ALISON
(Jane) The Surreal House. With
essays by Mary Ann Caws, Brian Dillon, Krzysztof
Fijalkowski and Dalibor Vesely London, Barbican Art
Gallery - Yale University Press, 2010. In-4° sous cartonnage
d'éditeur, 347 p., nombreuses illustrations en noir
et en couleurs, exemplaire en parfait état.
Ouvrage
publié à l'occasion de l'exposition éponyme
organisée à la Barbican Art Gallery, à Londres,
du 10 juin au 12 septembre 2010.
En quatrième de couverture :
The Surreal House is a dwelling
like no other : its secret chambers, dream vistas and convulsive
forms are to be found enfolded within these pages. The poets
and artists gathered around surrealism's principal theorist,
Andre Breton, were electrified by Freud's revelation that a secret
world of desire underpinned their waking hours and that dreams
might hold the key to their wildest longings and fears.
This multi-disciplinary and cross-generational
project explores the central importance of the house within surrealism
and its legacies. It brings the first surrealists together with
contemporary artists, film-makers and architects. Through a strategy
of accumulation and poetic contamination, each informs the other.
25 euros (code de commande
: 29845).
BALTHAZAR
(André) La
concordance des temps. Bruxelles, Labor, 1984. In-8°
broché, 231 p., illustrations, déchirure (sans
perte) au premier feuillet de la couverture qui est un peu jaunie,
peu courant.
En quatrième
de couverture :
Je
ne suis pas bien vieux mais depuis bien longtemps j'attends,
au bord de mon calendrier des postes qui n'a jamais voyagé.
Je contrôle mon temps. J'écoute, à perdre
haleine, le sifflement léger de la feuille qu'on tourne
et qui tombe en faisant dans le vide un cumulet éteint,
une grimace adulte. J'attends de me vieillir.
J'écoute le poids du temps et tâte
ses grains de sable, caresse ses soupirs, aspire ses silences,
pourléche ses désirs. Je patiente et fermente au
soleil de ma cave. J'ai peur de m'arrêter.
Je vole entre deux âges. Je précède
ma vie. Je peux, d'un coup de gomme, effacer mes empreintes.
Je suis un arbre amer dont les racines fleurissent. J'ai la tête
à l'envers. Mes boutonnières frémissent.
Je ne sais qui je suis. Secouerais-je mes puces
?
20 euros (code de commande
: 18709).
BALTHAZAR (André) Les
images virtuelles. Illustré par Reinhoud. Bruxelles,
À la Pierre d'Alun, 1982. In-8° en feuillets, 73 p.,
exemplaire numéroté (n° 325), couverture
et dos jaunis.
Il s'agit du premier ouvrage publié
par Jean Marchetti pour sa maison d'éditions la Pierre
d'Alun.
25 euros (code de commande
: 28062).
 BÉCHET
(Achille) et BÉCHET (Christine) Surréalistes
wallons. Bruxelles, Labor,
1987. In-4° sous reliure et jaquette d'éditeur, 238
p., nombreuses illustrations en noir et en couleurs, dédicacé
par les auteurs, bon exemplaire.
Sur la jaquette :
Faire une synthèse, mais surtout évoquer,
confronter, suggérer ; donner à voir »
telle est la pensée sous-jacente à la conception
d'un ouvrage qui tente de faire le point sur ce que la Wallonie
a engendré dans le sillage du Surréalisme. L'adhésion
à la réflexion d'Eluard entraîne un ton qui,
loin du confort historique, implique des choix nécessairement
subjectifs.
Dans cet esprit, les auteurs rappellent le
contexte historique, social et politique dans lequel ont éclos
les activités surréalistes. Ils précisent
l'histoire des groupes ; leur spécificité,
leur rayonnement, les liens qui les unissent aux amis parfois
ennemis de Bruxelles, Paris, ou ailleurs. Ils évoquent
des créateurs exilés, paradoxalement nés
wallons. Et surtout ils proposent, pour la première fois,
une carte de la situation après 1950 alors que la société
a récupéré, neutralisé des images
désormais banalisées pour les utiliser à
son profit.
Le propos s'est volontairement attaché
à diverses formes d'expression : écriture,
peinture, dessin, photographie, cinéma, musique. Il aborde
le problème délicat du rôle de la femme dans
la création surréaliste, évoque quelques
personnalités de créatrices ou compagnes de route.
Travail de découverte. Cheminement à
travers l'univers apatride du Surréalisme avec pour postulat
la recherche des Wallons qui se sont approchés du mouvement,
l'ont alimenté, s'y sont nourris, l'ont prolongé,
parfois renié. L'ouvrage rassemble de nombreux documents
peu connus, tant sur le plan biographique que pictural ou poétique.
Le défi relevé dans Surréalistes
wallons qui ne se prétend nullement exhaustif
tient de l'utopie. Le résultat séduira par la révélation
de l'étonnante vitalité, l'extraordinaire diversité,
la surprenante pérennité, que continuent à
générer les Manifestes de Breton.
45 euros (code de commande
: 27487).
BLAVIER
(André) Le mal du pays ou les travaux forc(en)és.
Avec Cinémas de
quartier, La cantilène de la mal-baisée et le Remembrances
du vieux barde idiot et un Complément de choix. Nouvelle édition revue et considérablement
augmentée. Frontispice de Simone. S.l., Temps Mêlés
- Yellow Now, 1993. In-8° broché, [160] p., (collection
« Temps Mêlés », n° 150
+ 53-56 - Hiver 1993), exemplaire en parfait état, bien
complet du feuillet d'errata.
En quatrième
de couverture :
Ce volume regroupe, dans une version considérablement
remaniée et quasiment doublée (jusqu'à atteindre
aux 4002 vers, mais pauvrement décasyllabiques, de la
Chanson de Roland, uvre fondatrice de la poésie
française) deux recueils précédemment parus
en édition de luxe à tirage limité (La Pierre
d'Alun, 1983 et Plein Chant, 1985) et un premier rassemblement
des deux précédents (Yellow Now, 1986).
En alexandrins classiques, mais parfois tortueux/torturés
(l'ensemble n'est pas sans raison dédié à
la mémoire de l'auteur de la P.C.P.), il s'agit au fond
d'un seul poème didactique et moral alternant (on songe
aux « dissonances » laforguiennes) les
tons et les époques, les langues et leurs « niveaux »,
les mondes et le demi, sollicitations attendues et citations
inattendues, lyrisme quintessencié, voire métaphysique
et platitudes d'almanach. L'encyclopédisme (de surface)
y est tel que les champs sémantiques cohérents
« d'aventure en aventure » (celles-ci s'articulant
selon un apparent caprice et de subtiles motivations) recouvrent
: la sexualité d'abord et toujours, sous son aspect le
plus charnel et donc le plus charmeur ; mais aussi la gastronomie,
la navigation, l'économie politique (et la politique des
économies), la médecine, le Moyen Âge et
l'alchimie, les arts martiaux, l'hagiographie et, last but
not least, la linguistique et la dentisterie.
On y découvrira quelques-uns des plus
beaux vers de la langue
: « Si
Pine osa, freudien, Lacan foutit le Kant », « Je
te vous nous vous elle et qui que qui dont spit »
ou encore : « Le progrès, citoyens, est au
fond de la cour ».
La première partie est une sorte de
catalogue désinvolte et souvent hâbleur clos sur
une admonestation de l'auteur à lui-même et un sévère
rappel de l'Ecclésiaste ; la seconde, ce que
Ziegelmeyer en a dit très justement (« une
évocation nostalgique ») et la troisième
une ressassante déploration du Temps qui sépare
plus encore qu'il ne passe. Le tout, un efficace effet/effort
de récriture, qui serait volontiers polémique,
si la récriture (et la polémique) n'étaient
de l'ordre de la 'Pataphysique.
20 euros (code de commande
: 14650*).
[BRETON (André)]. MAURIAC
(Claude) André Breton. Essai. Paris, Flore, 1949. In-8° broché,
358 p., bel exemplaire en grande partie non coupé.
15 euros (code de commande
: 13340).
[CANON
(Luc)]. PALMIER (Jean-Michel) Canon. Fabulous drawings.
Sherman Oaks - Marina del Rey, Laney, 1982. Grand in-8° broché
sous couverture à rabats, 240 p., très nombreuses
illustrations en noir et en couleurs, rare.
En quatrième
de couverture :
Canon
is a solitary artist who finds his brothers only among the greatest.
His designs come close to the unconscious elements
in surrealism dreams, nightmares, anguish, sexuality
that saturate every line.
From Paul Klee, he inherited formal purity,
geometric forms, the unfurling of a single line which discloses
infinity. He renews with the atmosphere of revolt, pessimism
and apocalypse of Expressionnism. You have to dream before his
images of war, his crucified like petrified trees, his girls
devoured by the roots, to measure the fantastic emotional potential
inscribed in his heart, that every one of his drawings bears.
Lastly from Picasso and Cubism, he inherited
the passion for distortion, the hesitation between spatio-temporal
dimensions.
However the formal analogies that one can reveal
between his work and the « avant-gardes »
of the 20's don't go any further, because Canon's universe is
essentially his own, his phantasms, his imaginary, his passion
for life and his despair.
I don't know any contemporary artist whose
work attains such diversity, whose every sketch upsets, summons
with as such violence. The only one with whom one can compare
him is the Austrian Expressionnist Egon Schiele, who died just
after the war of 1914, and who, without having influenced him,
developed a sensibility just as tormented.
There is no doubt that the discovery of Canon's
work constitutes one of the artistic events of today.
30 euros (code de commande
: 29265).
 CHAVÉE
(Achille) Pour cause déterminée. Poèmes. Bruxelles, René Henriquez,
1935. Grand in-8° broché, 37 p., un des 150 exemplaires
numérotés sur vergé (n° 62), dédicacé
par l'auteur à Louis Van de Spiegele, bon exemplaire,
en partie non coupé, malgré quelques rousseurs,
rare édition originale.
Ce recueil,
le premier publié par Achille Chavée,
contient vingt-neuf poèmes.
Le dédicataire du recueil est le peintre
surréaliste montois Louis Van de Spiegele qui,
avec ses amis Achille Chavée et Fernand Dumont, participa
aux activités de Rupture, puis du Groupe surréaliste
de Hainaut et de Haute Nuit dont les premières expositions
eurent lieu dans sa galerie Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Le recueil Le Cendrier de chair
doit être associé à celui que Chavée
avait publié l'année précédente,
en 1935, Pour cause déterminée, car tous
deux attestent le ralliement du poète aux conceptions
fondamentales du surréalisme. Ces livres sont contemporains
de la fondation du groupe « Rupture »,
première manifestation du surréalisme en Hainaut.
Ce mot « rupture » est
vraiment la clef permettant d'ouvrir l'uvre de Chavée
à l'interprétation de ses formes et de ses thèmes.
Le poète, en surréaliste conséquent, a volontairement
« crevé (ses) yeux d'aveugle »,
afin de pouvoir ouvrir le troisième il de la voyance,
l'il de « l'aigle aux yeux de cuivre »,
qui le fait accéder à la vraie connaissance de
soi et du monde. Le langage est l'instrument de cette connaissance,
un langage qui semble en rupture de code. Apparemment, car chez
Chavée, les mots, ingrédients de « l'écriture
automatique », la recette de base du surréalisme,
ne sont pas totalement rendus à « l'état
sauvage ». L'automatisme est en réalité
celui qu'impose le langage dans ses associations habituelles.
La subversion linguistique consiste le plus souvent à
rejeter ce qui est prévisible, à déconstruire
les structures pour les reconstruire en sens inverse. Pareille
démarche s'accorde bien avec la contestation de l'ordre
établi. Ainsi un poème comme « Dictée »
se déroule à la manière d'un discours scolaire,
scientifique d'abord, moral ensuite, dont on aurait perverti
la logique et bousculé le sens, et devient une parodie
de l'institution scolaire.
Le surréalisme convient bien à
linsurrection congénitale de Chavée (« ma
vieille maman... toi dont je suis la substance révoltée »),
qui se présente « suçant des pastilles
de dynamite ». Volcanique Chavée, cultivant
la provocation, volontiers iconoclaste (« Pour jouets,
j'ai pris des vases sacrés / multipliant les sacrilèges »),
mais aussi tendre Chavée, sensible aux misères
de tous les exploités, de tous les opprimés, ceux
des « usines de souffrances », ceux des
colonies. Fraternel, généreux, « dernier
mendiant d'authenticité », il se prévaut
d'être « de la race... des pêcheurs en
eau claire ». La pureté l'obsède. Un
terme récurrent métaphorise cette pureté
absolue, c'est le mot « neige ». C'est
à lui qu'il fait appel pour parler de tout ce qui est
pur : la jeunesse « des fleurs de neige »,
la femme idéale « lavée de neige ».
Un humour corrosif empêche cet écorché
vif de tomber dans la sensiblerie ou dans la cuistrerie. Dans
le poème intitulé « En buvant du lait »,
après avoir accroché l'un à l'autre les
maillons d'un raisonnement dialectique, il termine par une pirouette
burlesque, comme sil craignait soudain de se prendre au
sérieux.
Bibliographie :
- Poupart (René), Cendrier de
chair (le), dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, pp. 83-84.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 293.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29024 - vendu).
 CHAVÉE
(Achille) Écorces du temps. Poèmes. Avec un dessin de l'auteur gravé
par Louis Van de Spiegele. Mons, Haute Nuit, 1947. In-8°
broché, 56 p., un des 200 exemplaires numérotés
sur pur fil (n° 2), dédicace de l'auteur
à Louis Van de Spiegele, ex-libris manuscrit à
la troisième page de couverture, couverture légèrement
frottée, rare édition originale.
Le recueil
comprend quarante-neuf poèmes et est scindé en
deux parties. Une première tranche comprend trente-sept
poèmes, créés entre mars 1942 et décembre
1943. Une seconde tranche, non datée mais titrée
« Schèmes sadiques », englobe les douze
autres poèmes.
Le dédicataire du recueil est le peintre
surréaliste montois Louis Van de Spiegele qui,
avec ses amis Achille Chavée et Fernand Dumont, participa
aux activités de Rupture, puis du Groupe surréaliste
de Hainaut et de Haute Nuit dont les premières expositions
eurent lieu dans sa galerie Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Dans les recueils qu'Achille Chavée
a publiés après 1946, Écorces du temps
(1947), De neige rouge (1948), Écrits sur un
drapeau qui brûle (1948), Au jour la vie (1950),
lorsqu'il évoquait épisodiquement la femme et l'amour,
c'était le plus souvent pour exprimer une attente :
« ... en attendant / la nuit grisouteuse d'amour ».
Blasons d'amour semble témoigner que cette attente
a été comblée (« je t'ai cherchée
/ je t'ai trouvée »), car il est le seul recueil
intégralement inspiré par la passion amoureuse.
Chavée a une conception très épurée
de la femme qu'il désire, cette pureté éclate
dans le regard et, dans plusieurs textes, cette aspiration à
la pureté s'exprime, une fois de plus, par le symbole
de la neige (« tes yeux aux postulats de neige »).
Cela ne signifie pas que la sensualité est absente, mais
ses domaines les plus intimes et les plus secrets sont suggérés
de façon très elliptique : « Dans
la vaste nuit usuelle / (...) aux grandes marées de silence
/ qui s'évase entre deux soleils / une fourrure de caresse... »
Le rêve de caresse se métamorphose en « Lourd
collier d'oiseaux vivants / sur la poitrine de la chaste ».
On remarque que Chavée recherche toujours
davantage la sobriété et la concision. Celle-ci
culminera dans les Quatrains pour Hélène
(1958). Le poète, dans sa pleine maturité, économise
les mots, mais a soin de les choisir en vertu de leur capacité
de toucher les cordes sensibles du lecteur et de les faire vibrer.
Bibliographie :
- Poupart (René), Blasons (sic)
d'amour, dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, p. 66.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 298.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29612).
 CHAVÉE
(Achille) Au jour la vie. Poèmes.
Avec un dessin de l'auteur gravé par Louis Van de Spiegele.
Mons, Haute Nuit, 1950. In-8° broché, 59 p.,
un des 250 exemplaires numérotés sur pur
fil (n° 121), dédicace de l'auteur à
Louis Van de Spiegele, ex-libris manuscrit à la
troisième page de couverture, couverture légèrement
frottée, rare édition originale.
Le recueil
rassemble cinquante-trois poèmes écrits du 24 juillet
au 23 août 1944.
Le dédicataire du recueil est le peintre
surréaliste montois Louis Van de Spiegele qui,
avec ses amis Achille Chavée et Fernand Dumont, participa
aux activités de Rupture, puis du Groupe surréaliste
de Hainaut et de Haute Nuit dont les premières expositions
eurent lieu dans sa galerie Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Dans les recueils qu'Achille Chavée
a publiés après 1946, Écorces du temps
(1947), De neige rouge (1948), Écrits sur un
drapeau qui brûle (1948), Au jour la vie (1950),
lorsqu'il évoquait épisodiquement la femme et l'amour,
c'était le plus souvent pour exprimer une attente :
« ... en attendant / la nuit grisouteuse d'amour ».
Blasons d'amour semble témoigner que cette attente
a été comblée (« je t'ai cherchée
/ je t'ai trouvée »), car il est le seul recueil
intégralement inspiré par la passion amoureuse.
Chavée a une conception très épurée
de la femme qu'il désire, cette pureté éclate
dans le regard et, dans plusieurs textes, cette aspiration à
la pureté s'exprime, une fois de plus, par le symbole
de la neige (« tes yeux aux postulats de neige »).
Cela ne signifie pas que la sensualité est absente, mais
ses domaines les plus intimes et les plus secrets sont suggérés
de façon très elliptique : « Dans
la vaste nuit usuelle / (...) aux grandes marées de silence
/ qui s'évase entre deux soleils / une fourrure de caresse... »
Le rêve de caresse se métamorphose en « Lourd
collier d'oiseaux vivants / sur la poitrine de la chaste ».
On remarque que Chavée recherche toujours
davantage la sobriété et la concision. Celle-ci
culminera dans les Quatrains pour Hélène
(1958). Le poète, dans sa pleine maturité, économise
les mots, mais a soin de les choisir en vertu de leur capacité
de toucher les cordes sensibles du lecteur et de les faire vibrer.
Bibliographie :
- Poupart (René), Blasons (sic)
d'amour, dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, p. 66.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 301.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29578).
 CHAVÉE
(Achille) Cristal de vivre. Poèmes.
Mons, Haute Nuit, 1954. In-8° broché, 56 p.,
un des 15 exemplaires numérotés sur Hollande
van Gelder (n° II), dédicace de l'auteur
à Louis Van de Spiegele, ex-libris manuscrit à
la troisième page de couverture, couverture légèrement
frottée, rare édition originale.
Le recueil
rassemble quarante-huit poèmes écrits de septembre
1952 à décembre 1953.
Le dédicataire du recueil est le peintre
surréaliste montois Louis Van de Spiegele qui,
avec ses amis Achille Chavée et Fernand Dumont, participa
aux activités de Rupture, puis du Groupe surréaliste
de Hainaut et de Haute Nuit dont les premières expositions
eurent lieu dans sa galerie Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Si Chavée a espéré
qu'une femme lui apporte l'amour absolu et pur dont il rêvait,
il n'a cessé de chercher à percer l'énigme
de son essence et de son destin humains. Une série de
volumes de poésie, publiés quasi annuellement témoignent
de cette interrogation dont l'angoisse se masque d'humour sarcastique :
Éphémérides (1951), À pierre
fendre (1952), Cristal de vivre (1954), Entre puce
et tigre (1955), Les traces de l'intelligible, publié
sans date, vraisemblablement un peu avant Catalogue du seul.
[...]
Chavée semble maintenant préférer
la concision à l'abondance. Les poèmes courts sont
majoritaires, mais ce qui a été perdu en quantité
est regagné en poids. Nombre de ces brefs poèmes
sont d'une remarquable densité ; ils sont à
mi-chemin entre les grands envols des premiers recueils et le
langage lapidaire des aphorismes de Décoctions
(1964).
Bibliographie :
- Poupart (René), Catalogue
du seul, dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, p. 80-81.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 305.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29424).
 CHAVÉE
(Achille) Entre puce et tigre. Poèmes. La Louvière, Éditions
de Montbliart, 1955. In-12 broché sous papier cristal
imprimé, 57 p., un des 300 exemplaires numérotés
sur pur fil (n° 93), dédicace de l'auteur à
son ami Louis Van de Spiegele, exemplaire en bel état
de cette rare édition originale.
Le dédicataire
du recueil est le peintre surréaliste montois Louis
Van de Spiegele qui, avec ses amis Achille Chavée
et Fernand Dumont, participa aux activités de Rupture,
puis du Groupe surréaliste de Hainaut et de Haute Nuit
dont les premières expositions eurent lieu dans sa galerie
Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Si Chavée a espéré
qu'une femme lui apporte l'amour absolu et pur dont il rêvait,
il n'a cessé de chercher à percer l'énigme
de son essence et de son destin humains. Une série de
volumes de poésie, publiés quasi annuellement témoignent
de cette interrogation dont l'angoisse se masque d'humour sarcastique :
Éphémérides (1951), À pierre
fendre (1952), Cristal de vivre (1954), Entre puce
et tigre (1955), Les traces de l'intelligible, publié
sans date, vraisemblablement un peu avant Catalogue du seul.
[...]
Chavée semble maintenant préférer
la concision à l'abondance. Les poèmes courts sont
majoritaires, mais ce qui a été perdu en quantité
est regagné en poids. Nombre de ces brefs poèmes
sont d'une remarquable densité ; ils sont à
mi-chemin entre les grands envols des premiers recueils et le
langage lapidaire des aphorismes de Décoctions
(1964).
Bibliographie :
- Poupart (René), Catalogue
du seul, dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, p. 80-81.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 306.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29176).
  CHAVÉE
(Achille) Catalogue du seul. Poèmes.
La Louvière, Éditions de Montbliart, 1956. In-12
broché sous papier cristal, 57 p., un des 300 exemplaires
numérotés sur pur fil (n° 85), dédicace
de l'auteur à son ami Louis Van de Spiegele, bel exemplaire
non coupé de cette rare édition originale
à laquelle on joint le bulletin de souscription.
Le dédicataire
du recueil est le peintre surréaliste montois Louis
Van de Spiegele qui, avec ses amis Achille Chavée
et Fernand Dumont, participa aux activités de Rupture,
puis du Groupe surréaliste de Hainaut et de Haute Nuit
dont les premières expositions eurent lieu dans sa galerie
Le Sagittaire.
Notice de René Poupart :
Si Chavée a espéré
qu'une femme lui apporte l'amour absolu et pur dont il rêvait,
il n'a cessé de chercher à percer l'énigme
de son essence et de son destin humains. Une série de
volumes de poésie, publiés quasi annuellement témoignent
de cette interrogation dont l'angoisse se masque d'humour sarcastique :
Éphémérides (1951), À pierre
fendre (1952), Cristal de vivre (1954), Entre puce
et tigre (1955), Les traces de l'intelligible, publié
sans date, vraisemblablement un peu avant Catalogue du seul.
Le titre de ce dernier recueil témoigne des préoccupations
du poète. Le grand « oiseau de serments »
a replié ses ailes sur lui-même, il s'est réfugié
dans « une très vieille armoire »
imprégnée de l'« indélébile
odeur » d'un passé révolu, où
il ne cesse de s'observer, de faire l'inventaire des réactions
de son moi solitaire. Le regard lucide qu'il pose sur son destin,
est une « dague de vérité »
quil enfonce dans sa « poitrine de clairvoyance ».
Il continue à refuser toute compromission, persuadé
qu'il a « horriblement raison / comme un caillou mourant
de soif dans un torrent ». Il reste « un
arbre seul qui n'aime que le vent ». Il continue à
proclamer sa nostalgie de pureté de « neige » ,
de vérité, de bonté, de fraternité.
Cet agnostique s'interroge sur la vie qui oblige à avaler
« l'étrange barbiturique du destin ».
Il se compare à une « stalagmite (...) dans
la grotte du haut mystère ». Sans doute affirme-t-il
que « Dieu est absence fondamentale »,
mais on sent qu'il éprouve les affres de l'angoisse métaphysique :
il frappe à « grands coups de poignard (...)
dans l'immense poitrine de l'invisible » ; il
est « entre les branches du mystère (...) comme
une grande libellule triste ». En marge des tropismes
ordinaires, il préfère au soleil, arrogant comme
les riches, « la lune pauvre et douce et pure »,
sa « complice » à lui, l'« insecte
nocturne ». On remarque combien Chavée aime
la nuit, la nuit nourricière, « à la
pointe de seins de Ténériffe », sans
doute image dipienne de cette mère toujours présente
dans le cur et dans les pensées du poète
dont la vie tient au « fil invisible »
de la « grande toile d'araignée maternelle ».
Chavée semble maintenant préférer
la concision à l'abondance. Les poèmes courts sont
majoritaires, mais ce qui a été perdu en quantité
est regagné en poids. Nombre de ces brefs poèmes
sont d'une remarquable densité ; ils sont à
mi-chemin entre les grands envols des premiers recueils et le
langage lapidaire des aphorismes de Décoctions
(1964).
Bibliographie :
- Poupart (René), Catalogue
du seul, dans, Lettres françaises de Belgique.
Dictionnaire des uvres. La poésie, p. 80-81.
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 307.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele Louis,
dans 1000 personnalités de Mons & de la région,
p. 760.
120 euros (code de commande
: 29075).
 CHAVÉE
(Achille) De Vie et Mort naturelles. Poèmes. La Louvière, Montbliart,
1965. In-8° collé, [80] p., exemplaire numéroté
(n° 413) et dédicacé par l'auteur à
Louis Van de Spiegele.
Recueil
de quarante-deux poèmes écrits entre janvier 1961
et décembre 1963.
Texte de la dédicace :
À mon vieil ami surréaliste Louis
van de Spiegele avec ma vieille amitié qui remonte à
l'époque héroïque.
La Louvière le 31-8-67.
À propos du dédicataire :
Peintre, graveur et sculpteur. Prix d'excellence
en gravure à l'Académie des Beaux-Arts de Mons
en 1932, [Louis Van de Spiegele, Cuesmes, 1912 - Mons, 1972)]
se consacre à des vues de Mons et des environs. Abordant
en autodidacte la peinture et la sculpture, il se rapproche vers
1936 des membres du groupe surréaliste Rupture, fondé
à La Louvière en 1934, puis déplacé
à Mons sous les auspices de Fernand Dumont. L'artiste
livre diverses uvres d'inspiration surréaliste,
paysages ou ruines où apparaissent des profils humains,
tels Le Regard du silence (1938) ou Puissance du poète
(1939). Ces tableaux sont reproduits en 1940 dans la revue L'Invention
collective. À la même époque, il réalise
le buste de Rimbaud autour duquel posent les membres du groupe
dans la photographie de Marcel Lefrancq. À la scission
de Rupture, le peintre suit ses amis Achille Chavée et
Fernand Dumont dans le Groupe surréaliste de Hainaut (Mons,
1939). Arrêté en 1942 comme « suspect »
par les nazis, il retrouve Dumont à la prison de Mons,
puis à Louvain. Libéré mais affaibli, il
ouvre à Mons après la guerre la galerie Le Sagittaire
qui devient le point de ralliement et le lieu des premières
expositions du groupe Haute Nuit (1947). Il illustre l'édition
posthume des textes La Liberté de Fernand Dumont
(1948), Fermé le jour (1948) de Franz Moreau et
Au jour le jour d'Achille Chavée (1950). Il participe
en 1945 à des réunions visant à regrouper
les surréalistes de Belgique. Il collabore à l'exposition
Surréalisme (1945) de la galerie des Éditions
La Boétie. Il cosigne le tract du groupe Haute Nuit (1945)
protestant contre la construction de la nouvelle gare de Mons
et le tract La Cause est entendue (1947) s'opposant au
surréalisme d'André Breton. Les activités
de la galerie Le Sagittaire, devenue boutique d'antiquaire, l'absorbent
de plus en plus au détriment de ses uvres. Il crée
en 1955 le panneau de céramique ornant la porte des prisonniers
politiques de la prison de Mons, réalisé dans les
ateliers de Dour. Il fait une apparition surprenante dans le
film de Paul Meyer, Déjà s'envole la fleur maigre
(1960), incarnant un prêtre en soutane.
Bibliographie :
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 316.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele
Louis, dans 1000 personnalités de Mons & de
la région. Dictionnaire biographique, p. 760.
120 euros (code de commande
: 28984).
.jpg) CHAVÉE
(Achille) L'agenda d'émeraude. La Louvière,
Montbliart, 1967. In-8° carré collé sous couverture
à rabats, [60] p, quatre illustrations de Urbain
Herregodts, exemplaire numéroté (n° 278)
et dédicacé par l'auteur à Louis Van
de Spiegele.
Recueil
de trente-huit poèmes.
Texte de la dédicace :
Au vieux camarade de combat à l'ami
de toujours, dans le surréalisme et ailleurs. En souvenir
de notre rencontre de ce 31 août 1967. Avec ma vieille
et fidèle amitié.
À propos du dédicataire :
Peintre, graveur et sculpteur. Prix d'excellence
en gravure à l'Académie des Beaux-Arts de Mons
en 1932, [Louis Van de Spiegele, Cuesmes, 1912 - Mons, 1972)]
se consacre à des vues de Mons et des environs. Abordant
en autodidacte la peinture et la sculpture, il se rapproche vers
1936 des membres du groupe surréaliste Rupture, fondé
à La Louvière en 1934, puis déplacé
à Mons sous les auspices de Fernand Dumont. L'artiste
livre diverses uvres d'inspiration surréaliste,
paysages ou ruines où apparaissent des profils humains,
tels Le Regard du silence (1938) ou Puissance du poète
(1939). Ces tableaux sont reproduits en 1940 dans la revue L'Invention
collective. À la même époque, il réalise
le buste de Rimbaud autour duquel posent les membres
du groupe dans la photographie de Marcel Lefrancq. À la
scission de Rupture, le peintre suit ses amis Achille Chavée
et Fernand Dumont dans le Groupe surréaliste de Hainaut
(Mons, 1939). Arrêté en 1942 comme « suspect »
par les nazis, il retrouve Dumont à la prison de Mons,
puis à Louvain. Libéré mais affaibli, il
ouvre à Mons après la guerre la galerie Le Sagittaire
qui devient le point de ralliement et le lieu des premières
expositions du groupe Haute Nuit (1947). Il illustre l'édition
posthume des textes La Liberté de Fernand Dumont
(1948), Fermé le jour (1948) de Franz Moreau et
Au jour le jour d'Achille Chavée (1950). Il participe
en 1945 à des réunions visant à regrouper
les surréalistes de Belgique. Il collabore à l'exposition
Surréalisme (1945) de la galerie des Éditions
La Boétie. Il cosigne le tract du groupe Haute Nuit (1945)
protestant contre la construction de la nouvelle gare de Mons
et le tract La Cause est entendue (1947) s'opposant au
surréalisme d'André Breton. Les activités
de la galerie Le Sagittaire, devenue boutique d'antiquaire, l'absorbent
de plus en plus au détriment de ses uvres. Il crée
en 1955 le panneau de céramique ornant la porte des prisonniers
politiques de la prison de Mons, réalisé dans les
ateliers de Dour. Il fait une apparition surprenante dans le
film de Paul Meyer, Déjà s'envole la fleur maigre
(1960), incarnant un prêtre en soutane.
Bibliographie :
- Achille Chavée. 1906-1969,
catalogue de l'exposition organisée à l'occasion
du dixième anniversaire de sa mort, à La Louvière,
en 1979, n° 318.
- Canonne (Xavier), Van de Spiegele
Louis, dans 1000 personnalités de Mons & de
la région. Dictionnaire biographique, p. 760.
120 euros (code de commande
: 29344).
[COLINET
(Paul) et KINDS (Edmond)]. MONTAGNET ET DESGOSSES (Docteurs)
Dictionnaire de médecine amusante précédé d'un portrait-souvenir
de Paul Colinet par Edmond Kinds. Couverture de
Robert Willems. Bruxelles, De Rache, 1971. Grand in-8°
broché, 60 p., exemplaire numéroté
sur bouffant Da Costa (n° 070), en bel état.
Extrait du portrait-souvenir
par Edmond Kinds :
À
propos de ce Dictionnaire, je comptais m'en tenir à
quelques souvenirs sur notre épisodique collaboration,
quelques notes sur la propension ludique de l'esprit de Colinet.
Mais je m'aperçois que parler de son drolatisme retenons
plutôt ce mot qui était le sien c'était
l'évoquer lui-même dans toute sa grâce d'enfance
originelle, sa fraîche et ingénieuse bonté
de concevoir la vie, sa prédestination à une inéluctable
gaieté faveurs du sort subsistant intactes
dans son uvre, d'une authenticité si dénonciatrice.
Un simple divertissement, certes, ce Dictionnaire, mais
où se retrouvent pour moi, en tout cas
quelques-uns de ses traits, de ses mots entre guillemets, de
ses circonlocutions longuement conspirées. Nous voulions
faire quelque chose d'une impénitente pédanterie.
Et peut-être ceux qui furent ses intimes, et, comme on
disait dans les préfaces d'autrefois, ses « amis
lecteurs » ils ne sont pas légion
mais lui sont fidèles reconnaîtront-ils
quelque chose de son monde privilégié, en ce précis
de thérapeutique où aucune maladie n'est mortelle
ni même douloureuse. Une des dernières lettres qu'il
m'adressa portant la date du 28 juin 1957, quelques
semaines après la mort de son ami Havrenne ,
d'une écriture grande mais aux tracés légèrement
ondulés, alors qu'il était entré en clinique,
à peu près paralysé des jambes, semble poursuivre
ce jeu précieux, de maladies à traiter par le sourire :
« Je vous écris sur le dos, sous un perroquet
dont, en le désignant ainsi, on a exagérément
remplumé la pilule, car, en fait, il ne s'agit que d'un
perchoir. Soit.
...Si vous aviez le temps de passer une seconde
ici, à titre documentaire, avant jeudi prochain, j'aurais
l'occasion de vous expliquer, de vive voix, pourquoi je suis,
temporairement et pour des motifs plausibles, un allongé
(par impossibilité de tenir debout). »
Il garda son espoir jusqu'à la fin.
« Ma guérison est fatale », me dit-il ;
une rémission, inexplicable, s'était produite dans
son état, mais elle fut brève. Peut-être,
comme le petit maître d'école, encore, allait-il
connaître une dernière vision d'enfance, à
ce moment qu'il avait évoqué, en des termes dignes
de Maria Wutz, par la voix de son Amédée-Providentiel
Lerebond, ultime coïncidence malgré la
parodie inconnue : « Quand je dirai adieu au
divin séjour de mes amours terrestres ; ... quand
mes yeux, aveuglés à la longue par les spectacles
inoubliables que j'ai accumulés sur mes pas, auront besoin,
pour distinguer quelque chose, du secours d'appareils coûteux... »
Cher Dr. Montagnet « Cher
Paul Colinet », comme Eluard libellait votre adresse
sur ses enveloppes je vous ai un peu retrouvé
vous-même en achevant seul notre « Dictionnaire
de Médecine amusante », attentif à ne
pas trahir vos desseins, me demandant si vous auriez acquiescé
à tel ou tel jeu de mots.
De votre nom, Colinet, petite colline, vous
aviez fait Dr. Montagnet. De mon nom, où se trouve la
racine des langues germaniques signifiant enfant, vous aviez
fait Desgosses. Je signe donc ce souvenir
Dr. Desgosses
alias Edmond
Kinds.
18 euros (code de commande
: 25885).
COLINET
(Paul) et MARIËN (Marcel) L'histoire des deux
lampes. Dessins de Paul
Colinet. Bruxelles, Les Lèvres Nues, 1990. In-8°
broché, 175 p., exemplaire en très bel état.
En quatrième
de couverture :
La première lampe s'explique par l'intérêt
que Colinet paraissait porter à cet objet, au point d'en
écrire les histoires.
La seconde me concerne. Elle remonte au jour
où je fis, en même temps, la connaissance de Colinet
et de Magritte. Il me fut rapporté, qu'après mon
départ, Colinet me décrivit à Magritte comme
une lampe à eau, évocation que je crois
assez juste de mon aspect « éteint », aspect
que je crois avoir conservé, bien qu'aujourd'hui coloré
d'une sorte de maussaderie excédée.
30 euros (code de commande
: 28792).
CORNET
(Luc) La Légende de l'Ignoble. Verviers, Temps Mêlés, 1972. In-12
agrafé, 18 p., (collection « Temps Mêlés »,
n° 115).
Table :
- Vie
et mort de l'Ignoble.
- Enterrement de l'Ignoble à La
Nouvelle Orléans.
- Enterrement de l'Ignoble à Santa
Maraviglia.
- Apothéose de l'Ignoble.
10 euros (code de commande
: 23979).
[DALI
(Salvador)]. Dali. Introduction
de Michel Tapié. [Paris], Éditions du Chêne,
1957. In-4° broché sous couverture rempliée,
[50] p., nombreuses illustrations dont 16 planches en couleurs
contrecollées, bel exemplaire, peu courant.
Extrait :
Les antinomies daliniennes n'ont pas fini de
nous mener aux limites extrêmes de l'actuelle confusion
: mais jamais confusion n'avait été comme maintenant
témoignage d'une immense et vivace richesse. L'absence
de cette sécurité que constitue le fil traditionnel
(d'une quelconque tradition) donne pleine chance aux individus
dignes de ce nom, et, parmi le nombre rassurant de ceux qui vivent
le devenir de l'actuelle aventure, Salvador Dali réalise
ce paradoxe étonnant d'être l'artiste le plus prestigieusement
connu et celui que l'on discute avec le plus d'âpreté
comme si son nom était chargé de très dangereux
effluves nécessitant un sérieux contrôle
d'autodéfense. Et en fait, inconsciemment ou en toute
lucidité, tout dans l'uvre ou le comportement de
Dali, dans ses moyens comme dans le rayonnement de son message,
est ambiguïté, paradoxe, contre-courant, sous les
apparences de techniques traditionnellement conformistes, et
à travers une vie et une uvre dans lesquelles l'extrême
complexité baroque étaye la plus lucide et la plus
rigoureusement implacable continuité.
Dans ses fantômes surréalistes
de 1928 aux Assomptions corpusculaires spectrales de 1956, Dali
pose avec un maximum de non-conformisme face aux avant-gardes
du moment la question du contenu de l'uvre d'art
avec l'appareil lucide d'exploration qu'est sa méthode
paranoïaque-critique, alors que tous les articles
de maintenant tournent le dos à cette face essentielle
de l'uvre d'art pour explorer les possibilités structurales
de techniques automatiques où la magie graphique de gestes,
où la vitesse force la puissance créative,
auquel cas il pourrait se déceler la présence d'un
contenu latent lui-même à une nouvelle puissance ;
à ce degré qui est celui de l'actuel comportement
conforme, il est évident que le nom de Dali est sujet
de scandale pour certains, et déclenche chez d'autres
des réactions de mauvaise conscience. Ce qui n'est déjà
pas si mal à une époque où l'accoutumance
à une surenchère dans la vitesse de communication
émousse, presque aussitôt créés, tous
nouveaux pouvoirs d'efficacité.
25 euros (code de commande
: 28117).
DESNOS
(Robert) Chantefables et Chantefleurs à chanter sur n'importe quel air. Illustrations de Ludmila Jirincova.
Introduction par Pierre-André Touttain. Quatrième
édition. Paris, Gründ, 1977. Petit in-4° sous
cartonnage illustré d'éditeur, 62 p., illustrations
en couleurs.
Extrait de l'introduction
:
Un
autre aspect du talent poétique de Robert Desnos se doit
d'être rappelé ici : les délicieux et
inimitables poèmes qu'il composa pour les enfants. Pour
le fils et la fille de Lise Deharme, il écrivit :
la Ménagerie de Tristan et le Parterre d'Hyacinthe,
puis quelques autres pour Daniel Milhaud (le fils du grand compositeur) ;
il illustra lui-même ses poèmes. En 1944, l'année
de son arrestation, il porta à l'éditeur Michel
Gründ un manuscrit de trente Chantefables à chanter
sur n'importe quel air : ces textes furent acceptés
avec enthousiasme par l'éditeur, mais hélas !
le poète ne vit jamais ses textes imprimés. En
1952, le même éditeur publia les Chantefleurs
précédées des Chantefables :
soixante poèmes au total, présentés dans
une édition illustrée à tirage limité.
Enfin, en 1955, parut l'édition définitive
des Chantefables et Chantefleurs, augmentée de
vingt « chantefleurs » retrouvées.
Le succès de ces poésies ne s'est jamais démenti :
tous les enfants de France ont appris à l'école,
puis pour leur plaisir, ces textes dans lesquels ils « entrent »
immédiatement et qui appartiennent désormais à
leur univers merveilleux et inviolable. Mais les adultes ont
réservé le même accueil enthousiaste et émerveillé
à ces poèmes, et plusieurs compositeurs les ont
mis en musique.
Cette nouvelle édition, illustrée
de fraîches et poétiques compositions de Ludmila
Jirincova, nous prouve, une fois encore, que ces poésies
séduisent toujours les artistes sensibles et imaginatifs :
plus que des illustrations, ce sont des variations graphiques
et poétiques que cette illustratrice nous propose ici.
8 euros (code de commande
: 28131).
DULIÈRE
(W.L.) Notes d'archéologie future et autres
surréalismes (Loyales
cogitations d'un simple).
Bruxelles, Éditions de
la Librairie Encyclopédique, 1968. Fort in-8° broché,
II, 483 p., on joint le bulletin de souscription.
Texte du bulletin de
souscription :
Un
médecin biochimiste, jadis Fellow de la Fondation Rockefeller,
qui a publié durant des années des études
sur le sang humain, et qui, un peu paradoxalement, a beaucoup
publié dans le domaine de l'exégèse biblique,
s'est parfois délassé, au cours de quatre décades,
à écrire des contes philosophiques traitant du
passé comme du futur entrevu. Il en a réuni une
sélection, où se multiplient et se différencient
les réactions d'un méditatif sur des problèmes
humains de toute nature, avec le luxe de franchise que peut se
permettre une pensée idéaliste qui se veut libre.
Depuis le passé reculé jusqu'à l'ère
géologique qui succédera à la nôtre.
L'idée directrice qui préside
à la rédaction de ces contes est de traiter sur
un ton qui se veut distrayant de très graves problèmes
éternels, par exemple :
- la critique de la valeur de nos perceptions
sensorielles,
- le touffu brassage de chromosomes hérités
d'innombrables ancêtres qui font de chacun de nous l'individu
éphémère, mais toujours moins foncièrement
différent qu'il le croit des frères de sa race,
ses contemporains (Fraternités et Incestes).
L'auteur, qui imagine les intérêts
des archéologues des temps futurs, y prépare par
des transitions qui reprennent des thèmes de notre archéologie
actuelle, mais revus dans la perspective de préjugés
futurs. (Il y a un conte d'archéologie égyptienne,
une visite à l'Athènes de Périclès,
de nouvelles opinions sur Dante et sur les plis mentaux de l'âge
de Descartes...)
Quand on s'avance dans le Futur, la Société
est trouvée profondément remaniée dans « La
Machine ». Des bêtes jadis aussi utiles et familières
que le Cheval ne survivent que dans les récits pour enfants.
Le prestige de l'or a été tué, à
la suite d'un accident chimique qui a rendu sa transmutation
trop facile. Le Canal de Suez n'a plus de raison d'être
à l'époque des puissants aéronefs. L'humanité
a malheureusement aussi contracté une maladie plus grave
que le cancer, le revers de la médaille dans de si brillantes
évolutions. Cette douloureuse donnée fait la matière
de la « Régression ».
La seconde partie de l'ouvrage contient des
anticipations plus imprévues, et qu'on ne pourrait qualifier
de timides. Un quatrième canal semi-circulaire, parfois
découvert dans certaines oreilles, nous a ouvert la porte
d'un monde insoupçonné. La circulation interplanétaire
rapide est assurée par les trajets rapides à travers
les tunnels percés dans notre globe (Le Métro
des Antipodes).
Une anticipation d'un État particulièrement
évolué dans le style totalitaire, nous fait revivre
ses perfections et quelques angoisses. (Les Radars contrôleurs
de l'État-Dieu.)
Après quoi suit tout un jeu d'imaginations
qui ramène le problème de la critique fondamentale
de nos perceptions sensorielles. Des suppositions très
variées, des questions nouvelles qu'on pourrait se poser
sur ce que représente vraiment pour nous la notion de
Temps (neuf contes différents).
L'auteur va si loin dans le futur qu'il va
jusqu'à vivre des jours allongés mais moins nombreux
dans l'année, avec nos descendants de l'ère qu'il
n'hésite pas à appeler quinquennaire, n'admettant
nullement que tout est clôturé dans du figé
avec l'âge dit quaternaire par nos présents géologues.
Il entrevoit notre ciel encombré de
trop de satellites artificiels, sans cesse lancés et dont
on devrait en partie déblayer le firmament, et il compare
cette situation aux anneaux de Saturne.
Bien plus près de nous, il entrevoit
dans les puits de gaz naturel de la Drenthe une future catastrophe
sensationnelle insoupçonnée, mais que la logique
suggère.
Et pourquoi, si nous greffons déjà
des curs, n'allons-nous pas aussi greffer un jour des cerveaux,
ou des têtes entières, ce qui serait tout d'abord
moins ardu. Il est montré que les conséquences
en seraient incalculables et bouleversantes.
L'auteur espère que, dans ce monde de
l'avenir, nos descendants, brassant toujours nos chromosomes
hérités, voudront bien nous traiter avec autant
de bienveillante condescendance que celle que nous témoignons
à nos vénérés grands-parents de Cro-Magnon,
ceux-là avec qui naquit la pensée humaine véritable,
mais que seraient, eux aussi, tellement dépaysés
dans nos organisations actuelles.
25 euros (code de commande
: 24293).
[DUMONT
(Fernand)]. CANONNE (Xavier) Fernand Dumont 1906-1945.
Aux cailloux des chemins. Loverval, Labor, 2006. In-8° broché,
87 p., illustrations en noir et en couleurs, exemplaire
à l'état de neuf, épuisé, peu courant.
Cet
ouvrage fut publié à l'occasion de l'exposition
éponyme orgabnisée à la Salle Saint-Georges,
à Mons, du 13 octobre au 24 décembre 2006.
Avant-propos :
1906-1945. Deux dates pour une tombe qui n'existera
pas plus à Mons en Belgique, qu'à Bergen ironie
du sort près d'Hanovre en Allemagne où
la maladie le typhus probablement acheva
Fernand Dumont en mars 1945, un mois avant la libération
de ce camp de concentration où mourait aussi Anne Frank.
La liberté, « tant rêvée
si longtemps défendue et si souvent servie et tellement
aimée » ne s'offrira à lui que dans la mort,
après trois longues années de captivité
et d'isolement parmi tant d'autres anonymes écrasés
dans l'horreur d'un temps.
Une existence trop brève, trente-neuf
années à peine, pour trouver dans l'écriture,
et par elle, la maturité et la plénitude, pour
tenter de fléchir le quotidien vers quoi tout semblait
porter ce fils de notable, et accomplir une existence choisie
plutôt que subie. Trois livres publiés de son vivant,
À ciel ouvert en 1937, La Région du cur
en 1939 et le Traité des Fées en 1942, les
quelques autres posthumes que rassemble la Dialectique du
hasard au service du désir qui serait l'anneau d'un
premier cycle avant un autre à peine ébauché
que la captivité empêchera, La Liberté,
écrit en juin 1942 à la prison de Mons, résonnant
comme le chant du cygne.
Et pourtant, la minceur de cette uvre
ne la rend ni dérisoire, ni secondaire ; c'est qu'un ton
la caractérise, une musique comme une mélopée,
une confession récitée à voix basse à
la tombée du jour. La chanson de l'attente, le front à
la fenêtre qu'est À ciel ouvert, l'écriture
précieuse, ciselée de La Région du cur,
l'élégance amusée du Traité des
Fées, le chant clair, bouleversant, aux accents d'Eluard
de La Liberté en font un auteur à part entière
dans le surréalisme et la littérature française
de Belgique. Même l'exercice mimétique parfois
laborieux de la démarche d'André Breton
entrepris avec la Dialectique du hasard au service du désir,
tentant de prouver dans une démonstration clinique que
le désir vient déterminer le hasard, celui-ci n'existant
dès lors pas puisque tout est annoncé et explicable,
échappe à la comparaison sévère entre
l'uvre du maître et celle du disciple, tant la sincérité
de l'auteur commande l'indulgence.
Prose, poésie, écriture automatique,
récit même avec l'Étoile du Berger
rédigé dans les geôles de Mons et de Louvain
entre juillet et décembre 1942, sorte de plongée
dans les amours de l'adolescence, Fernand Dumont aura adopté
tous les genres, les unifiant d'une tonalité si particulière
de bleu-gris et de vieil or, qui tient autant du romantisme que
du surréalisme. En sa brève carrière littéraire
dix années si l'on tient compte des textes
publiés , il séduit jusqu'en ses « faiblesses
nécessaires » nous laissant pour toujours songeurs
quant au tour qu'aurait pris son uvre, entre le « sur-romantisme »
un terme qu'il appréciait de La
Région du cur et le dépouillement de
La Grande Nocturne. Les fées n'auraient sans doute
cessé de la traverser, êtres d'exception plutôt
que personnages de contes populaires, messagères de l'amour,
seul sentiment capable, comme dans une expérience chimique,
de transgresser le quotidien pour atteindre l'air pur des lieux
secrets dont elles détiennent la clé, et avec elles,
cette quête éperdue du bonheur, de la liberté
vers quoi tout le porta. Ce qui rend Fernand Dumont touchant
hors son écriture, c'est de voir cet homme éternellement
jeune s'enrober de légende au seuil des possibles, la
porte entrouverte sur un monde où il nous faut à
présent l'inventer.
Rares sont aujourd'hui ceux qui ont connu Fernand
Dumont. Le souvenir de sa silhouette juvénile et de sa
désormais légendaire canne à pommeau d'argent
se confond avec les photographies et les témoignages écrits
de ceux qui le côtoyèrent ou partagèrent
sa vie. Par extraits, par témoignages croisés,
nous ouvrons ces pages à ses proches, Christine, Georgette,
Max Servais, Louis Scutenaire, Paul Colinet, Armand Simon, Achille
Chavée ou Marcel Lefrancq pour tenter de cerner au mieux
celui qui fut leur ami. Mais c'est avant tout à lui, par
ses lettres et ses écrits qu'il appartiendra de nous dire
l'homme qu'il était, quel fut son chemin difficile, parfois
contradictoire, entre l'amour, la poésie, l'amitié,
l'engagement politique dans cette époque si complexe où
tout semblait se précipiter mais où la vraie vie,
pour quelques hommes, était ailleurs.
On lira, on relira les textes de Fernand Dumont,
en espérant voir un jour exhumés ceux qu'il évoque
en sa correspondance et qui ont disparu. On se persuadera que
cette petite flamme dans la nuit, ce feu-follet, n'est pas près
de s'éteindre et que le vaisseau fantôme croise
encore au grand large. On comprendra alors qu'au-delà
de certaines rancurs et interdits familiaux, Mons, sa ville
natale, sa ville aimée au point de lui emprunter son pseudonyme,
ait tenu du haut de son beffroi à allumer un feu pour
le saluer.
15 euros (code de commande
: 14397*).
[ELIAS (Etienne)]. Elias. Antwerpen, Lens Fine Art, 1974. In-12 carré
broché, [48] p., illustrations en noir et en couleurs,
on joint le carton d'invitation au vernissage et le prospectus
de vente d'une sérigraphie.
@ Catalogue de l'exposition, texte
de Jasia Reichardt.
12 euros (code de commande
: 11824).
FOURNERIE (Claude-Henri) Timbres
patagons. [Rilly-la-Montagne],
[Cymbalum Pataphysicum], [1996]. Carnet agrafé (65 x 200
mm.) contenant 9 timbres du royaume d'Araucanie-Patagonie en
trois feuilles.

Couverture
et premier feuillet de trois timbres à l'effigie d'Orélie-Antoine
Ier.
20 euros (code de commande
: 19663*).
FRANÇOIS (Georges)
Des première[s] vapeurs Voodoo au zéro pour
Glauzen. S.l., Temps Mêlés,
s.d. In-8° agrafé, [56] p., bel exemplaire.
10 euros (code de commande
: 14772).
[FREDDIE
(Wilhelm)]. JAGUER (Edouard)
Wilhelm Freddie. Introduction de Marcel
Fleiss. Biographie et bibliographie de Birger Raben-Skov.
Filmographie de Robert Benayoun. Paris, Filipacchi, 1990.
In-4° sous cartonnage et jaquette d'éditeur, 93 p.,
nombreuses illustrations en noir et en couleurs.
En quatrième
de couverture :
Karl-Otto
Götz a écrit un jour : « Celui qui
regarde attentivement un tableau de Freddie sent derrière
lui l'il de la Loi. » En effet, Freddie, entre
tous les peintres du mouvement surréaliste dont
il a été le pionnier en Scandinavie
est certainement celui qui a eu le plus à souffrir de
la répression policière en raison du caractère
subversif de son uvre, sous le prétexte à
chaque fois invoqué de « pornographie ».
Certes, ceci se passait dans les années 30, et un tel
prétexte ne pourrait plus être allégué
aujourd'hui...
À propos de l'auteur :
Édouard Jaguer est né en 1924
à Paris. En 1937, découvre simultanément
le surréalisme et la peinture non figurative. 1939, premiers
dessins, premiers poèmes. Rejoint en 1943 le groupe de
« La Main à plume », participe ensuite
à diverses activités collectives pendant les années
1945-50, où il est un des premiers à encourager
les peintres de l'abstraction lyrique. Rédacteur français
de Cobra (1948-51), co-fondateur de Rixes, puis
fondateur de la revue et du mouvement Phases (1952), il
participe aussi aux activités surréalistes aux
côtés d'André Breton à partir de 1959
et contribue à l'organisation de plusieurs expositions
de ce mouvement. Il collabore en même temps aux plus importantes
revues d'art en France et à l'étranger et publie
plusieurs recueils de poèmes et des essais sur l'art actuel,
notamment Poétique de la Sculpture, (1960), Les
Mystères de la Chambre noire (le surréalisme
et la photographie, 1982), Das Surrealistiche Gedicht
(le poème surréaliste, anthologie internationale
en langue allemande, 1985) et des monographies consacrées
à Enrico Baj, Wilhelm Freddie, Gallizioli, Alberto Gironella,
Asger Jorn, Margonari, Perahim, Pozzati, Remedios Varo (Éd.
Filipacchi, La Septième Face du dé) et Revilla.
Entre 1952 et 1989, il a en outre présenté près
d'une centaine d'expositions Phases et participé
à la publication de nombreuses revues un peu partout dans
le monde.
15 euros (code de commande
: 30210).
HELLENS (Franz) Échappements. Illustré
par Pierre Alechinsky. Bruxelles, À la Pierre d'Alun,
1999. In-8° en feuillets, 74 p., (collection « La
Pierre d'Alun », n° 34), un des quelques exemplaires
marqués « S.P. ».
@ Ouvrage
publié à l'occasion de l'exposition Il n'y de
mots sans images à la Bibliotheca Wittockiana, à
Bruxelles.
50 euros (code de commande
: 11823).
 JARRY
(Alfred) uvres poétiques complètes.
Textes réunis par
Henri Parisot. Préface d'André Frédérique.
Paris, Gallimard, 1945. In-8° sous cartonnage d'éditeur
(maquette de Mario Prassinos), 254 p., exemplaire
numéroté (n° 205).
Jean-Étienne
Huret décrit deux types d'éditions : a. dos de
treize millimères ; b. dos de vingt-cinq millimètres
en précisant : « Il existe deux types
de volumes dont l'un a quasiment le double d'épaisseur
de l'autre. Clef du mystère : il devait manquer de
papier pour finir le tirage. On a utilisé un papier plus
épais et il a donc fallu élargir le dos du cartonnage. ».
Le dos de l'exemplaire présenté
ici a une épaisseur de dix-neuf millimètres, de
quoi compléter l'inventaire de Jean-Étienne Huret
avec un « type c » !
Extrait de la préface :
Les vers chez Jarry fleurissent au milieu
de la prose non seulement dans des ouvrages comme les Minute,
de Sable Mémorial qui les préparent et où
ils s'épanouissent en parfaites cristallisations, mais
dans ses romans où rien ne les fait prévoir. Pour
un familier de Jarry, les réunir leur donne un nouvel
éclairage. Aussi peu homme de lettres que possible, il
les a lâchés au hasard de l'inspiration, sans souci
pour leur sort. Rares sont ceux, que publièrent isolés
des revues. Leur résonance multiple, dans l'entraînement
de la prose, les a fait parfois défiler trop vite dans
notre esprit. Nous n'attendions pas toujours tant d'ampleur.
Son ouvrage poétique le plus long, les
Minutes, composé avec une rigueur toute particulière
qui échappe à la première lecture, où
s'enchevêtrent des poèmes en prose et en vers d'une
densité remarquable dans lesquels « l'humide
et le noir s'épandent en libations », met au
jour un monde larvaire qui grouillait dans d'opaques profondeurs.
Nos yeux voient sous une lumière glauque s'animer suivant
des lois magiques les constructions binaires ou ternaires qu'il
affectionne : les oppositions se répondent, le blanc
et le noir, la lumière et les ténèbres ;
des énigmes ambivalentes résolvent en arborescences
hâtives un foisonnement d'images surgi de l'inconscient :
La sirène minérale
tient son bien-aimé par la tête...
Bibliographie :
- Huret (Jean-Étienne), Les
cartonnages NRF. Bibliographie, n° 267.
80 euros (code de commande
: 28498).
[JARRY].
ARRIVÉ (Michel) Lire Jarry. Bruxelles, Complexes, 1976. In-8° broché,
172 p., illustrations, (collection « Dialectiques »).
En quatrième
de couverture :
« Lire Jarry, et, surtout, écrire
sa lecture de Jarry : la tâche est spécialement
difficile. Le texte oscille en effet entre la lisibilité
apparemment immédiate quoi de plus transparent,
en première lecture, que le texte d'Ubu roi ?
et l'illisibilité absolue : les énigmatiques
emplois de la lettre x dans les Minutes de sable mémorial,
les mots des « Assassins » dans Les
Jours et les Nuits, ne peuvent en aucune façon être
l'objet du lire traditionnel.
Lire Jarry : nul, sans doute, n'était
mieux qualifié que Michel Arrivé pour entreprendre
cette tâche. Simultanément éditeur de Jarry
et théoricien de la sémiotique textuelle, il donne
dans cet ouvrage l'un des premiers exemples d'application des
méthodes sémiotiques à la description d'un
texte « littéraire » et
pictural : la métaphore du texte s'impose pour les
peintures, gravures et dessins de Jarry, dont plusieurs sont
ici reproduits et analysés.
Mais les concepts de la sémiotique sont mis
à la question : le problème central que pose
le texte de Jarry est celui des relations entre le signe (objet
du discours sémiotique) et la lettre (objet du discours
analytique). C'est cette dialectique du signe et de la lettre
qui est engagée dans Lire Jarry. »
15 euros (code de commande
: 13971).
[JARRY
(Alfred)]. CARADEC (François)
À la recherche d'Alfred Jarry. Paris,
Seghers, 1974. Grand in-8° broché, 149 p., planches
hors texte, (collection « Insolites »,
cahier n° 2), couverture frottée, exemplaire
numéroté (n° 1664) de cette édition
originale, peu courant.
En quatrième
de couverture :
La
collection des Cahiers « Insolites » se
propose de remettre en lumière un certain nombre d'auteurs,
illustres en leur temps, mais tombés, pour une raison
ou pour une autre, dans un relatif oubli. Tout porte cependant
à croire que le temps est venu de leur redécouverte :
rééditions, expositions diverses, études
universitaires et même « mode » tout
court. En outre, cette collection souhaite étudier des
auteurs, dont l'uvre, par son originalité, son mystère,
son insolence, son humour, bref, par sa marginalité, ne
cesse de nous hanter.
D'Alfred Jarry, on a surtout retenu jusqu'ici
Ubu Roi, encore que jamais la critique ne chargea de plus
de symboles contradictoires une pièce qui ne fait que
parodier notre culture et qui ne signifie rien. Mais ce
qui, dans le cas de Jarry, est scandaleux, c'est que personne
n'a lu « le reste » d'une uvre qui
compte parmi les plus importantes de notre littérature,
à l'égal de celles de Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont
ou Roussel, avec une richesse et une variété plus
surprenantes encore. C'est à une lecture totale
de Jarry que François Caradec nous convie.
30 euros (code de commande
: 25989).
 KOENIG
(Théodore) Le jardin zoologique. Écrit en mer.
Dessins de Conrad Tremblay. Montréal, Erta, 1954.
In-8° broché, [40] p., 14 illustrations, (collection
« Tête Armée », n° 3),
un des 300 exemplaires numérotés sur Zéphyr
coquille (n° 256), exemplaire dédicacé
par l'auteur.
Avertissement de l'auteur
:
L'oiseau
Courvite, le pupiaire Hyppobosque,
mollusque Circé ? Ou l'antilope
Sing-Sing !
De la raie Pastenague au lézard Sauvegarde :
Philante n'est pas étoile, mais bien
un genre d'abeille !
Par l'oiseau Passerelle, passons au Poupiqueur
et que la mouche à Scie ne soit pas
épée de Damoclès
Ô coquillage Porcelaine.
20 euros (code de commande
: 26490).
KOENIG
(Théodore) Les Pains d'Asopies. 1947-1950. Avant-dire
de Marcel Havrenne. Paris, La Nef de Paris, 1955. In-8°
broché, 90 p., (collection de « La Tarasque »),
petits cachets humides de bibliothèque au coin inférieur
droit de la p. 77, exemplaire en très bon état.
Avant-dire :
Il
y a des mots-rossignols à prononcer la nuit et des mots-alouettes
qui sont aussi des miroirs et des pièges ; mots-clefs
si l'on veut, mais comme les autres mots, il faut le dire, et
pas plus qu'eux. La sagesse particulière de Théodore
Koenig est de les prendre tous comme ils sont et de les accueillir
comme ils viennent ; sagesse encore que de remettre à
chacun d'eux sa chance de briller, d'éclairer les contours
de ce qui n'est pas dit, puis de les laisser en repos.
De là, dans les poèmes qui suivent, ces grandes
marges obscures qui marquent, dirait-on, la vacance du langage
et le sommeil du poète. Mais tout cela n'est qu'apparence,
mais celui qui écrit nous échappe dans le même
moment que nous pensions le saisir ; il reprend son souffle,
disons-nous, et à l'instant même où il nous
tend une perche fleurie, nous passons outre sans rien voir. Spécialistes
du fond et de la forme, votre absurdité est grande et
d'ailleurs la plus raisonnable qui soit, mais il faut bien conclure
et on ne peut le faire ici qu'aux dépens de votre vocabulaire :
un poème sans forme, c'est le couteau de Lichtenberg ;
un poème sans fond, c'est un abîme, un appel d'images
comme on dit un appel d'air. Écoutons maintenant le lecteur
sérieux, celui qui ne veut pas être dupe :
« Ces abîmes dont vous semblez faire grand cas,
je veux bien qu'ils existent et même je ne demande pas
autre chose, mais quelle preuve en aurai-je ? »
À cette question (la seule qui importe, à vrai
dire), une seule réponse : « Si ces profondeurs
n'étaient pas en vous-même, vous ne les trouveriez
nulle part ailleurs ; du reste, l'objet de toute poésie... »
Nous voici au point d'élargir le débat ou de l'interrompre :
au seuil d'un volume de poèmes, il convient évidemment
de l'interrompre.
Bibliographie ;
- Jago-Antoine (Véronique), Pains
d'Asopie (Les). Recueil de poèmes de Théodore Koenig
(1922) publié en 1955, dans Lettres françaises
de Belgique. Dictionnaire des uvres. La poésie,
p. 368.
18 euros (code de commande
: 29606).
KOENIG
(Théodore) Gérance d'avril. Précédé d'une logoanalyse
par Alain Borer. [Bruxelles], Phantomas, 1980. In-8°
broché, 158 p., exemplaire du tirage courant de l'édition
originale.
En quatrième
de couverture :
Chez
Théodore Koenig un des Sept Types en Or de
la Revue Phantomas les exercices foisonnent dans
l'écriture autant que les transferts dans la liberté
surveillée d'une poésie se nourrissant d'elle-même
au cur de la haute indépendance de l'esprit.
Ce recueil contient :
- Le melon du Caravage.
- Dix manières dans l'art de considérer
la vache.
- Suite d'avril.
- Poèmes restreints.
- Zestes d'ironie.
- Onomatoplays.
15 euros (code de commande
: 20626).
 LACOMBLEZ
(Jacques) En marge de Poisson soluble. Jacques Lacomblez. Avec 7 dessins de l'artiste & 6 postulats
de Edouard Jaguer. Bruxelles,
Quadri, 2001. In-8° broché, 24 p., illustrations,
un des 99 exemplaires numérotés sur papier Rives
Tradition et signés par les auteurs (n° 18),
exemplaire dédicacé par les auteurs en parfait
état.
Ouvrage
publié à l'occasion de l'exposition de Jacques
Lacomblez « Un nouveau temps du verbe être -
images pour André Breton » à la galerie
Quadri, à Bruxelles, au mois de septembre 2001.
30 euros (code de commande
: 23218).
[SURRÉALISME].
Le Tour. Mons, Le Tour,
1951. In-8° broché sous couverture à rabats,
62 p., illustrations, tirage limité à 600 exemplaires,
couverture insolée et quatrième tachée avec
un petit manque, rare.
Contient :
- Des Préfaces, par Maurice
A. Arnould.
- Oiseau, Mer, Hiver
1, Hiver 2, par Joseph Boland.
- La Main, par Jacqueline Brison.
- Quand le Roi Salomon..., Le
Silence espagnol, Épitaphe pour une jeune fille
de quinze ans, par Ernest Carlier.
- Le Triomphe de Jonas, par Roland
Crahay.
- Illustrations pour Des Préfaces,
Quand le Roi Salomon..., Le Triomphe de Jonas,
Le Silence espagnol et la couverture, par Georges Destrebecq.
- Tu ne saiis pas..., par Colette
Énard-Perez.
- Mutin rempli de gel..., Le
temps, le son d'une voix blanche..., par Frédéric
Kiesel.
- Photos, par Marcel G. Lefrancq.
- Illustrations pour Les Gauleurs doiseaux,
La Mer, La Main, Épitaphe pour une jeune
fille de quinze ans, par Fernande Massart.
- La main et le ciel, Un Dieu
si nu..., Les Gauleurs doiseaux..., Le Cur
qui sonne..., La Nuit se fissure..., Je ne parle
pas..., Loiseau de nuit..., Présences,
par Franz Moreau.
- La Femme du tailleur, par Armand
Simon.
- Illustrations pour Un Dieu si nu...,
Le Cur qui sonne..., Loiseau de nuit...,
Matin rempli de gel..., par Louis Waëm.
- Deux textes parallèles de Fernand
Demoustier et Robert Desnos.
25 euros (code de commande
: 29854).
LAUTRÉAMONT 
 [MAGRITTE
(René)]. SYLVESTER (David) René Magritte.
Catalogue raisonné.
Tome I. Oil Paintings - 1916-1930. (David Sylvester
& Sarah Whitfield). Tome II. Oil Paintings
and Objects - 1931-1948. (David Sylvester & Sarah Whitfield).
Tome III. Oil Paintings, Objects and Bronzes - 1949-1967.
(Sarah Whitfield & Michael Raeburn). Tome IV.
Gouaches, Temperas, Watercolours and Papiers Collés
- 1918-1967. (Sarah Whitfield & Michael Raeburn).
Tome V. Supplement. (David Sylvester, Sarah Whitfield
& Michael Raeburn). Exhibitions Lists. Bibliography (Linette
Cawthra). Cumulative Index. [Houston] - Anvers,
Menil Foundation - Fonds Mercator, 1992 (t. I) -1993 (t.
II & III) - 1994 (t. IV) - 1997 (t. V). Cinq volumes
in-4° sous reliures, jaquettes et étuis illustrés
d'éditeur, tome I : XXVI, 388 p., tome II :
XXVII, 478 p., tome III : XXVII, 496 p.,
tome IV : XXVI, 356 p., tome V : XXIV,
357 p., nombreuses illustrations en noir, ensemble en très
bel état.
Sur la jaquette du
tome V :
The
Belgian painter Rene Magritte (1898-1967) was an outstanding
figure in the Surrealist movement and is surely one of this century's
major artists. Since the 1960s his work has had a massive and
continuing influence, not only on art, but on the imagery of
popular culture. [...]
As a whole, the series (I-V) presents an authoritative
survey of the artist's uvre, from 1916 to his death in
1967. The text offers a systematic survey of his oil paintings
(I-III), objects (II-III), bronzes (III), gouaches, temperas,
watercolours and papiers collés (IV), and Magritte's work
as a commercial artist (V). Underpinning the entries on the individual
works is a minutely detailed biographical chronology which constitutes
a major contribution to the study of Surrealism in Belgium. The
books include substantial and often unpublished extracts from
Magritte's correspondence and writings, given both in the original
French and in English translation. Volume V completes a series
widely recognised as indispensable for Magritte scholars and
admirers alike.
Les cinq volumes :
450 euros (code de commande : 29241).
[MAGRITTE].
SYLVESTER (David) Magritte. Traduit de l'anglais
par Jeanne Bouniort. Houston - Anvers, Menil foundation - Fonds
Mercator, 1992. In-4° sous reliure, jaquette et étui
d'éditeur, 440 p., très nombreuses illustrations
en noir et en couleurs, exemplaire en parfait état.
Sur la jaquette :
« René Magritte (1898-1967) a été
et demeure sans aucun doute une des figures de premier plan du
surréalisme. Depuis les années 1960, son uvre
exerce une influence continue et chaque jour plus large, non
seulement sur l'art mais sur l'imagerie de la culture de masse.
Dans cette monographie, David Sylvester parcourt le monde de
pensées étranges et la créativité
hors du commun du grand surréaliste belge. Son récit
de la vie de l'artiste, pour la première fois bâti
sur une exploitation méthodique des archives, décrit
l'ironie d'une carrière pleine de déceptions, les
amitiés inégales avec les autres surréalistes,
la relation toujours problématique avec le commerce de
l'art, la réalité d'un mariage légendaire.
Son analyse de l'uvre reflète une compréhension
sans pareille des obsessions et attitudes sans cesse récurrentes
de l'artiste, tout en mettant l'accent sur des aspects de l'uvre
méconnus comme en témoigne le tableau reproduit
en couverture. Le présent livre rend l'uvre mystérieuse
de Magritte encore plus fascinante et peut être considéré
comme l'ouvrage de référence définitif consacré
à ce maître du surréalisme. Les nombreuses
illustrations comprennent plusieurs uvres importantes reproduites
pour la première fois. »
75 euros (code de commande
: 9660).
[MAGRITTE
(René)]. Magritte en compagnie. Du bon usage de l'irrévérence. [Bruxelles], Labor - Ministère de la
Communauté Française de Belgique, 1997. In-4°
broché, 175 p., nombreuses illustrations en noir
et en couleurs.
Il s'agit
du catalogue de l'exposition éponyme présentée
au Centre culturel de la Communauté française Le
Botanique, à Bruxelles, du 23 mai au 3 août 1997.
En quatrième de couverture :
L'exposition « Magritte en Compagnie »
met en évidence un choix d'uvres issues des collections
de la Communauté française de Belgique, depuis
Magritte jusqu'aux artistes contemporains. Plus qu'une rétrospective
de certains aspects de l'art de notre siècle, elle se
présente comme une vision prospective, une traversée
des collections de la Communauté française permettant
de développer un thème constamment renouvelé
chez les artistes : celui de l'irrévérence.
Il est en effet avant tout question dans cette
exposition d'affinités, de connivences, de rencontres
artistiques qui, à l'instar de Magritte et ensuite de
Broodthaers, et parallèlement à eux, permettent
de « rendre visible la pensée ».
Prenant pour principal point de départ les uvres
de Magritte, cet ouvrage présente un voyage au travers
de ce siècle proposant au public des rencontres ou des
mises en relation autant que des étapes artistiques par
le jeu des différences et des rapprochements entre les
artistes et leurs uvres. En quoi René Magritte,
mais aussi Marcel Broodthaers, E.L.T. Mesens, Marcel Marien et
bien d'autres, par-delà ce qui les distingue ou les rassemble,
restent-ils nos contemporains ? Pourquoi Pascal Bernier,
Jacques Charlier, Patrick Corillon, Jacques Lizène, Johan
Muyle, Jacques-Louis Nyst, Juan d'Oultremont, Vincent Strebell,
Angel Vergara ou et d'autres encore qui sont exposés,
font-ils preuve aujourd'hui dans leur originalité respective
de langage et d'attitude, d'une exigence artistique et intellectuelle
identique à l'esprit qui inspirait leurs prédécesseurs ?
Les mots et les images se croisent pour donner libre cours au
rire de la pensée de nombreux artistes, à la pertinence
de leur irrévérence, à leur curiosité
littéraire, mais aussi aux références irréductibles,
aux irrégularités d'inspiration, aux mystères
du langage.
Les uvres des tableaux, des
photographies, des documents, des installations...
y posent des questions ou apportent des réponses ou des
propositions dont la confrontation et la mise en perspective
tenteront d'éclairer l'humour et la vitalité revigorante
d'une irrévérence comprise comme un bon usage de
l'intelligence, sans cesse réactualisée par les
artistes afin de continuer à produire du sens.
20 euros (code de commande
: 26962).
 MARIËN
(Marcel) Malgré la nuit. Anvers, L'Aiguille Aimantée, [1941 (antidatée
d'avril 1940)]. In-8° agrafé, [16] p., rousseurs
à la couverture, exemplaire dédicacé par
l'auteur au poète surréaliste montois Fernand
Dumont, édition originale du premier livre de
Marcel Mariën, très rare.
Marcel
Mariën témoigne de l'activité surréaliste
« à l'ombre allemande » : « Avec
les moyens réduits qui sont les leurs, les surréalistes
se manifestent assidûment et font paraître divers
ouvrages, dans les limites tolérées par l'occupation.
Les livres se publient sans trop de difficulté ;
seuls devaient être soumis à la censure les projets
de périodiques.
« L'Aiguille aimantée »
(qui doit son titre à Nougé) prend ainsi la forme
d'une suite de plaquettes, la première [Malgré
la nuit] étant antidatée d'un an. »
Xavier Canonne écrit : « Si
la préface de Malgré la nuit [...] dénote
l'attachement de Marcel Mariën aux principes énoncés
par André Breton, la parole automatique étant encore
envisagée comme révélateur de « ...
l'origine tenue secrète de la Poésie »,
si la plupart des poèmes du recueil écrits entre
1936 et 1938 tels L'herbe violée des dortoirs ou
Pour Gradiva trahissente recours à l'écriture
automatique, d'autres tels Pour vous, limité au
seul mot « Je », ou L'inaccessible [...]
pareil à un collage de mots, annoncent déjà
l'association de la lettre et de l'image. »
Extrait :
Nous sommes quelques-uns depuis 1924 à
mettre en pratique et à préconiser au monde un
état d'esprit : le surréalisme.
La parole automatique, qui par renonciation
de ses attaches inconscientes profondes, découvre l'origine
tenue secrète de la Poésie et débarrasse
celle-ci des préjugés qui l'exploitaient comme
une prérogative strictement individuelle, alors qu'elle
est l'énergie composante d'une activité collective
à laquelle tous les hommes se consacreront dans l'avenir
(POÉSIE = expression des rapports qu'entretient l'homme
avec le monde extérieur) ;
Une volonté de conscience éclairant
de façon toute dramatique la séparation de l'homme
à ses désirs (et dont l'origine économique
délimite l'exigence sur le même plan d'un renversement
fatal dans la structure de la société actuelle) ;
La certitude au-delà de cette
révolution fonctionnelle d'une existence supérieure,
conclusions de la transformation inévitable des rapports
psychologiques interhumains après l'abolition de la lutte
des classes (la pensée, demeurée jusqu'alors
phénomène individuel trouvant une expression approximative
dans un auditoire limité le plus souvent à l'homme
même, devient un phénomène psychique collectif
et agissant, un instrument de création spontanée
dans le nouveau réel) ;
Tels sont les points fondamentaux, à
vrai-dire indissociables, à la faveur desquels il est
désormais possible de faire valoir et de tenir pour acquise
la résolution dialectique du problème vie.
Bibliographie :
- Mariën (Marcel), L'activité
surréaliste en Belgique, pp. 323-324.
- Canonne (Xavier), Marcel Marien,
col. Monographies de l'Art Moderne, pp. 33-34.
200 euros (code de commande
: 29133).
 MARIËN
(Marcel) L'Oiseau qui n'a qu'une aile. Anvers, Ça Ira, 1941. In-8° broché
sous couverture à rabats, 67 p., 7 illustrations
hors texte (couverture comprise) dont huit de reproductions de
tableaux de René Magritte, un des 120 exemplaires numérotés
sur Featherweight (n° 120), très rare exemplaire
avec une dédicace de l'auteur au poète montois
Fernand Dumont « qui connaît le secret
des fées ».
Il s'agit
du troisième ouvrage publié par Marcel Mariën,
après Malgré la nuit et La Chaise de
sable, parus tous les deux en 1940.
Bibliographie :
- Mariën (Marcel), L'activité
surréaliste, p. 330.
- Canonne (Xavier), Marcel Marien,
col. Monographies de l'Art Moderne, p. 102.
200 euros (code de commande
: 29423 - vendu).
MATHEWS
(Harry) Le Savoir des Rois. Poèmes à perverbes. [Paris], Bibliothèque Oulipienne, [1978].
In-8° agrafé, 26 p., (collection « Bibliothèque
Oulipienne », n° 5), tirage limité
à 150 exemplaires numérotés (n° 95),
rare.
Ce recueil contient
:
- Du
mouvement des roses.
- L'étoile des araignées.
- Trois carrés lescuriens.
- Comment Maître Blanc-Bonnet se
fit vieux.
- Les pavés du royaume.
40 euros (code de commande
: 29345).
[MORRIS
(Desmond)]. REMY (Michel) L'univers surréaliste
de Desmond Morris ou
L'origine des espèces. Préface
de José Pierre. Paris, Souffles, 1991. In-4°
sous reliure et jaquette d'éditeur, 212 p., nombreuses
illustrations en noir et en couleurs.
Sur la jaquette :
« Desmond Morris, auteur d'une trentaine
de livres sur le comportement humain et animal, est connu du
monde entier. Mais peu sont ceux qui savent que - tout en assumant
le rôle dun homme du grand public - Morris a aussi
soutenu une activité intense de peintre surréaliste,
produisant quelque 1000 tableaux sur une période de quarante-cinq
ans. Sa première exposition, qui eut lieu à Londres
en 1950, le vit aux côtés de Joan Miró.
Les uvres de Desmond Morris nous transportent
dans un paysage surréel peuplé de « biomorphes »
qui évoluent de toile en toile. Ce monde très personnel,
fait de drames ambigus, de rencontres ahurissantes, de sexualité,
dhumour, de joies et de violences, a été
soigneusement étudié par l'historien 'art français
Michel Remy.
Richement illustré, le livre qui est
le fruit de ses études couvre la totalité de luvre
de Morris et retrace la lente gestation de son merveilleux univers
surréaliste dans toute sa complexité. »
45 euros (code de commande
: 11849).
NOIRET (Joseph) L'espace
oblique. [Illustré
par] Gottfried Wiegand. Bruxelles, la Pierre d'Alun, 1986.
In-8° en feuillets sous couverture à rabats, 76 p.,
7 illustrations à pleine page en noir, (collection « La
Pierre d'Alun », n° 11), un des 525 exemplaires
numérotés (n° 275), très bon exemplaire.

Couverture et illustration
de la p. 23.
25 euros (code de commande
: 20917).
[PAPAZOFF
(Georges)]. NAKOV (Andrei B.)
Papazoff, franc-tireur du surréalisme.
Préface de Jacques Baron. Bruxelles, La Connaissance,
1973. In-8° collé, 155 p., illustrations en noir,
quelques-unes hors texte en couleurs, (collection « Témoins
et Témoignages / Monographies »).
Sommaire :
- Préface.
- Introduction.
- Les années d'initiation.
- La fascination de la matière
picturale.
- Le malentendu surréaliste.
- Le vocabulaire personnel.
- Développements thématiques.
- Le mythe lunaire.
- Pèlerinage.
- Arcadia.
- Notes.
- Témoins et témoignages.
- Documentation.
15 euros (code de commande
: 24611).
['PATAPHYSIQUE].
L'année pataphysique (mois de Gidouille). Vies des
saints du calendrier pataphysique
suivies de Leçons de morale et de Résolutions à
l'usage des Pataphysiciens par l'Intermission des Apothéoses
assistée de la Sous-Commission des Jours & des Nuits,
de la Sous-Commission des Monuments Anhistoriques et Historiques
et de la Sous-Commission de Parémiographie. Courtaumont-par-Sermiers, Cymbalum Pataphysicum,
1999. In-8° broché, 88 p., illustrations, (collection
« Monitoire », n° 51), exemplaire
en très bel état (revêtu du cachet à
l'escargot).
Sommaire :
Vies
des saints du mois de Gidouille.
- Sainte Bouzine, Esprit ;
Sainte Boudouille, Bayadère ; Sainte Giborgne, Vénérable ;
Fête de Gidouille.
- Saint Lucullus, Amateur
; Bloomsday.
- Sainte Dondon, Amazone
; Saint Sein, Tautologue.
- Saint Ugolin, Mansuet.
- Saint Dieu, Retraité.
- Saint Bébé
Toutout, Évangéliste.
- Sainte Outre, Psychiatre;
Saint Colon, Artilleur.
- Saint Boudin, Recteur.
- Sacre de Talou VII,
Empereur du Ponukélé.
- Sainte Confiture,
Dévote ; Sainte Cliché, Donatrice.
- Saints Instintestins,
Conseillers intimes.
- Saint Inventaire,
Poète.
- Sainte Femelle, Technicienne
; Visitation de Mère Ubu.
- Saint Périnée,
Zélateur.
- Saint Spéculum,
Confesseur.
- Saint Ombilic, Gymnosophiste.
- De l'âge de
l'univers.
- Saint Gris-gris, Ventre.
- Saint Bouffre, Pontife.
- Sainte Goulache, Odalisque.
- Sainte Gandouse, Hygiéniste.
- Poche du Père
Ubu.
- Nom d'Ubu.
Pompes et uvres.
- Un Luc, mais en tous
sens (Hommage au Régent Luc Étienne).
- Faits de la presse
(Jacques Antel).
- En revue.
20 euros (code de commande
: 22892).
['PATAPHYSIQUE].
Blason des armoiries pataphysiques. Album à colorier
par Gil, Rt. Sermiers, Cymbalum
Pataphysicum, 1998. In-8° broché, 72 p., illustrations,
(collections « L'Expectateur », n° 10
et « Monitoires », n° 47), exemplaire
en parfait état.
Sommaire :
- Blason
des armoiries pataphysiques.
- Le Patarmorial :
histoire d'un projet (S.C. des Promulsidaires).
- Anagrammes.
- Devises.
- Album à colorier
(Gil, Régent).
- Pompes et uvres.
- De la mondialisation
(N. N. Kamenev).
- Les autofictions de
Billy Tripp, arbrutiste (Marc Décimo).
- En revue.
10 euros (code de commande
: 27463).
['PATAPHYSIQUE].
[FERRY (Jean, attribué à)] Escrocs. S.l., Cymbalum Pataphysicum, 1979. In-12 agrafé,
14 p., (collection « Les Astéronymes »,
n° 3), exemplaire numéroté (n° CCCII),
en très bel état.
Extrait de la présentation
:
Le
texte que nous réimprimons ici est l'article Escrocs
d'une des plus singulières encyclopédies qui furent
jamais.
Le Da Costa encyclopédique parut
sans indication d'auteur, de date, ni d'imprimeur, vraisemblablement
en vulg. 1947 et à Paris, malgré l'ironique mention :
Siège Social : Cussay par Montreuil (Eure-et-Loir). On
n'en connaît qu'un fascicule, marqué Fascicule VII,
volume II. Format : 315 x 240 millimètres. Couverture
rosé, affichant l'anonymat comme un principe, grâce
à une vignette-rébus. Papier intérieur honorable
pour l'époque. Typographie convenable, sur deux colonnes
portant en tête, selon l'usage des dictionnaires, les trois
premières lettres du premier et du dernier mots traités
dans la page ; l'ordre alphabétique est parfois déficient.
Trente-deux pages, foliotées de 207 à 238. Le texte
commence au milieu d'un article et même au milieu d'un
mot : -festations (avec trait d'union en début
de ligne, contrairement à l'habitude). En page 3 de couverture,
un Index des noms cités.
Le contenu des articles est encore plus étonnant.
La plupart, tout en adoptant le style consacré des dictionnaires
et encyclopédies, truquent délibérément
définitions et commentaires. Exemple : École.
Établissement où l'on enseigne qu'il est interdit
de se servir de ses deux mains la gauche n'ayant aucun droit
même lorsqu'elle est plus adroite que la droite. D'autres
sont des citations, que rien ne signale comme telles : les
articles Éclipse et Éthernite sont
tirés du Faustroll. Certains articles sont en fait
des récits de fiction, savamment aberrants. Éloge,
Entité, Érudition, Étendard,
Euphorie, Examen, Exempt forment ainsi un
feuilleton pédagogique clos sur lui-même : à
la lettre, une en-cyclo-pédie.
10 euros (code de commande
: 19045).
['PATAPHYSIQUE].
Lot de 8 documents relatifs à la désoccultation
du Collège de 'Pataphysique, le 1er palotin 127 (20 avril
2000).
Ce lot comprend :
- Quatrième
manifeste. Désoccultation du Collège de 'Pataphysique.
1 feuillet A4 (papier jaune) imprimé recto-verso.
- Fêtes de la Désocculation.
1 feuillet A3 (papier vert) imprimé au recto.
- Cérémonies de la Désoccultation.
Plaquette A5 agrafée, 12 p., illustrations (supplément
à Viridis Candela (n° 1, 15 septembre 2000).
- Les cartes postales de la Désoccultation.
1 feuillet A5 (papier beige) imprimé au recto.
- Photographies des cérémonies
de la Désoccultation. Commandez-les ! 1 feuillet A5
(papier jaune), imprimé recto-verso.
- Carton d'invitation (papier bleu) du
Collège de 'Pataphysique et de la librairie Tschann à
la présentation des nouvelles publication du Collège
désormais désocculté (21 septembre 2000).
- Avis de Transcendante promotion par
le Corps des Satrapes de dix nouveaux membre, en vue du 1er anniversaire
de la Désocculation. 1 feuillet A4 (papier gris) imprimé
au recto.
- Circulaire phynancière,
publiée un peu plus d'une année après la
Désoccultation. 1 feuillet A3 (papier bleu) plié
en deux format 4 pages.
20 euros (code de commande
: 19662).
['PATAPHYSIQUE].
Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 10. Géographie d'Arsène Lupin.
Rilly-la-Montagne, Cymbalum Pataphysicum, 1988. In-8° collé,
108 p., illustrations, exemplaire revêtu de l'infamant
escargot et en parfait état.
Avant-propos par la Sous-Commission des Promulsidaires - L'Intermission
des Évacuations. :
Géographie
d'Arsène Lupin : le présent numéro des
Monitoires traite de l'aspect « mineur »
d'un auteur considéré comme « mineur ».
La Science du particulier et le principe de l'Équivalence
y autorisent, certes, voire y incitent. Mais les amateurs de
vastes panoramas voudront bien considérer que, comme jadis
ou naguère la géographie du néant ou celle
de l'Ardre, la géographie d'Arsène Lupin est l'occasion
d'envolées vers de grands thèmes généraux :
l'Hinspiration, la possibilité ou non, pour l'infirme
esprit humain, d'imaginer, ou, inversement, d'être réaliste,
la symbolique des ruines ou des sous-marins, l'inexpugnabilité
des châteaux kafkéens... Est-ce assez majeur ?
Quant à l'objet, ou au prétexte,
le Collège et le Cymbalum ne comptent pas que des lupinophiles.
Si cette faction est demeurée influente, même après
la disparition du Régent de Thermosophie Jean-Claude Dinguirard,
ce n'est pas un secret que le clan des holmésologues,
à quelques exceptions près (dont le regretté
Kirmu), est assez réservé à l'égard
du gentleman-cambrioleur. Le TS Jean Ferry avait à plusieurs
reprises marqué ses distances envers ce « mélange
un peu putain de personnage populaire (pour ne pas dire populacier)
de club-man (du style : « sur... les grands flots
bleus... de la mermète..ranéeu ! »)
de justicier, de Don Juan, inexorablement engagé sur le
chemin de Vautrin (la direction de la P.J.) ». Et
le Satrape d'afficher sa nette préférence pour
Sherlock Holmes : peut-être le Transcendant Archisphragidophore
ne pardonnait-il pas Herlock Sholmès ?
Lupin et Holmes ont pourtant en commun d'avoir
éclipsé leurs auteurs présumés qui
furent les premiers à tenter de prendre leurs distances
à l'égard de ces personnages. C'est plus net encore
pour Arsène Lupin que pour Sherlock Holmes, puisqu'il
est avéré que Maurice Leblanc, sur la fin de sa
vie, croyait à l'existence physique d'Arsène Lupin
et se dissimulait pour échapper à ses apparitions.
Ici on se gardera de ressasser les rapports d'Ubu et de Jarry.
Maurice Leblanc fut occulté par son
personnage, bien davantage encore que sir Arthur Conan Doyle.
À la différence de ce dernier, il n'est pas encore
tombé dans le domaine public. Grâce à Jacques
Derouard, le meilleur connaisseur de Maurice Leblanc, les pages
qui suivent apporteront aussi quelques lumières sur la
créature d'Arsène Lupin, créature que nous
traiterons, bien entendu, comme un personnage réel. Le
lien commun entre Lupin et Leblanc est précisément
celui des lieux : lieux tout court (de la Normandie à
Passy) et lieux communs à majuscules (la Patrie, l'Amour,
l'Amour de la Patrie, les Bons, les Méchants, la Vitesse,
l'Émotion...). On en revient, en définitive, aux
idées générales : pourvu qu'elles soient
ici évacuées avec aisance et dans le particulier.
Bonne chasse ; bonnes châsses.
10 euros (code de commande
: 30387).
['PATAPHYSIQUE].
Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 16. Rilly-la-Montagne, Cymbalum Pataphysicum,
1990. In-8° collé, 108 p., illustrations, exemplaire
en parfait état.
Sommaire :
- Parola
Pasta, factum, par P.M. Joinul.
- Du réflexe de la mosaïque,
par Marc Décimo.
- Georges Monde, une vie fraethernelle,
par Marc Décimo.
- Diptyque, par Claude Ernoult.
- XXIII Figures, par Richard
Blieu.
- Belles Lettres à la rédaction
des Monitoires :
- Sur l'origine du
nom du Père, par Noël Arnaud.
- Sur la lettre et
l'esprit, par Henri Bordillon.
- Cause à Monluc, Épictète
est malade, par Bénard de Morges.
- Locus Solus à la lettre,
par P. Besnier et P. Bazantay.
- Exploits et monitions :
- MontRéalités.
- La
Pataphysique contre la bêtise, par Brunella Eruli.
- Le
Père et la Mère Ubu à l'heure des mises
au point, par Line McMurray.
- Ubu
au Québec, par Jacques Ancion.
- Message
impératoire et analogique, par Enrico Baj.
- Auteurs supposés, par la Cocommission
des Ersatz.
- Belles Lettres.
- À travers le monde.
- Errata ; épiphanies.
10 euros (code de commande
: 23341).
['PATAPHYSIQUE].
Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 31. Sermiers, Cymbalum Pataphysicum, 1994. In-8°
collé, 80 p., illustrations, exemplaire en parfait
état revêtu de l'infâmant escargot.
Ce volume,
essentiellement consacré aux vies des saints du mois de
gueules, appartient également à la collection « Expectateur »,
n° 26.
Sommaire :
- Vies des saints du mois de gueules.
- Dépucelage
de Mère Ubu.
- Saint Sigisbée,
eunuque / Saint Baobab, célibataire / Lavement.
- Saint Anthropoïde,
policier.
- Sainte Goule ou
Gudule, institutrice / Sainte Gale, abbesse / Saint Gueule, abbé.
- Sainte Touche,
postulante.
- Fête de
la Chandelle verte.
- Sainte Crêpe,
laïque.
- Saint Préservatif,
bedeau / Saint Membre, compilateur / Copulation / Saint Sexe,
stylite.
- Nativité
de Saint Jules Verne, globe-trotter en chambre.
- Alice au Pays
des Merveilles.
- Saint Münchhausen,
baron.
- Le Bétrou,
théurge.
- Nativité
de Saint Deibler, prestidigitateur.
- Saint Sade ès-liens.
- Saint Lafleur,
valet.
- Occultation de
Saint Julien Torma, euphoriste.
- Conversion de
Saint Matorel, bateleur.
- Sainte Marmelade,
ispirée.
- L'Amour absolu,
deliquium.
- Sainte Tabagie,
cosmogène.
- Saints Hylactor
et Pamphagus.
- Mouvement perpétuel.
- Pompes et uvres.
- Précisions
et imprécisions.
- Italie 2000 (Umberto
Eco).
- À travers
le monde.
12 euros (code de commande
: 27045).
['PATAPHYSIQUE].
Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 37. Sermiers, Cymbalum Pataphysicum, 1995. In-8°
collé, 56 p., illustrations, exemplaire en parfait
état.
Ce volume,
essentiellement consacré aux exercices d'Histoire potentielle,
appartient également à la collection « Expectateur »,
n° 20.
Sommaire :
- Exercices d'Histoire potentielle.
- Écriture de
l'Histoire
- Lipogrammes
historiques.
- Un mot
par un autre.
- Un
mot pour un autre.
- Vingt-et-une
douzaines de passés.
- Sonnets
historiques.
- Récits
homéomorphes et récits hétéromorphes.
- T + n.
- La
crucifiction (Sous-Commission de l'OuLiPoPo).
- L'intégration
verticale.
- Palindromes.
- Une
Histoire à votre façon.
- L'intégration
horizontale.
- Le
siècle.
- Pour
un siècle pataphysique.
- Pompes et uvres.
- Les mots et les maux
(S.C. des Onomonymes).
- Patapèteries
contrephysiques (Pascal Bouché, A.R.).
- Chronique merdicale
(Pascal Bouché, A.R.).
- En revue.
10 euros (code de commande
: 27046).
['PATAPHYSIQUE].
PETITFAUX (G.) Lettre bavarde au Sme Provéditeur-Éditeur
Adjoint sur certaines incertitudes touchant l'histoire, la rhétorique,
la typographie, Bonaparte & autres domaines voués
aux Muses. S.l., Cymbalum
Pataphysicum, 1993. In-12 agrafé, 25 p., (collection
« Grabuge », n° 2), exemplaire
numéroté sur papier sableux (n° 365).
Ouvrage édité pour le
cent nonante-quatrième anniversaire de la bataille des
Pyramides.
10 euros (code de commande
: 19006).
[PIRON (Luc)]. Luc Piron. Antwerpen,
Lens Fine Art, 1976. In-12 carré broché, [30] p.,
illustrations en noir.
@ Catalogue de l'exposition avec un
texte de Chris Lenaerts et Claude Devos.
12 euros (code de commande
: 11843*).
RAÏNA (pseudonyme de Paule Malgaud)
Divertimento ou Naissance et Mort d'un Poème.
Suivi de Croco-Dada ou Les CrocArdiles.
Illustré de deux monotypes à la gouache de Raïna
ainsi que la gouache de la couverture. Nice, 1972. In-12, broché,
[76] p., un des 150 exemplaires numérotés sur Blanc
de Rives (n° 161), belle dédicace.
Auteur d'une uvre abondante, parmi laquelle
on retiendra : Les enfants de la lune (1939), Fusains
(1942), Prière vénitienne (1948), Les
enfants d'Idumée (1960), L'escargot Dada (1970),
Divertimento (1972), L'allumeur de réverbère
(1975), Ophélie en absurdie (1976), Pantalonnade
et Bataclan (1977), Plumetis et Macassar (1978), Erotidie
(1981), Raïna tire de l'expérience Dada et de la
lecture de Paul Neuhuys un goût particulier pour l'étrange
et la dérision. Le dandysme de la narratrice nous fait
rencontrer des êtres légers, falots, à peine
entrevus et déjà estompés, vivants mais
comme aspirés dans un paysage de luxe où le mouvement
des objets est plus révélateur que les troubles
du comportement. Le style est élégant, quelquefois
elliptique et sollicite l'attention du lecteur par un rien d'afféterie,
comme si l'accès à la poésie était
seconde à la juste observance des règles d'un jeu
social où la vérité des êtres est
tout en surface. RaïnaA nous emmène en Angleterre
(Erotidie), à Venise (Les enfants d'Idumée),
à Villefranche (Aller-retour) où de l'hôtel
à la ville, l'auteur jette un regard de voyageur oisif
et amusé sur les rues, les arbres, les courses libres
à la cocarde (Les fêtes d'Arles). Apparaît
alors une bourgeoise aisée, disponible, qui inspire au
poète des considérations légères
sur la vie, sur les villes qui « assassinent le poète »,
sur le temps qui passe. Très rarement, une confidence
peut-être plus amère : « J'ai peur
d'un tas de gens qui bousculent mon rêve. »
Telle est Raïna dans un paysage mondain, attentive à
capter les dialogues, soucieuse de l'étrangeté
des choses bien plus que de l'ordre apparent du monde, fascinée
par la métamorphose d'une jeune fille (Erotidie)
comme par la beauté d'un mas provençal ou la ténuité
de sa propre marche : « Mes pas/ Dans le sable/
El puis/ Plus rien. » Petits tableaux mondains où
le sourire n'est pas absent, pièces généralement
courtes où affleure ici et là une certaine gravité.
Les mots de couleur sont nombreux, les petites proses suivent
des pièces éclatées. Une poésie un
peu mince en définitive mais qui vaut davantage par le
climat dont s'imprègnent les choses que par l'évocation
des choses elles-mêmes, ou de leur destinée.
Bibliographie :
- Joiret (Michel), Oblique lunaire,
dans Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des
uvres. II. La poésie, p. 354.
15 euros (code de commande
: 11854).
[RAPIN
(Maurice)]. BUSSY (Christian) Qui est Maurice Rapin ?
Liège, Yellow Now,
1977. In-8° collé, 27 p., illustrations, (collection
« Temps Mêlés », n° 144),
exemplaire en bel état.
Cet
entretien radiophonique entre Maurice Rapin et Christian Bussy
fut diffusé par la R.T.B. le 10 juillet 1970.
Introduction :
Qui est Maurice Rain ? L'entretien
qui va suivre vous l'apprendra mieux qu'un complexe préambule.
Disons cependant que Maurice Rapin a retenu notre attention à
plusieurs titres, ne serait-ce que par sa rupture avec André
Breton ou par l'amitié que lui vouait René Magritte.
Maurice Rapin est aussi pour nous le découvreur d'un des
plus étonnants peintres inconnus : Pierre Bourgin.
Depuis 1957, Rapin est le principal animateur
de la Tendance populaire surréaliste, et signataire
d'un nombre important de tracts de type franc-tireur. Mais il
est temps de lui laisser la parole et de répondre à
votre question : Qui est Maurice Rapin ?
10 euros (code de commande
: 26261).
ROBERTS-JONES
(Philippe) Du Réalisme au Surréalisme.
La peinture en Belgique
de Joseph Stevens à Paul Delvaux.
Bruxelles, Laconti, 1969. Grand in-8° carré sous reliure
et jaquette d'éditeur, 199 p., nombreuses illustrations
en noir et en couleurs, (collection « Belgique, Art
du Temps »), bel exemplaire.
Introduction :
La peinture en Belgique de 1848, date majeure
dans l'uvre de Joseph Stevens, à 1934, moment où
Paul Delvaux découvre son univers particulier, est à
ce point riche qu'il ne peut être question, ici, d'en examiner
tous les aspects.
Ces pages ne répondent, dès lors,
ni à l'ambition d'une étude exhaustive, ni à
la prétention d'un essai. Partant du réalisme pour
aboutir au surréalisme, la courbe tracée s'efforce
de suivre le mouvement parfaitement logique de l'évolution
artistique d'un siècle et de relier entre eux les sommets
qui en jalonnent l'histoire. L'art de nos régions, à
cette époque, connaît un rythme d'une remarquable
continuité et d'une ampleur exceptionnelle. Nous nous
sommes donc laissé entraîner par lui afin de rendre
compte, sauf erreur ou omission, de sa vigueur et de son originalité.
Sauf erreur ou omission, celles-ci existent
évidemment comme dans toute uvre humaine et qui
se veut, en l'occurrence, l'affirmation d'un goût, d'une
conviction, plus précisément encore d'une profonde
amitié.
La fréquentation de certaines uvres,
au sens le plus quotidien du terme, leur étude ensuite
et leur enseignement, puis l'effort de communiquer ces matières,
ont créé des liens qui dépassent souvent,
au propre et au figuré, ceux de la simple et objective
connaissance des faits. Mais l'art s'il vit, s'il existe et,
par conséquent, nous concerne, ne peut se réduire
à une étiquette, à un millésime.
L'énumération est toujours édifiante
; nous lui avons préféré cependant l'itinéraire,
plus sélectif, tout en laissant à chacun, par des
indications bibliographiques, la possibilité de rayonner
et de combler ainsi les omissions qui ne sont pas, en soi, des
jugements de valeur.
Cet aperçu de vitalité artistique
n'est, en fait, qu'une préface au contenu qu'il évoque,
à de multiples paysages du cur et de l'esprit, et
que viendront compléter, préciser ou souligner
d'autres volumes dans une collection qu'un éditeur, épris
des mêmes voyages, nous a demandé de guider.
25 euros (code de commande
: 24578).
SIMON (Armand) Dessin original
au crayon. Signé
et daté de novembre 1974. Dimensions de la feuille :
252 x 343 mm.
Ce dessin fait partie des quelques
illustrations non retenues pour le recueil de poème de
Michel Stavaux, Le Maître du Hasard, publié
par André Derache, Bruxelles, en 1975.
665 euros (code de commande
: 29791).
SIMON
(Armand) Portrait
très fragmentaire d'un romancier noir. Choix de
dessins, correspondances, écrits, fragments de textes
d'Armand Simon rassemblés, préfacés et annotés
par Michel Hallers. [Colfontaine], Les Marées de
la Nuit et Centre Culturel de Colfontaine, 2006. In-4° broché,
195 p., nombreuses illustrations en noir, tirage limité
à 500 exemplaires.
Publication réalisée
à l'occasion des activités commémoratives
du centenaire de la naissance d'Armand Simon organisées
par le Centre culturel de Colfontaine du 3 mars au 2 avril 2006.
Introduction :
L'on reste interdit, sans voix, l'il
rivé sur des murs lézardés et d'impavides
déraisons.
C'est qu'une icône s'avère transgression
acide, cartable d'exercices malsains dont le vigoureux et péremptoire
dessein rend vaine toute tentative d'espérance.
Une poésie sombre exprime un univers
souterrain, sordide « arrière-monde »
aux décors de cauchemar, aux sanctuaires de stupre, aux
terrifiantes geôles de folies et d'horreurs.
La nature engageant sa mauvaise nature.
Un règne fait d'inquiétude, de
menaces. Images révulsives, corrosives, déconcertantes
et cependant bien réelles. Elles nous plaquent ventre
au sol et nous forcent à y lire l'aveu de nos déchirures
et hantises les plus refoulées. C'est comme s'il s'agissait
d'assumer les affres de l'angoisse, à éventer le
crachin de nos turpitudes et ainsi, peut-être, à
les désamorcer. Mais hélas il n'y a plus d'espoir
: les hommes ne se lassent pas d'inventer le génocide.
L'on consulte en confiance des merveilles étoilées
et nous voici rejetés aux fosses mortelles où des
griffes écharpent l'enfant abandonné au chaos.
Armand Simon mettait au jour des images sanctionnant
la raison ; pincées de soufre, de luxure, poignées
de meurtrissures récurrentes. Loin d'une esbroufe macabre,
par une technique réinventée, il s'échappait
de l'étau des réalités quotidiennes, comme
une quête de l'effroi en réponse aux puits et palais
d'injustice. Rappelons-le, Simon naquit et vécut au Borinage,
pays de crassiers et de misères, carrefour chargé
d'histoires et de légendes corruptibles.
Il a suffi d'une rencontre, d'un hasard pour
décider de son destin : Les Chants de Maldoror en ce qu'ils
ont d'insensé et de rupture le laissèrent d'abord
pantois puis forcèrent une irrésistible vocation
en un absolu abandon. Ainsi, grâce au jeu du dessin et
de l'écriture, le vit-on pendant cinquante ans en proie
à un continuel soliloque, tantôt butoir pour se
fuir, ailleurs miroir pour se retrouver. D'où l'émergence
d'une uvre aux échappées multiples que chacun
visitera selon ses propres errances mais qui demeure intangible
en dépit de ses diverses interprétations.
Hormis les Chants, la littérature fantastique
ou surréaliste, le roman noir ou gothique, une méfiance
entretenue à toute espèce d'introjection ne pouvait
l'amener qu'à la solitude et à la marginalité.
C'est qu'il lui fallait protéger ses dons, lui le premier
effaré par ses rêves.
Laissons aux dessins, aux écrits le
rôle prépondérant. Donnons à Simon
la parole la seule qui vaille au fond
en regroupant des textes publiés en de rarissimes opuscules
ou catalogues et joints à des extraits de correspondance.
Divers traits s'y assemblent comme autant de
signes de sa nature complexe : compagnon des surréalistes
hennuyers mais détaché de leur engagement politique,
mépris du commerce de l'art, irrépressible besoin
d'exprimer des rêves somptueux, humour noir voire cynisme,
fou de dessin « envers et contre tout et tous ».
Les dernières lettres disent l'homme
sûr de la vérité de son art, mais aussi les
aigreurs et la peine qu'endurait ce « malin génie »
rendu ombrageux par l'ingratitude des exigences de la vieillesse,
des maladies, de la précarité et de ceux qui sans
vergogne profitèrent de sa modestie et de sa bonté.
Xavier Canonne le notait avec pertinence :
« Ne l'oublions pas, Simon, qui composa sans relâche
jour après jour l'almanach de ses angoisses, fut écrivain
et le demeura. C'est ainsi qu'il faut voir son uvre, ce
grand texte, comme un carnet sur lequel, dès le matin,
il jette les monstres de la nuit... »
Cette uvre de clairvoyant, de poète,
ne put s'accomplir que dans la cohérence d'un créateur
en continu apprentissage de soi. Depuis les premiers dessins
jusqu'aux derniers hommages à Tristan Tzara, elle s'est
engendrée sans préjuger de son cours. Cela grâce
à un sacrifice d'artiste sur une table nue, un acte de
foi, une nécessité, pour tout dire un bienfait.
20 euros (code de commande
: 27527).
[SIMON
(Armand)]. Armand Simon. [Pâturages],
Cercle « Éducation et Loisirs »,
1973. Petit in-4° carré broché, [40 p.],
nombreuses illustrations en noir, exemplaire en très bel
état.
Ouvrage
publié à l'occasion de l'exposition organisée
à la salle Achille Delattre, à Pâturages,
du 5 au 21 mai 1973.
Ce volume contient des textes d'André
Blavier, Achille Chavée et Armand Simon.
Extrait du texte d'André Blavier :
Aujourd'hui, Simon fait en province figure
de « patron ». De jeunes artistes (peintres,
sculpteurs : Henry Lejeune, Paul Defaux, le groupe des Racines
du Château, des écrivains, dont Gustave Belle,
pour moi l'immortel auteur de l'aphorisme :
Il y a de quoi être
confondu
En apprenant que le cerveau
Contient des lobules.
que l'on pourrait croire du corniste Vivier) l'entourent d'un
respect attentif et cordial. Eux-mêmes s'intitulent, avec
une sagesse prudente qui donne à réfléchir :
« Surréalistes, oui... non... peut-être... ».
De sa plume, à écrire cette fois, Simon rédige
pour eux des préfaces certes mieux « tappées »
que celle dont vous approchez le terme. Il y exprime, avec le
gentil sourire de qui, sans guère changer, est revenu
de bien des turbulences (nous ne parlerons non plus d'entropie !),
les joies douces qu'il éprouve à se faire frémir
et s'enchanter à la figuration d'un monde qui l'habite
sans le détourner.
Universitairement c'est-à-dire
sans l'espèce de pâmoison-cyclone qu'il convient
de simuler en la matière José Vovelle
a fort correctement défini la démarche de l'accomplissement
d'Armand Simon : « Son dessin en hachures serrées
rappelle le travail du graveur, ses personnages promènent
dans un espace chiricien (ici faudrait-il cependant préciser
l'importance du décor chez Simon, toujours différent,
jamais indifférent) leurs déformations monstrueusement
baroques, souvent maladives, et leurs expression absente ou hallucinée.
L'uvre de Simon est homogène dans sa facture et
montre que l'artiste s'est arrêté une fois pour
toutes au mode d'expression qui répond le mieux à
son monde intérieur, de la même façon en
somme que les points communs des divers auteurs qu'il a illustrés
traduisent ses affinités électives. »
25 euros (code de commande
: 24974).
Surréalisme
en Hainaut. 1932-1945. Bruxelles, Direction des Arts et Lettres, 1980.
In-8° broché, 165 p., illustrations, exemplaire
en bel état.
Cet ouvrage fut publié à
l'occasion de lexposition éponyme qui a été
présentée à l'Institut des Arts et Métiers,
à La Louvière, du 21 septembre au 14 octobre 1979,
au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles, du 16 janvier au
20 février 1980 et au Centre Culturel de la Communauté
française de Belgique à Paris puis à Marseille
en mars et en octobre 1980.
Table des matières :
- Préface, par Paul Willems.
- Tableaux d'une exposition, par
Alberte Spinette.
- Un groupe surréaliste en Hainaut
?, par Jean Puissant.
- Avant-Propos de Mauvais Temps
1935.
- Note sur le Front littéraire
gauche, par Michel Gheude.
- Cristallisation d'une dynamique surréalisante
en Hainaut, par Marc Quaghebeur.
- De la dictée du texte au hasard
apprivoisé. L'uvre de Fernand Dumont, par Paul
Emond.
- Le mineur et les poètes. Constant
Malva, par Michel Gheude.
- Achille Chavée et la petite
mère des peuples, par Alexis Gayo.
- Achille Chavée ou l'obsession
de la pureté, par Jacques Sojcher.
- Bref portrait de Marcel Havrenne,
par André Lorent.
- Tableaux synoptiques.
- Rééditions. Fernand
Dumont : La région du cur - La notion de
famille - La grande nocturne - Film surréaliste.
20 euros (code de commande
: 26293).
Surréalisme
et précurseurs. Sous
la direction de Marie-Lucie Cornillot. Besançon,
1961. In-8° broché, 59 p., XX planches hors texte,
quelques annotations.
Catalogue de l'exposition éponyme
présentée au Palais Granvelle, à Besançon,
dans le cadre du Festival artistique, en 1961.
Préface :
Notre génération a vérifié
la fable des bâtons flottants. Les monstres affreux se
sont mués en affectueux toutous. Dada n'est plus qu'un
joli cheval de bois. L'affiche et la publicité ont familiarisé
toutes les classes avec le cubisme et les formes d'art nées
du surréalisme, objets en leur nouveauté des hurlements
de la presse, sinon des coups de parapluie des dames visiteuses
d'exposition horrifiées. Avec un plaisir exquis, nous
demeurons à rêver aujourd'hui devant ces jalons
d'un chemin naguère encore scandaleux.
Je me souviens du jour au Val de Grâce
où, dans notre chambrée d'élèves
médecins auxiliaires parmi lesquels Louis Aragon, un nouveau
fit son entrée. C'était André Breton. Que
ne devait-il pas sortir de leur rencontre, début d'une
marche côte à côte, féconde et provisoire.
Littérature, le Sans-Pareil, dix expositions, vingt pamphlets,
plus d'amitiés encore cristallisèrent autour d'eux
et d'un troisième anabaptiste, Philippe Soupault, sous
le signe de Tzara, les forces éparses de toute une jeunesse
dont les manifestations tapageuses ou profondes allaient renouveler
le goût et la sensibilité d'à peu près
tous les esprits valables et précipiter dans le passé
nombre de pontifes et d'idoles comme dans le Rhin le cercueil
d'Heine.
Le Surréalisme naquit alors, la « Révolution
surréaliste » fut son Moniteur officiel, il
avait bien d'anciennes sources, mais on n'y pensa qu'ensuite
pour justement les exalter, apportant ainsi la preuve que le
nouveau mouvement si révolutionnaire et audacieux se voulut-il
rentrait comme tous les autres dans une
explicable filiation des idées et des goûts.
Certes, il n'est pas commode dans une exposition
de montrer d'une manière concrète les racines emmêlées
d'une végétation scintillante, très touffue
et très complexe. Mlle Cornillot y est parvenue d'une
manière fort notable, sans céder à la tentation
de ne montrer du mouvement que certaines facettes ou certains
avatars. Les religions aussi ont des pontifes de l'onzième
heure, mais ce sont des hérétiques. Le devoir d'un
conservateur, dans pareille occurrence, est de faire la preuve
d'un esprit scientifique en se refusant à la voix des
sirènes, même les plus enchanteresses. La logique
et la vérité n'excluent pas la dilection, encore
moins l'intérêt. Les familiers de Besançon
l'éprouveront très vite ici.
20 euros (code de commande
: 23752).
THYRION
(Michel) Monsieur J à l'armée vingt ans
après. Suivi de Le
Fils de Monsieur J à l'armée. Note de Tom
Gutt. S.l., Une Passerelle en Papier, 1992. In-8° collé,
50 p., illustrations, feuillet volant de prière d'insérer,
exemplaire en parfait état.
Texte du prière
d'insérer par Tom Gutt :
En
1987, Michel Thyrion avait mis au point et m'avait confié
le texte de Monsieur J à l'armée vingt ans après,
qu'il se proposait de publier au moyen d'un ordinateur. Pour
reproduire en le démarquant l'ouvrage initial. Monsieur
J a l'armée, tiré en 1965 à cent vingt
exemplaires, ma fille Nadja devait faire son portrait, moi une
note. Les choses en restèrent là, pour des motifs
que j'ignore. La vie, sans doute. Dans ses papiers l'on a trouvé
par la suite une version du tout au tout différente de
celle qu'il m'avait confiée, et plus complète,
qui s'en prend à Monsieur J à l'armée
pas à pas, quasi jusqu'au bout (1'autre version se bornant
aux vingt premiers aphorismes), et s'augmente de manière
doublement inattendue des sept textes formant Le Fils de monsieur
J a l'armée. Plus complète, et sans doute moins
définitive. Il était indispensable de montrer les
deux versions ensemble, ce que nous faisons avec le présent
imprimé, dont il s'impose de tourner les pages en même
temps que celles de 1965, les unes puisant leur sens dans les
autres. Le portrait et la note y sont. J'ajoute, à l'intention
des déshérités qui ne possèdent et
ne posséderont pas la plaquette, introuvable devenue,
que nous reproduisons en appendice les textes à partir
desquels ont été conçus ceux que nous donnons
à lire aujourd'hui.
Erratum :
Le présent ouvrage s'intitule bien,
comme ci-dessus, Monsieur J à l'armée vingt
ans après suivi de Le Fils de monsieur J a l'armée :
l'amputation du titre est le fait de l'imprimeur.
20 euros (code de commande
: 29753). |