un Cours d'histoire naturelle, un Cours d'histoire
sacrée et profane. Il avait de la bonhomie et, dans
la conversation, des trouvailles de style qui n'embellissent
pas ses ouvrages. Il disait : « Le temps est
une dormeuse qui nous mène doucement à l'éternité. »
Il mourut dans la détresse, le 5 octobre 1795, à
l'hôpital de la Charité. Restif l'aimait ;
et, le 10 vendémiaire an V, adressant une supplique au
Directoire, il termine ainsi : « Je me jette
avec confiance dans votre bonne volonté ! On a secouru
trop tard mon ami Beaurieu ! »
Bibliographie :
- Beaunier (André), La jeunesse
de Joseph Joubert, pp. 194-195.
Les deux volumes : 80
euros (code de commande : 30084).
[ALMANACH].
GALART DE MONTJOIE (Christophe Félix Louis Ventre de La
Touloubre, dit)] Almanach des gens de bien pour l'année
1795, (vieux style.)],
contenant des anecdotes peu connues, pour servir à l'histoire
des événemens de ces derniers tems ; l'arrivée
de Carrier aux enfers ; des observations sur le même ;
son épitaphe ; deux dialogues des morts, un entre
J.-J. Rousseau et Malesherbes, l'autre entre Favras et Bailli ;
les médecins, histoire véritable ; des prédictions
pour tous les mois de l'année, &c. &c. Paris, Pichard, [1795]. [A Paris, / Chez Pichard,
Libraire, rue de / Thionville, vis-à-vis la rue Christine.]
In-12 sous son brochage d'époque, 216 p., une gravure
en frontispice, la dernière page (table) est collée
à la couverture, peu courant.
Epitre aux Gens de
bien :
Salut
aux Gens de bien ; c'est à eux que je présente
ces étrennes ; c'est d'eux seuls que j'ambitionne
les suffrages.
Sous le règne du tyran Robespierre,
les Gens de bien étoient dans l'oppression ; ils
pleuroient sur leur patrie ; ils n'osoient fixer leurs yeux
sur l'avenir. Qu'ils reprennent aujourd'hui courage, qu'ils sèchent
leurs pleurs, qu'ils ouvrent leurs curs à l'espérance :
le tigre n'est plus, tout va changer de face.
Le jour a reparu :
rien n'est long-temps extrême.
Que d'idées affligeantes va réveiller
la lecture des anecdotes que je présente ici aux Gens
de bien ! Mais l'amertume qu'elles verseront dans leur ame,
sera adoucie par la certitude que les dangers auxquels ils ont
échappé, n'arriveront plus. Leur esprit fatigué
par le souvenir de tant de calamités, se reposera agréablement
sur le consolant avenir que promettent à la France les
heureuses prédictions qui terminent cet écrit.
Sans doute toutes les plaies faites aux Gens
de bien, ne sont pas encore fermées ; mais si l'empire
de la justice et de la vérité s'affermit lentement,
il est aussi plus durable. Le règne des méchans
est un torrent ; il s'écoule rapidement ; les
campagnes qu'il a désolées, reprennent insensiblement
leur première fertitlité, pour ne la plus perdre,
parce que des barrières sont élevées, qui
les préservent à jamais ru retour du même
fléau.
Sans doute aussi, il est parmi les Gens de
bien, des hommes, et le nombre en est malheureusement considérable,
il en est, dis-je, parmi eux, qui sont condamnés à
un deuil perpétuel ; il en est qui ont à pleurer
des pertes irréparables. Que de veuves ! que d'orphelins !..
Ah ! j'en conviens : il est des douleurs sans remèdes ;
cependant, et les Gens de bien ne me démentiront pas,
le bonheur de la patrie offre un adoucissement aux malheurs domestiques.
Enfin, quel nouveau sujet d'allarmes pourroit-il
rester aux Gens de bien ? craindroient-ils les menées
secrettes des partisans qu'a pu laisser après lui le hideux
monstre que la Convention Nationale a étouffé ?
Eh ! que craindre de leurs mystérieux complots ?
Quand c'est la justice qui règne,
La noirceur masque en
vain les poisons qu'elle verse,
Tout se sait, tôt ou
tard, et la vérité perce.
Les espérances que je donne ici à
ces véritables amis de la Patrie, ne sauroient donc être
mieux données, puisque ceux qui sont les arbitres de nos
destinées, disent avec moi :
Salut aux Gens de bien.
Extrait de la notice des Almanachs français
:
On trouve dans cet almanach le précis
des événements du 9 thermidor au 23 fructidor An
III, des sujets de méditations, philosophiques et politiques,
des apologues et diverses anecdotes dont une sur le mariage de
Camille Desmoulins.
Avec le calendrier romain et le calendrier
républicain pour l'An III et IV. Croyant devoir expliquer
les raisons qui lui ont fait donner un calendrier pour l'an de
grâce 1795, l'éditeur dit : « Le
calendrier romain est reçu dans toute l'Europe ;
les voyageurs, les personnes même qui ont des relations
commerciales avec les étrangers, ne peuvent se dispenser
de le connoître ; il est également nécessaire
pour l'étude de la chronologie, pour la lecture de l'histoire
et des livres qui ont paru jusqu'à ce jour. »
Bibliographie :
- Grand-Carteret (John), Les almanachs
français, n° 1209.
80 euros (code de commande
: 30050).
LIPSE
(Juste - Iustus Lipsius). Réunion de sept ouvrages sous un volume in-4° plein veau (probablement
XVIIe ou XVIIIe siècle), dos à 5 nerfs orné
de fers dorés, tranches rouges, contenant :
1. I. Lipsi Saturnalium
sermonum libri duo, qui de gladiatoribus. Edition
ultima, auctior & ornatior. In quâ quid distincte præstitum
fit, pagina altera docebit. Anvers, Plantin, 1588. [Antverpiæ, / Apud Christophorum
Plantinium. / ÌIÉ.
IÉ LXXXVIII.],
[8], 175, [1 bl.] p., 15 gravures (sur 16, la gravure marquée
« B » manque) hors texte à déplier.
Ce traité
est composé sous forme de dialogues entre J. Lipse, Vicor
Giselinus, Janus Lernutius, Janus Dousa, et Stephanus Winandus
Pighius. Juste Lipse a rassemblé et étudié
les textes relatifs aux Saturnales romaines qui se déroulaient
durant le solstice d'hiver et au cours desquelles des festivités
complètement débridées étaient organisées
ansi que des combats de gladiateurs ; ce sont ces derniers
qui forment l'essentiel de l'ouvrage dont la première
édition fut imprimée à Anvers en 1582. Guillaume
Linocier, à Paris, en fit une contrefaçon en 1585
et, la même année, Plantin en fit une réédition
« noviter correcti, aucti et formis aeneis illustrati »
à l'adresse de Leide et à celle d'Anvers. L'édition
« ultima, auctior et correctior » fut publiée
à Leide par Franciscus Raphelengius et fut également
vendue dans les Pays-Bas méridionaux avec l'adresse plantinienne
d'Anvers.
La première édition de 1582 ne
contenait pas d'illustrations ; elles apparurent dans l'édition
de 1585 et, bien qu'elles furent attribuées à Otto
Venius, on pense aujourd'hui qu'elles sont l'uvre de Pierre
van der Borcht.
Si Lipse n'appréciait guère les
combats de gladiateurs, il reconnaissait qu'ils étaient
des écoles de bravoure qui constituèrent la base
du pouvoir impérial et de l'expansion de l'empire romain.
Il pensait aussi que ces scènes cruelles étaient
des « écoles d'imperturbabilité »
à destination des spectateurs.
Bibliographie :
- Deneire (Tom), « Laconicae
cuspidis instar ». The Correspondence of Justus Lipsius :
1598, p. 224.
- Heinen (Ulrich), Huygens and Rubens.
Reflecting the passions inpainting (additions), dans Motions
of the Mind. Representing the Passions in the Arts of the Early
Modern Nethrlands, p. 6. Une édition de 1585 vendue
800 chez Alde, en 2008.
2. Iusti
Lipsi de Amphitheatro liber. In quo forma ipsa Loci
expressæ, & ratio spectandi. Cum æneis figuris.
Anvers, Plantin, 1584. [Antverpiæ,
/ Apud Christophorum Plantinium. / ÌIÉ. IÉ. LXXXIV.] 97, [4 (table
et privilège)] p., 1 gravure dans le texte et 2 gravures
hors texte à déplier.
Il s'agit de l'édition originale
de ce traité que Juste Lipse, en digne représentant
de « l'humanisme érudit de la fin du XVIe siècle »
s'intéressant aux jeux du cirque, écrivit pour
décrire de fond en comble le Colisée de Rome.
D'un point de vue architectural, « cette
monographie complète, strictementn consacrée à
l'amphithéâtre, s'est [...] fondée sur l'ensemble
de la deszcription de l'édifice théâtral
d'après Vitruve, à la manière en définitive
d'un discours purement technique et théorique. L'auteur
insistait sur ce qu'il considérait être les deux
éléments principaux de ce type de monument d'une
part le « theatrum », défini comme
étant la partie interne de forme concave, équipée
de gradins disposés de manière circulaire sur l'ensemble
du pourtour de l'édifice, d'autre part l'aire plane centrale ,
observant du reste que les Anciens le disaient, selon lui, aussi
bien « cæva »
qu'« arena ».
Bibliographie :
- Lestringant (Frank), L'écriture
du martyrologe, dans Écritures de l'histoire (XIVe
- XVIe siècle). Actes du colloque du Centre Montaigne,
Bordeaux, 19-21 septembre 2002, p. 438.
- Dugast (Fabienne) Les édifice
de spectacles antiques de Gaule Narbonnaise : documents
iconographiques, interprétations, restaurations, pp.
140-141.
3. Iusti
Lipsi de Amphitheatris quæ extra Romam libellus.
In quoformæ eorum aliquot & typi.Anvers, Plantin,
1584. [Antverpiæ,
/ Apud Christophorum Plantinium. / ÌIÉ. IÉ. LXXXIV.] 32, [3], [1
bl.] p., 4 gravures dans le texte et 1 gravures hors texte
à déplier.
Ce volume, dont il s'agit également
de l'édition originale, constitue la suite
du précédent qui était exclusivement consacré
au Colisée. Dans son étude, Juste Lipse évoque
les édifices de Minturno, Pouzzoles, Capoue, Alba, Otricoli,
etc. et s'intéresse principalement aux amphithéâtres
de Vérone, en Italie, de Pula, en Croatie et de Nîmes
et aux Ponts-de-Cé, en France.
Il « revient sur la cruauté
des jeux célébrés jadis dans tout l'empire
et évoque au passage le témoignage du martyrologe
chrétien.
Bibliographie :
- Lestringant (Frank), L'écriture
du martyrologe, dans Écritures de l'histoire (XIVe
- XVIe siècle). Actes du colloque du Centre Montaigne,
Bordeaux, 19-21 septembre 2002, p. 438.
 4
& 5. Iusti Lipsi Epistolarum
centuriæ duæ : Quarul prior innovata,
altera nova. Leyde, Plantin, 1590. [Lugduni Batavorum, / Ex officina Plantiniana, / Apud
Franciscum Raphelengium. / ÌIÉ. IÉ. XÌ.] [1
(titre)], [1 bl.], [6], 164, [1 (titre de la seconde partie)],
[1 bl.], [5], [1 bl.], [2], 111, [1 bl.] p.
À propos de
la correspondance de Juste Lipse, Jeanine De Lanstsheer écrit
:
« Quoique la correspondance de Lipse1,
dans la forme où elle nous est parvenue, soit loin dêtre
complète, nous disposons tout de même de quelque
4500 lettres, soit des lettres écrites par lhumaniste,
soit des lettres qui lui ont été adressées,
et on continue den découvrir de nouvelles. Pendant
que son pays natal était ravagé par les conflits
politico-religieux, Lipse sétait réfugié
au Pays-Bas du Nord, où il enseignait le latin et lhistoire
ancienne à luniversité de Leyde, entre mars
1578 et mars 1591. Dans ce milieu universitaire, il trouva un
cadre paisible et stimulant pour la publication de toute une
série de livres, à commencer par une édition
révisée des uvres complètes de Tacite,
complétée quelques mois plus tard par un commentaire
abondant aux Annales (1581). Sa réputation croissante
dhumaniste prodigieux et ses activités pédagogiques
et administratives au sein de luniversité permettaient
détablir un vaste réseau de correspondants
à travers lEurope chrétienne. Marchant dans
les traces dauteurs anciens et de ses prédécesseurs
humanistes et encouragé par ses amis et collègues,
Lipse décida de publier une sélection de ses lettres.
La première Centuria car il les rangeait
par centaines est une des premières publications
de Franciscus Raphelengius, le gendre et successeur de Plantin
à Leyde, au début de lannée 1586.
Quatre ans plus tard, Lipse profita de la publication dune
deuxième Centuria pour ré-éditer
la première, remplaçant une vingtaine de lettres
quon lui avait adressées par dautres,
quil avait écrites lui-même. »
Bibliographie :
- De Landtsheer (Jeanine), Juste Lipse et
l'évolution politique aux Pays-Bas du Nord après
1584, p. 2.
6.
Iusti Lipsi De Recta pronunciatione latinæ linguæ
dialogus : Ad V. Illustrem Philippum Sideium,
Equitem. Anvers, Plantin, 1586. [Antverpiæ, / Apud Christophorum Plantinium.
/ ÌIÉ.
IÉ. LXXXVI.]
[1 (titre)], [1 bl.], [2], 113, [9], [2 bl.] p.
Extrait de l'ouvrage
d'Élisabeth Dévière :
« L'étude de la prosodie
latine à la Renaissance concerne à la fois la métrique
et la problématique de la « prononciation correcte ».
Si, depuis l'Antiquité tardive, la prosodie constitue
un préalable à l'analyse et à la production
poétiques, le second point de vue est davantage spécifique
de la période qui nous intéresse. La restauration
de la prononciation latine, question fort débattue à
la Renaissance, a fourni la matière à un grand
nombre de traités, parmi lesquels figure en bonne place
le De recta pronunciatione Latinae linguae de Juste Lipse
(1586), qui consacre un important développement à
l'accentuation. L'humaniste avait déjà abordé
le sujet dans une uvre de jeunesse, les Variae lectiones
(1569), où il s'illustrait par une prise de position hardie
plus que par une étude documentée et réfléchie.
[...]
Le De recta pronunciatione Latinae linguae
évalue [...] l'état du latin parlé, en évoquant
la situation dans laquelle se trouverait un antique Romain venu
par-delà les âges visiter Lipse et ses amis :
Je m'engage, pour le cas
où il ne serait pas vrai que la prononciation d'aujourd'hui
est corrompue : si l'un de ces anciens qui portaient la
toge apparaissait et nous entendait, eh bien, il n'entendrait
pas et saisirait à peine un ot sur les dix que je dirais.
Mais, à la différence des Variae
lectiones, la corruption de la prononciation du latin n'évince
plus ici la question de sa restitution, même si l'on ne
peut qu'être pessimiste quant à l'adoption d'une
nouvelle prononciation, étant donné le mépris
dans lequel ce genre d'étude est tenu et l'inertie de
la majorité. Il s'agit pourtant d'un travail important
et noble, auquel de grands hommes se sont livrés, et tout
espoir de restauration n'est pas perdu :
Mais les bagatelles aussi
sont peut-être utiles, si toutefois on pouvait obtenir
plus de résultat que nos acquis non seulement viennent
à la lumière, mais encore pénètrent
dans l'usage. Il est certain que la langue latine se ménagerait
de cette façon dignité et splendeur. »
Bibliographie :
- Clérico (Geneviève), Frivola
in parvis jactantia. De l'inutilité d'un discours sur
les sons ? Le De Recta pronunciatione Latinae linguae de
Juste Lipse (1586).
- Sacré (Dirk), Juste Lipse
et la prononciation du latin, dans Juste Lipse en son
temps. (1547-1606), pp. 117-135.
- Dévière (Élisabeth),
L'accentuation du latin selon Juste Lipse., dans Humanistica
Lovaniensa, vol. LII - 2003, pp. 179-194.
7. I. Lipsi
Satyra Menippæa. Somnium. Lusus in nostri ævi Criticos.
Anvers, Plantin, 1581. [Antverpiæ,
/ Ex officina Christophori Plantini, / Architypographi Regii..
/ M. D. LXXXI.]
31, [1 bl.] p.
Le pamphlet de Juste Lipse ne lui
attira pas que de la sympathie : il s'y moquait des poètes,
écrivains et critiques qui n'hésitaient pas, aux
fins d'« améliorer » les uvres
des auteurs classiques, à en dénaturer le sens.
Extrait de l'étude de Martial Martin :
« La Satyre Ménippée
constitue lune des manifestations les plus significatives
de cet esprit gallican, pour lequel érudition et action
sont intrinsèquement liées : à travers
lexemple de Juste Lipse, qui rédige, en 1581, la
première satyre ménippée moderne, luvre
cherche des cautions antiques : plus que Varron, dont il
ne reste rien ou presque, cest le Sénèque
de LApocoloquintose, Pétrone, Apulée,
et Lucien qui sont invoqués. Malgré la fréquence
des souvenirs mythologiques et historiques, le texte échappe
aux écueils du pédantisme : cest quune
autre grande figure de lhistoire du genre hante le texte :
Rabelais, à la fois présent et distant, caution
certes encore indispensable mais déjà difficile
à assumer, dans une période charnière que
le goût dispute à la verve gauloise. »
Bibliographie :
- Martin (Martial), L'énigmatique
et les mutations de la satyre ménippée de Juste
Lipse à John Barclay., dans L'énigmatique
à la Renaissance : formes, significations, esthétiques,
pp.539-550.
650 euros (code de commande
: 30000).
 [NOUVEAU TESTAMENT
DE MONS]. DES ISLES (Nicolas) Critique sacrée
ou Les Chefs d'acusation proposez contre la Traduction françoise
du Nouveau Testament, imprimée à Mons par Gaspard
Migeot en l'année 1667. Présentées
a Nostre S. Pere le Pape Clement IX. Par M. Nicolas Des-Isles,
Docteur en Droit canon, Conseiller du Roy, Lecteur Ecclesiastique
& Predicateur de sa Majesté & du Clergé
de France pour les Controverses, &c.
Paris, Boullenger, 1668. [A
Paris, / Chez Loüis & Antoine Boullenger, Im- / primeurs
& Libraires du Roy pour les Contro- / verses, rë S.
Jacques, à l'Image S. Loüis. / M. DC. LXVIII. / Avec
Approbation.] In-8° plein veau
d'époque, dos à 5 nerfs ornés de fers et
de fleurons dorés, reliure frottée, mors fragiles,
coins émoussés, [1 (titre)], [1 bl.], [9 (épître
à Clément IX), [1 bl.], 231 [6 feuillets supplémentaires :
pp. 16 bis & 16 ter, 17 bis & 17 ter, 145 bis & 16
bis, 147 bis & 148 bis, 149 bis & 150 bis, 151 bis &
152 bis)], [7 (table)] p., rare.
Alexandre
Cioranescu ne cite pas l'édition que nous proposons ici
mais une autre, également publiée en 1668, contenant
225 p.
Dessein de l'Auteur :
Je ne suis pas âséz témeraire
pour me proposer dans cette Critique, l'examen de la traduction
imprimée à Mons, selon la pureté de nôtre
Langue. Je sçay que ses Auteurs ont beaucoup étably
leur réputation par la netteté de leurs ouvrages ;
& j'avoüe sans aprouver leurs sentimens, que le chois
des termes, la beauté de l'élocution, la force
du raisonnement, & tous les apas que l'art de bien dire peut
fournir, leur sont si familiers, qu'ils ont enlevé l'eftime
& l'aprobation des espris les plus séveres.
Aussi je n'ay point de honte de recônoître
l'éclat de leurs armes dans cette occasion, bien que j'espere
d'en faire voir la foiblesse : Et certainement j'aurois
rédouté leurs cous, si je n'avois fait icy qu'une
querelle de Grammaire, & si je m'êtois seulement arêté
à reprendre toutes les fautes qu'ils ont commises contre
la beauté de ses règles ; mais je ne crains
point d'entrer dans le combat, puisque c'est icy la querelle
de l'Eglife Romaine dont je prend la défense, en découvrant
toutes les infidélités qu'ils ont faites contre
la pureté originaire de l'Ecriture & de la Foy.
Il est vray qu'ils sont tous savans & éclairés,
& qu'ils font même parade des talens pompeus dont la
nature et l'art les ont liberalement comblés ; mais
pour rnoy je ne veus ôposer à tous ces âvantages,
que l'honeur d'être Crétien, & d'être
parfaitement soûrnis au fentiment de 1'Eglise. Et comme
cette Mere commune nous commande de proposer aus autres les verités
qu'elle nous a découvertes, je me sens obligé de
faire part au public des remarques que j'ay faites sur leur version ;
& comme je fais profesion dépuis douze ans de combatre
les Calvinistes, avec quelque succez, dans toutes les Provinces
de ce Royaume, j'ay cru que je dévois comprendre dans
cette guerre Catôlique, toutes ces personnes qui sont notoirement
cônuës desobeïssantes à l'Eglise.
J'ay donc esperé que le Saint Esprit
qui anime cette Epouse Militante, & qui m'a fait triompher
par sa grace de tant de Ministres dans leurs Synodes Provinciaus,
& méme dans leur dernier Synode national, me fera
bâtre encore ces troupes Auxiliaires de Genève,
qui méprisent avec orgueüil la puissance du Chef
qu'il a étably pour la gouverner sousJesus-Christ, &
la fidelité de la Bible Vulgate qu'elle nous adonnée
pour une des sources autentiques de nôtre Foy.
Il a trop d'interets dans cette victoire pour
me refuser ses puissantes lumieres, qui disiperont les ténebres
de lêreur & de l'ignorance, que ces Auteurs ont exprés
fait glisser dans leur traduction, afin d'y corrompre la pureté
de ses Oracles & la fécondité de [sa] parole.
J'attaque cét ouvrage dans ses déhors, par le défaut
des conditions nécessaires à tout Livre Sacré
dans les règles de la police de l'Eglife & de l'Etat :
je le sape dans son fondement, par la conviction de l'éreur
qu'il a en son principe ; & j'en découvre enfin
toute l'infidelité, par la preuve de son ôposition
à la Bible de Rome, & de sa conformité à
celle de Genéve.
Je tire ensuite vne conclusion aussi certaine
qu'évidente du mépris qu'ils ont eû pour
l'Eglise, de leur mauvaise foy, & de leur fausseté
dans cette version : de leur mépris pour l'Eglise,
par l'éloignement âfecté de la Vulgate: de
leur mauvaise foy, par l'infidelité à leurs propres
principes ; & de leur fausseté, par le dessein
qu'ils ont eû de corrompre la lêtre de l'Ecriture
pour y tracer l'esprit de leur dangereuse Doctrine, pour y ternir
l'éclat des veritez Catôliques que nous ôposons
à l'Héresie, & pour fortifier les objections
que les Héretiques aportent contre nous.
Bibliographie :
- Cioranescu (Alexandre), Bibliographie
de la littérature française du dix-septième
siècle, n° 25563.
150 euros (code de commande
: 29948).
[MONS
- CONFRÉRIE DE SAINT-JEAN LE DÉCOLLÉ]. Ordo
Benedicendi habitum confraternitatis Sancti Joannis decollati,
misericordiæ nuncupatæ.
Mons, Varret, 1751. [Montibus,
ex Typographiâ / J. B. Varret, in Plateâ Ha- / vretanâ
propè Forum. 1751.] In-12
sous son brochage d'époque, 12 p., exemplaire en parfait
état.
Cette
édition est peu courante : elle n'est citée ni
par Hippolyte Rousselle dans sa Bibliographie montoise,
ni par Léopold Devillers dans son Supplément
à la bibliographie montoise.
Destinée à assister matériellement
et moralement les prisonniers, jusqu'à les accompagner
au supplice et à les ensevelir, la confrérie de
la Miséricorde, ou de Saint-Jean le Décollé,
est bien connue à Mons : ses membres, les «
Beubeux », forment un groupe emblématique de la
Procession du Car d'Or. Inspirée par une semblable confrérie
érigée à Rome en 1488, elle fut créée
à Mons en 1699 à l'initiative du prince Henri de
Ligne et elle est toujours active de nos jours.
Bibliographie :
- Federinov (Bertrand), Quatre siècles
d'imprimerie à Mons, p. 61.
18 euros (code de commande
: 29682*).
 RETZ (Jean-François
Paul de Gondi, cardinal de) Memoires de Monsieur le
Cardinal de Retz. Nouvelle
edition, Revûë & augmentée. Tomes I, II, III & IV (complet). Cologne,
Roger, 1718. [A Cologne,
/ Chez David Roger. / M. DCCXVIII. / Avec Aprobation & Permission
des Superieurs.] Quatre volumes
in-12 plein veau d'époque, dos à 5 nerfs ornés
de fers dorés, tranches rouges, reliure frottées
et présentant quelques accrocs mais solides, t. I :
[1 (titre avec une vignette gravée)], [1 bl.], [12 (avis
du libraire au lecteur, notice sur l'auteur)], 538 p., t. II :
[1 (titre avec une vignette gravée)], [1 bl.], 542 p.,
t. III : [1 (titre avec une vignette gravée)], [1
bl.], 523, [1 bl.] p., t. IV : [1 (titre avec une vignette
gravée)], [1 bl.], 496 p., le portrait gravé
en frontispice du tome I manque.
Les
premières éditions de ces Mémoires
ont été publiée en 1717. Si l'édition
de Cologne, en 1718, en trois volumes est bien connue, celle
présentée ici, en quatre volumes est beaucoup plus
rare.
Extrait de l'article de Bourgeois et André :
L'authenticité de ces mémoires
a été niée à plusieurs reprises au
XVIIIe siècle : la découverte du manuscrit
autographe ne permet plus le doute. En revanche, ils ont été
fortement attaqués dès leur apparition. Antoine
Bauderon de Sénecé, premier valet de chambre de
la reine Marie-Thérèse, femme de Louis XIV,
écrivit des Remarques historiques suivies de quelques
observations critiques sur un livre intitulé Mémoires
de M. le cardinal de Retz (parues dans le Nouveau Mercure,
août 1718, p. 3-38). Dans une lettre à Brosselle
du 26 mars 1718, J. B. Rousseau les qualifie de « salmigondis
de bonnes et de mauvaises choses ». Pour Bazin (Histoire
de France sous Louis XIII et sous le cardinal Mazarin), ils
n'ont presque nulle part ou la substance ou tout au moins les
proportions de la vérité. Sainte-Beuve (Causeries
du Lundi) a été au contraire un défenseur
de la véracité du cardinal de Retz. En présence
de ces opinions contradictoires, le dernier éditeur, Feillet,
s'est tenu à une appréciation modérée.
Si ces mémoires ont une valeur littéraire
incontestable, il n'en est pas de même au point de vue
historique. uvre de passion, écrite par un auteur
vaniteux et vantard, qui, même après vingt ans,
n'a pas oublié ses haines d'autrefois, ils manquent de
bonne foi et de sincérité. Si Retz, s'est abondamment
servi du Journal du Parlement et de l'Histoire de mon
temps jusqu'à les copier quelquefois textuellement,
c'est, non pas pour venir au secours de sa mémoire fléchissante
et incertaine, mais pour donner le change, pour tromper sciemment
le lecteur. Il n'a été préoccupé
que dune idée, faire son apologie, et, pour cela,
accabler celui qui l'avait vaincu, Mazarin, le poursuivre de
ses traits acérés, l'accuser d'impéritie
et de la ruine de la France, le calomnier même : contre
cet homme néfaste toutes les attaques étaient permises
et il était du devoir d'un bon Français de se révolter
contre celui qui malgré tout restait un étranger,
un Italien : Retz a voulu justifier le rôle quil
avait joué' et il n'a pas craint de transformer le caractère
des événements, de les faire tourner à son
profil et de mentir effrontément lorsqu'il en était
besoin pour sa défense ou l'éloge do sa conduite.
Il ne faut donc pas rechercher la vérité
dans cette uvre de combat, de polémique contre un
homme qui ne pouvait plus riposter. Ces mémoires sont
cependant utiles pour une étude générale
de la société à l'époque de la Fronde :
on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient
contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelles extrémités
ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs
désirs. Retz possède un art admirable pour composer
une scène, dépeindre les personnages principaux
avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions,
leurs projets, et mener les intrigues jusqu'à la fin en
graduant l'intérêt : rien de plus curieux que
celles où il est le « grand premier rôle »
dont il fait le portrait avec un soin infini, une variété
parfaite de nuances délicates et de couleurs fortes. Ses
mémoires sont à la fois une comédie en cent
actes divers et une condamnation de la Fronde.
Bibliographie :
- Bourgeois (Émile) et André
(Louis), Les sources de l'histoire de France. XVIIe siècle
(1610-1715), n° 797.
Les quatre volumes :
200 euros (code de commande : 29615).
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