Nouvelle(s)
entrée(s)
COCTEAU
(Jean) Le passé défini. I. 1951-1952.
Journal. Texte établi
et annoté par Pierre Chanel. Paris, Gallimard,
1983. In-8° collé, 458 p., exemplaire en bon
état, avec sa bande d'annonce et auquel on joint quelques
coupures de presse.
En quatrième
de couverture :
Être
à la fois célèbre et inconnu, voilà
le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits
notamment ses « journaux »
de différentes périodes s'efforcent
de rétablir la vérité sur ce qu'il était :
« J'aurai eu cet étrange privilège d'être
le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes.
Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète
n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles
à la longue et à la longue les hommes invisibles,
peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour. Par chance,
je ne serai plus là pour assister au phénomène,
s'il se produit. »
D'abord, ce fut un travailleur acharné.
Le « journal » de cette période
premier volume d'une série qui nous conduira
jusqu'en 1963, l'année de sa mort nous le
montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra
une retentissante querelle avec François Mauriac et un
triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne « qui
retourne à son idiome ») ; publiant La
Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un
inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et
ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines
de la France, Opéra, Carte blanche ;
illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des
tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'dipus
Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir
et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter
et Marcel Duchamp ; peignant La Tentation du Christ
et Ulysse et les Sirènes élaborant
le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant
une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer
à des réunions syndicales, de s'intéresser
aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une
grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à
Vienne, à Munich), de naviguer en mer Égée
(son journal de Grèce et de Crète est agrémenté
de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il « rerelit »
sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages
où se pressent les souvenirs : « Cette
uvre me hantera comme une morte. » Il lit le
Saint Genêt de Sartre : autres réminiscences,
autres impressions.
Quant à ses rencontres et à sa
correspondance, il faudrait citer quarante noms célèbres :
Colette, Matisse, Jouhandeau, Sartre, Picasso, Genêt, Marais,
Barrault, Éluard qui meurt...
« Je meurs lentement et à
toute vitesse..., dit Cocteau. En dormant debout, je lutte. »
13 euros (code de commande
: 32027).
COCTEAU
(Jean) dipe-Roi - Roméo et Juliette. Paris, Plon, 1928. In-8° broché,
201 p., (collection « Le Roseau d'Or - uvres
et Chronique », n° 23), exemplaire numéroté
sur Alfa (n° 839), on joint le prière d'insérer,
édition originale pour dipe-Roi, rousseurs.
Texte du prière
d'insérer :
Cette
méthode, qui consiste à rajeunir les chefs-duvre,
à les opérer, à les recoudre, à les
dérider, à les mettre au rythme de notre époque,
à leur rendre la force, la vivacité qu'ils eurent
et que des lenteurs qui se forment toujours à la longue
ankylosent, fut essayée pour la première fois par
Jean Cocteau sur Roméo et Juliette. Il avait choisi,
dit-il, la pièce la plus ornée, la plus enrubannée
pour en dégager la ligne droite et profonde. Mais il n'obtint
qu'un prétexte à mise en scène et il attendit
longtemps avant de faire connaître ce travail. En effet,
Rornéo fut représenté aux « Soirées
de Paris » du comte de Beaumont, après l'Antigone
où le poète, au lieu de s'en tenir à un
squelette du chef-duvre, avait obtenu tout autre
chose : une contraction un rajeunissement brutal,
sans le secours d'aucun fard.
Ces singulières tentatives, si elles
ont scandalisé quelques critiques, ont su convaincre pur
contre les hellénistes qui les jugèrent, comme
des hommes de science, une intervention chirurgicale.
Les véritables scandales étaient
les traductions officielles de la tragédie grecque, traductions
molles et inexactes, impossibles à reprendre après
la mort dun Mounet-Sully ou dune Sarah Bernhardt
qui les appuyèrent de leur prestige.
dipe sera sans doute le dernier
travail de ce genre présenté par Jean Cocteau.
Il estime ne pouvoir pousser plus loin, sans dommage, une tâche
qui, plus que ce faux respect derrière lequel se cache
beaucoup d'ignorance, exige l'amour des chefs-duvre,
le besoin passionné de les faire revivre et de se marier
avec eux.
12 euros (code de commande
: 31443).
Pour être
informé des mises à jour de cette page |