AMPARO ESCANDÓN (María)
Esperanza et ses saints. Roman. Traduit de l'américain et de l'espagnol
par Bernard Cohen. Paris, Robert Laffont, 1999. In-8° broché,
257 p., exemplaire à l'état de neuf.
11 euros (code de commande
: 7014).
ARGUEDAS
(José María) Ywar fiesta. [La fête du sang.] Traduit
de l'espagnol (Pérou) par Cécilia Hare et Dominique
Jaccottet. Paris, Métailié, 2001. In-8° broché,
201 p., (collection « Bibliothèque Hispano-Américaine »).
En quatrième
de couverture :
« Les Andes, dans les années 30. Pour la fête
nationale, sur la place du village, les Indiens des communautés
de Puquio affrontent un taureau, à la dynamite, et se
font la plupart du temps encorner. Cette année-là,
un préfet « progressiste » décide que
la corrida sera moderne, à l'espagnole, avec un torero
venu de Lima. Les indiens, eux, vont ramener de la sierra un
taureau mythique, le « Misitu ».
J.M. Arguedas nous place au centre d'un conflit où s'affrontent
les civilisations et les classes sociales, la ville et la sierra.
Au-delà de l'argument, ce roman est remarquable par la
création d'une langue où s'invente une syntaxe
éclatée, mêlant quechuismes et mots espagnols
pour une voix plurielle comme un chur. »
8 euros (code de commande
: 8551).
BAROJA
(Pío) César ou rien. Roman. Traduit de l'espagnol par Raphaël
Carrasco. Lagrasse, Verdier, 1989. In-8° broché, 392
p., couverture rempliée.
En quatrième
de couverture :
« Comme le célèbre fils du Pape Alexandre
VI, César Moncada veut être César ou rien.
Que faire pour y parvenir ? Comme César Borgia, c'est
à Rome qu'il va chercher les sources du pouvoir, dans
la terrible Rome de l'Église toute-puissance. Mais le
XXe siècle n'est pas la Renaissance, aussi devra-t-il
adapter ses méthodes, pour réussir à mettre
en pratique ses idées sur l'individualisme révolutionnaire.
Élu ensuite député en Espagne, c'est dans
un gros bourg castillan qu'il devra désormais faire son
apprentissage politique. Il trouvera là une réalité
forte et urgente, révoltante. Il trouvera aussi l'amour.
Mais parvenu presque au sommet, César sera précipité
dans le fond, au terme d'un suspense implacable où la
montée de la violence est décrite de façon
magistrale. »
10 euros (code de commande
: 8979).
BIEDMA
(Jaime Gil de) Un corps est le meilleur ami de l'homme.
[Titre original : Las
Personas del verbo.] Présenté et traduit de
l'espagnol par William Cliff. Monaco, Éditions
du Rocher, 2001. In-8° broché, 191 p., (collection
« Anatolia »).
En quatrième
de couverture :
Jaime Gil de Biedma (1929 - 1990) est le plus
grand poète espagnol de l'après-guerre. Très
tôt, il trouve sa voie, totalement neuve et originale,
au contact du poète catalan Gabriel Ferrater et de son
frère Joan qui formaient avec l'éditeur Carlos
Barral, héros de la « Gauche Divine »,
un « cercle intellectuel très imbibé »
des nuits de Barcelone. Fils de la grande bourgeoisie barcelonaise,
il est attiré un temps par les « idées
marxistes » mais le Parti communiste lui refuse son
entrée pour cause d'homosexualité.
Avec une honnêteté remarquable,
le poète fera ce portrait de lui-même : « Je
gagne pas mal d'argent, mais je ne mets rien de côté.
J'ai été « de gauche » et
il est probable que je le sois encore, mais il y a un certain
temps maintenant que je ne pratique plus.
10 euros (code de commande
: 23420).
[BORGES
(Jorge Luis)]. PAULS (Alan) Le facteur Borges. [Titre original : El factor Borges.]
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Vincent Raynaud.
Paris, Bourgois, 2006. In-8° collé, 188 p.,
bel exemplaire.
En quatrième
de couverture :
Ce livre n'est pas un roman d'espionnage. C'est
un essai consacré à la lecture, un manuel d'utilisation
pour s'orienter dans une littérature : celle de Jorge
Luis Borges.
Certains cherchent le Saint Graal, d'autres
Moby Dick et, de façon tout aussi téméraire,
cet essai suit, lui, les traces du facteur Borges pour capturer
la propriété, l'empreinte digitale, la molécule
qui fait que Borges est Borges et qui, libérée
par la lecture, la traduction et les multiples formes de résonance
s'acharnant sur l'auteur et sur son uvre depuis plus ou
moins quarante ans, fait que le monde devient chaque jour un
peu plus borgésien.
Ce qu'Alan Pauls trouve au cours de cette quête
est une forme heureuse d'échec : il n'y a pas un facteur
Borges mais plusieurs, nombreux et variés. Avec ce Facteur
Borges, Pauls démontre qu'il est non seulement un
extraordinaire romancier, mais également un magnifique
et incisif essayiste.
9 euros (code de commande
: 17886).
CABRERA
INFANTE (Guillermo) Premières Lueurs du jour
sous les tropiques. [Récit.].
Traduit de l'espagnol (Cuba) par Alexandra Carrasco. S.l., Mille
et Une Nuits, 2003. In-8° broché, 173 p., exemplaire
à l'état de neuf.
En quatrième
de couverture :
« Voici l'île, surgissant toujours et encore entre
l'Océan et le golfe : la voici. (... ) Elle restera là.
Comme l'a dit quelqu'un, cette longue île triste et malheureuse
sera encore là après le dernier Indien et après
le dernier Espagnol et après le dernier Africain et après
le dernier Américain et après le dernier des Cubains,
survivant à tous les naufrages et baignée à
jamais par le courant du golfe : belle et verte, impérissable,
éternelle. »
Depuis la formation géologique de l'île jusqu'à
la révolution, en passant par la conquête, la colonisation,
la guerre d'indépendance et la dictature de Batista, les
images de l'histoire de Cuba défilent comme dans un diaporama.
Au milieu de simples paysans assassinés ou de femmes en
deuil, on reconnaît derrière tel ou tel comandante
le Che déguisé en géologue étranger,
Cienfuegos avec son chapeau de cow-boy, et même Fidel Castro...
Écrit en 1974, Premières lueurs du jour
sous les tropiques compose une histoire de l'île par fragments,
descriptions de gravures et de scènes saisies sur le vif
: l'exécution d'un Indien, un esclave noir poursuivi par
des chiens, une partie d'échecs en pleine guerre, le naufrage
d'un radeau qui voulait atteindre la Floride... autant d'instants
dramatiques, parfois cocasses, qui nous font sentir toute l'essence
de la cubanité. »
7 euros (code de commande
: 9571).
CARDOSO
(Lúcio) Inácio. Traduit du portugais (Brésil) et présenté
par Mario Carelli. Paris, Métailié, 1991.
In-8° broché, 128 p., (collection « Bibliothèque
Brésilienne »).
En quatrième
de couverture :
« Inácio est un de mes vieux cauchemars d'enfant
» confia Lúcio Cardoso, et la force de ce personnage
tient à ce caractère onirique.
Dans un monde sans Dieu, orphelin miné par l'alcool, étudiant
qui a renoncé à ses livres, Rogério est
malade de la médiocrité humaine. Par-delà
une révolte aux accents nietzschéens, il recherche
la pureté et la joie. Créature cauchemardesque,
Inácio, « bellâtre vieillot et inconséquent
», hante les nuits des bas-fonds de Rio de Janeiro, il
ensorcelle le jeune homme qui part à sa recherche comme
on cherche un père. Lúcio Cardoso donne ici un
étrange exemple « d'expressionnisme tropical. »
6,50 euros (code de commande
: 8606).
[CARPENTIER
(Alejo)]. ABSIRE (Alain) Alejo Carpentier. Paris, Julliard, 1994. In-8° broché,
175 p., illustrations, (collection « Écrivain /
Écrivain »), couverture insolée.
En quatrième
de couverture :
« Parmi les « grands » Latino-Américains,
Alejo Carpentier, mort à Paris en 1980, me paraît
tenir une place particulière. D'abord par ses origines
mêlées, par ce vrai métissage de celui qui
est né à La Havane d'un père français
et d'une mère d'origine russe. Cette ambivalence détermine
toute son uvre. Nul mieux que lui n'exprime la déchirure
de l'homme qui, appartenant à deux hémisphères,
n'est plus de nulle part.
Réussite sans équivalent d'écriture baroque,
Le Royaume de ce monde ou Le Siècle des lumières
exaltent l'espoir de l'homme aux prises avec l'Histoire. Plus
j'ai avancé dans la relecture d'Alejo Carpentier, plus
de son exil d'étudiant révolutionnaire à
Paris, dans les années trente, à son engagement
dans la révolution castriste, j'ai vu se confondre la
vie de l'auteur avec son uvre. Prenant le parti des Indiens
et des esclaves venus d'Afrique, ses romans et ses nouvelles
nous mettent en face de nos conquêtes et de nos incertitudes.
Hors de nos frontières romanesques habituelles, ils sentent
le rhum et la poussière. Ils charrient l'odeur de l'or
et du sang répandu. »
9 euros (code de commande
: 9220).
CEPEDA
SAMUDIO (Alvaro) Le maître de La Gabriela. Roman. Traduit du colombien par Jacques Gilard.
Préface de Gabriel Garcia Marquez. Paris, Belfond,
1984. In-8° broché, 138 p.
En quatrième
de couverture :
« Une bourgade étouffante, construite sur une plage
de la côte caraïbe colombienne, est devenue, par la
volonté de la United Fruit Company, le grand port
d'où sont expédiés les millions de régimes
de bananes que produit « la Zone », dans l'arrière-pays.
Un jour, la grève éclate. La société
yankee appelle l'armée. Le sang coule dans les plantations,
dans les hameaux, tout au long de la voie ferrée, et l'ordre
règne à nouveau. Mais Le maître de la
Gabriela ne s'en tient pas à cet épisode réel
de l'histoire colombienne : ce roman fait revivre trois générations
de la famille d'un planteur sans scrupules et sans remords. Un
entrelacs de voix mystérieuses et de récits objectifs
reconstitue, parcimonieusement, l'histoire de cette dynastie
de tyrans et de rebelles, où chacun est prisonnier de
son propre orgueil et victime de sa fidélité aux
lois d'un sang implacable.
Le roman d'Alvaro Cepeda Samudio n'est pas seulement un classique
colombien : avec lui commence l'histoire littéraire de
tout un continent. Gabriel Garcia Marquez qui fut l'ami
de l'auteur voit dans Le maître de la Gabriela
« un formidable apport » à l'ensemble de la
littérature latino-américaine. »
6,50 euros (code de commande
: 8604).
CERVANTÈS Nouvelles exemplaires Traduction de Louis Viardot.
Paris, Club Français du Livre, 1967. In-8° sous reliure
plein simili d'éditeur, maquettes de Jacques Daniel,
622 p., (collection « Les Portiques », n° 83).
19 euros (code de commande
: 7583).
[CERVANTÈS
(Miguel de)]. ARRABAL (Fernando)
Un esclave nommé Cervantès. Traduit
de l'espagnol par Luce et Fernando Arrabal. Paris, Plon, 1996.
In-8° collé, 270 p., illustrations, cartes, tableau
généalogique.
En quatrième
de couverture :
Quelle
vie romanesque que celle du créateur du roman moderne !
À vingt ans, déjà, il
était condamné par le Roi d'Espagne à voir
tranchée sa main d'écrivain.
10 euros (code de commande
: 21770).
[CERVANTÈS]. DAIREAUX (Max)
Cervantès.
Paris, Desclée De Brouwer,
[1947]. In-8° broché, 294 p., (collection «
Temps et Visages »), exemplaire non coupé.
10 euros (code de commande
: 1447).
CHIRBES
(Rafael) Mimoun. [Titre
original : Mimoun.] Traduit de l'espagnol par Denise
Laroutis. Paris, Rivages, 2003. In-8° collé, 144 p.
En quatrième
de couverture :
« Fuyant Madrid, l'alcool et un
mal-être général, Manuel, un jeune professeur
espagnol, part vivre au Maroc. Il s'installe à Mimoun,
un village de l'Atlas. Manuel espère y trouver, avec l'isolement
et la paix, un environnement propice à l'écriture
d'un livre, et une « authenticité »
qui lui permettra de reprendre pied.
C'est un très beau « roman
d'apprentissage » que ce premier livre de Rafael Chirbes,
dans lequel se reconnaîtront tous ceux qui, un jour, ont
voulu couper les ponts. Paru en 1988, il avait retenu l'attention
des critiques et rencontré un grand succès auprès
du public. »
6 euros (code de commande
: 11899).
COLOANE
(Francisco) Tierra del Fuego. Nouvelles traduites de l'espagnol (Chili) par
François Gaudry. Préface de Luis Sepúlveda.
Paris, Phébus, 1994. In-8° broché, 181 p.,
(collection « D'Aujourd'hui - Étranger »).
En quatrième
de couverture :
Publié
au Chili en 1963, Tierra del Fuego se distingue d'un simple
recueil de nouvelles à la fois par l'unité du style,
par celle des paysages, désolés ou grandioses,
qui lui servent de cadre, et par les thèmes récurrents
qui le traversent : histoires de folie et de mort dont le
héros innommé est ce Grand Sud qui aimanta de tout
temps les rêves de l'imaginaire sud-américain. Les
personnages qui hantent ce bout du monde sont tous plus ou moins
des exilés : gauchos condamnés à peupler
de mauvais rêves leur solitude, marins attachés
au service de rafiots hors d'usage, insurgés en fuite,
contrebandiers, chasseurs de phoques, parias de toutes les nations...
sans oublier les Alakaluf et les Yaghan qui furent les premiers
habitants de ces terres promises à toutes les désolations,
et que le « progrès » a chassés
de leur propre Histoire.
Les récits qui s'enchaînent et
se répondent sont forts comme un alcool frelaté,
tragiques comme la vie qui n'a pour se défendre que le
renoncement, l'ivresse ou le mal. Aucun « effet »
dans ces comptes rendus cruels, qui ne se paient pas de mots,
tournent résolument le dos aux prestiges du baroque, et
dont la simple brutalité vous happe et ne vous lâche
plus. On comprend qu'Alvaro Mutis n'hésite pas à
voir en Coloane un nouveau Jack London : voilà longtemps
que la fiction contemporaine n'avait pas livré de textes
aussi éloignés de la « littérature »,
aussi proches, surtout, de cette âpreté sans appel
qui était la marque noire des grandes lectures de nos
enfances.
Table :
- Un adolescent à barbe
blanche, par Luis Sepúlveda.
- Terre de feu.
- Sur le cheval de l'aurore.
- Comment mourut le Chilote Otey.
- Cinq marins et un cercueil vert.
- Cap sur Puerto Eden.
- Terres d'oubli.
- La partie immergée de l'iceberg.
- La bouteille d'eau-de-vie.
- Le constructeur du phare.
8 euros (code de commande
: 19039).
DE
AZÚA (Félix) Quelques questions de trop.
Roman. Traduit de l'espagnol
par Éric Beaumatin malgré la collaboration de
l'auteur. Paris, Seuil, 1995. In-8° broché, 202
p., exemplaire en parfait état.
En quatrième
de couverture :
« Madrid 1980 : l'Espagne cesse d'être post-franquiste
pour entrer dans la néo-démocratie, les films d'Almodovar
et la movida cherchent à exorciser le fascisme et à
célébrer la post-modemité. Mais, derrière
le rideau de fumée de la fête, une jeunesse meurt
à force de poser des questions qui restent sans réponse.
Mourir à Madrid en 1980, en écoutant du rock, en
roulant en moto, en se droguant, ne relève pas, comme
en 1939, d'un engagement, mais d'un vide. Ceux qui ont voulu
changer le monde seraient-ils restés aveugles et sourds
à ce qu'ils avaient de plus proche ? N'auraient-ils laissé
à leurs enfants, pour tout héritage, que cela:
le vide ?
Trop de questions que posent une jeune fille et son compagnon
dans cette tragi-comédie philosophique du déséquilibre,
où la philologie et le roman populaire sont déboutés
par une histoire qui ressemble fort à une bande dessinée
de notre époque. Questions que Félix de Azúa
lance comme autant de défis aux acteurs de l'histoire
de notre siècle, avec la causticité et l'intelligence
qui ont fait de lui l'un des écrivains les plus brillants
et originaux d'Espagne et d'ailleurs. »
9 euros (code de commande
: 8404).
FAJARDO
(José Manuel) Les Imposteurs. Traduit de l'espagnol par Claude Bleton. Paris,
Métailié, 2000. In-8° broché, 331 p.,
(collection « Bibliothèque Hispanique »).
En quatrième
de couverture :
« La Havane 1622. Deux jeunes hommes embarquent pour l'Europe
sur un galion : un mystérieux aventurier anglais et un
jeune juif converti qui cache ses origines. Sur le galion voyage
aussi une femme... Les deux jeunes gens recherchent la liberté
mais ils vont devenir flibustiers et être confrontés
aux limites de cette liberté et à la cruauté.
Ils ont en commun le sentiment de l'exil physique et moral, et
au fil de leurs aventures leur amitié grandit. Poussé
par les vents de l'imposture, leur navire aborde un univers d'énigmes,
de naufrages, d'enlèvements, d'amours, de chagrins d'amour,
d'amitié.
En hommage à Stevenson et à Conrad, José
Manuel Fajardo écrit un roman d'aventures brillant où
tous les éléments romanesques se transforment avec
légèreté en un monde d'idées et d'émotions.
Une lecture passionnante mais aussi une réflexion sur
le mensonge et les limites de la recherche du bonheur. »
12 euros (code de commande
: 8417).
FERREIRA DE CASTRO Les
brebis du Seigneur. Roman traduit du portugais par Louise Delapierre.
Préface de Henri Poulaille. S.l., Club des Libraires
de France, 1956. In-8° sous reliure déditeur,
347 p., dos passé.
9 euros (code de commande
: 1456).
FILLOY
(Juan) Op Oloop. Roman.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Céleste Desoille.
[Toulouse], Monsieur Toussaint Louverture, 2011. In-8° collé,
252 p., exemplaire en très bel état.
En quatrième
de couverture :
Op
Oloop retrace dix-neuf heures et dix minutes de la vie étonnante
d'Optimus Oloop, un statisticien finnois à la vie millimétrée
exilé dans le Buenos Aires bourgeois des années
1930. Lancé dans une quête d'authenticité
aussi vaine qu'illusoire, Op Oloop, seulement armé de
son infaillible méthode, s'élève contre
toutes les mascarades pour donner un sens à sa vie. Le
roman, conçu comme un journal de bord, décrit minute
par minute le chamboulement de son univers obsessionnel par un
insignifiant accident de la route. Moitié Pnine de Nabokov,
moitié Werther de Gthe, Op Oloop oscille sans cesse
entre réalité et divagation, dessinant ainsi les
contours d'un personnage aussi absurde qu'attachant. Acide et
provocateur, cet imprévisible chef-d'uvre, source
d'inspiration pour Julio Cortázar et Alfonso Reyes, est
pour la première fois traduit en français.
Encore méconnu en Argentine il y a quelques
années, Juan Filloy (1894-2000) écrivain génial
et prolifique, auteur d'une uvre féconde et acclamée,
s'est imposé comme l'égal de son ami et admirateur
Borges. Les critiques n'ont pas hésité à
qualifier cet amoureux du langage, champion du monde de palindromes
(il en a publié plusieurs milliers), de « magicien
pré-Oulipien ». Jonglant élégamment
avec la langue, Filloy révèle dans son uvre
l'être humain et ses vices. Maniant la satire et l'ironie
à la perfection, il mêle à son jeu littéraire
la philosophie, la psychanalyse et la science, scrutant le réel
à travers un complexe et fascinant jeu de miroirs. À
tel point qu'il gagnera l'amitié de Sigmund Freud à
la sortie d'Op Oloop. Juan Filloy est mort quelques jours
avant d'atteindre ses 106 ans, pendant sa sieste, réussissant
ainsi le pari qu'il s'était lancé de vivre au cours
de trois siècles différents.
10 euros (code de commande
: 19392).
FRESÁN
(Rodrigo) La Vitesse des choses. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle
Gugnon. Préface d'Enrique Vila-Matas. Albi, Passage
du Nord-Ouest, 2008. In-8° collé, 636 p., exemplaire
en parfait état.
En quatrième
de couverture :
« [...]
Balthazar Mantra a lancé la mode de faire couler le sang
des vivants dans les veines des morts afin de préserver
leurs souvenirs et leurs histoires. De leur côté,
les Moines Mantra s'obstinent à croire que Balthazar Mantra
n'a jamais été une personne, mais une chose :
ce vent secret qui souffle sur les humains chaque fois qu'ils
prennent conscience de la mort ou c'est du pareil
au même chaque fois que la mort prend conscience
d'eux. Ce vent qui souffle à présent sur moi...
Je suis arrivé là en poursuivant
la légende de Balthazar Mantra, auteur aussi mythique
que radical de La Vitesse des choses. La vitesse des choses
est la vitesse de la mémoire. La mémoire est tout.
L'uvre est la mémoire. [...] Le son de la vitesse
des choses est celui que Dieu produit quand il respire si loin
de nous. On le retrouve un peu dans la seconde où les
marées changent ou dans le craquement du premier flocon
de neige se détachant des cieux.
Voici l'histoire de ma deuxième mort...
Je suis le disciple obligé d'un maître, le traqueur
d'ossements historiques, l'amateur de bibliothèques décédées,
le salaud poursuivi par le fantôme de sa petite sur
dépourvue de bras et, à nouveau, l'écrivain
argentin qui a survécu à tous les cataclysmes. »
Pour des raisons évidentes, les précisions
que nous aimerions apporter sur cet écrivain de livres
mutants nous échappent, d'autant plus que pour cette édition
française, d'autres récits sont venus s'ajouter
à l'ouvrage. [...] Chaque fois que j'écris sur
La Vitesse des choses, je suis obligé de lire les
nouveaux récits que Fresán a adjoints à
son livre infini, qui est devenu finalement celui que j'ai le
plus lu de ma vie.
Enrique
Vila-Matas.
13 euros (code de commande
: 18540).
GARCÍA CALDERON (Ventura) La Vengeance du Condor.
Bois en couleurs de Marcel Bovis. Édition établie
par Henri Jonquières. Paris, Henri Lefèbvre,
1941. In-8° demi-chagrin brun à coins, tête
dorée, couverture conservée (R. Laurent),
164 p., 20 illustrations en couleurs dans le texte, (collection
« La
Renaissance », n° 1), exemplaire numéroté
sur pur chiffon de Lana (n° 710), quelques petites éraflures
au dos passé.
@ Ce recueil contient : La Momie,
La Vengeance du Condor, Les Cochons maigres, La
Forêt des poisons, traduits par Francis de Miomandre
; Yacou-Mama, La mort de Jacinto Vargas, Mort
dans sa loi, Chamico, L'Aube ardente, Sacrilège,
Le Lama blanc, Don Vidal Samanès, Amour
indigène, Le noyé, L'Homme aux quarante-huit
enfants, L'Homme qui soulage la mort, Vendredi
saint, Ce fut au Pérou, traduits par Max Daireaux
et Histoires de cannibales, Lune de miel traduits
par Victor Flama.
80 euros (code de commande
: 66/70).
GARCIA LORCA (Federico) Théâtre. Illustrations de G.
Wakhevitch. Paris, Gallimard, 1967. In-8° sous reliure,
Rhodoïd et étui d'éditeur (d'après
la maquette de Hollenstein), 334p., exemplaire numéroté
en très belle condition.
65 euros (code de commande
: 6620).
GOLDEMBERG
(Isaac) La Vie à crédit de don Jacobo
Lerner. Roman. Traduit de
l'espagnol par Catherine Martin-Gevers. Monaco, Éditions
du Rocher, 2005. In-8° broché, 341 p., (collection
« Anatolia »).
En quatrième
de couverture :
« Quelques années avant la Seconde Guerre mondiale,
deux amis d'enfance, Jacobo Lerner et Léon Minsky, arrivent
à San Sebastian, en provenance d'un village du fin fond
de la Russie. Ils y découvrent un pays dans le chaos,
où l'on accuse les Juifs tantôt d'être des
capitalistes tantôt d'être des communistes, en les
rendant ainsi responsables de la débâcle économique.
Leurs vies s'organisent peu à peu, puis elles seront bouleversées,
et Minsky se laissera glisser dans la folie, au grand effroi
de Jacobo. Les harangues de son ami devant l'église du
village suscitent les moqueries et la haine de ses habitants.
C'est dans ce contexte que le drame se déroulera, histoire
d'amour et recréation du Juif errant tout à la
fois. »
12 euros (code de commande
: 9296).
GRACIAN
(Baltasar) Le politique Dom Ferdinand le Catholique.
[Titre original : El
Politico Don Fernando el Catholico.] Traduit de l'espagnol,
présenté et annoté par Joseph de Courbeville.
Paris, Lebovici, 1984. In-8° broché sous couverture
rempliée, 98 p., exemplaire en très bel état.
Extrait de la préface
du traducteur :
La
Politique du Roi Dom Ferdinand le Catholique est un ouvrage
célèbre ; c'est le meilleur de cet auteur,
au sentiment des gens judicieux, dit un écrivain espagnol :
« Célèbre la Politica del Rey Don Fernando
el Catholico, que a votos de juizimozos es lo mejor deste Autor. »
C'est peut-être sur ce texte qu'un de nos écrivains
critiques intitula l'un de ses ouvrages : La Politique
de Ferdinand le Catholique. Quoi qu'il en soit, Varillas
et Gracian n'ont entre eux d'autre ressemblance que par cet endroit.
El Politico Don Fernando el Catholico est le titre de
l'auteur espagnol, que l'on ne saurait changer, sans donner le
change au public sur le caractère de l'ouvrage. En effet,
Gracian annonce d'abord et son dessein, lequel est l'éloge
de Ferdinand, et la manière dont il prétend l'exécuter.
« J'oppose un roi à tous les rois qui l'ont
précédé ; je propose un roi à
tous les rois qui viendront après lui : c'est Dom
Ferdinand le Catholique, ce grand maître en l'art de régner,
le plus grand oracle de la raison d'État. »
(« Opongo un rey a todos los passados : propongo
un rey a todos los venideros... »).
12 euros (code de commande
: 28770).
JIMENEZ (Juan
Ramon) Platero et moi. (Traduction de Claude Couffon. Illustrations
de Baltasar Lobo). Paris, Seghers, 1956. In-12 broché,
137 p.
10
euros (code de commande : 61/65).
JUARROZ
(Roberto) Treizième poésie verticale.
Édition bilingue.
Traduction de Roger Munier. 3e édition. Paris, Corti,
2006. In-8° broché, 231 p., (collection « Ibériques »),
exemplaire en très bel état.
Extrait du liminaire
:
La
présentation de l'uvre admirable du poète
argentin Roberto Juarroz n'est plus à faire. Déjà
largement traduite en français, cette uvre est familière
à un public fervent et qui s'étend de jour en jour.
Rappelons seulement à ceux qui la découvriraient
ici que depuis son départ, en 1958, elle est tout entière
rassemblée sous le seul titre énigmatique et lapidaire
de Poésie Verticale. Cette singularité,
à ma connaissance sans précédent dans la
littérature mondiale, attire déjà fortement
l'attention. Durant quelque trente-cinq années, les recueils
se sont succédé sans autre différence entre
eux que leur numéro d'ordre : Deuxième,
Troisième, Quatrième... Aujourd'hui :
Treizième Poésie Verticale. Une telle insistance
dans l'anonyme est de soi chargée de sens. La parole poétique
prend ici naissance dans le sans nom, sans visage et s'y attache
obstinément.
Le projet poétique de Juarroz est, lui
aussi, dune nature singulière et quil convient,
me semble-t-il, d'interroger avant lecture. Dans le questionnement
du monde tel quil prend forme selon une distinction bien
établie des genres, la poésie est poésie
et la pensée est pensée, chacune dans son ordre.
À première lecture dun poème de Juarroz,
il semblerait que la pensée l'emporte, et parfois la plus
tendue, la plus inhabituelle et qui exige, pour être pleinement
captée, un certain effort de concentration. Dès
1963, Julio Cortazar écrivait à Juarroz, à
propos de Seconde Poésie Verticale qui venait de
paraître : « Il y a longtemps que je n'avais
pas lu de poèmes qui m'exténuent et m'exaltent
comme les vôtres... »
10 euros (code de commande
: 28957).
LANDERO (Luis) Gentilshommes
de fortune. Roman. Traduit
de l'espagnol par Françoise Rosset. Paris, Gallimard,
1997. In-8° broché, 314 p., (collection « Du
Monde Entier »).
12 euros (code de commande
: 7117).
LULLE
(Raymond) Félix
ou le Livre des Merveilles.
[Titre original : Fèlix o el libre de meravelles.]
Traduit du catalan et préfacé par Patrick Gifreu.
Monaco, Éditions du Rocher, 2000. In-8° collé,
444 p., (collection « Anatolia »),
couverture partiellement insolée.
En quatrième
de couverture :
Heur
et malheur de l'Émerveillé.
Le premier grand roman moderne européen.
Écrit à Paris à la fin
du XIIIe siècle, Félix ou le Livre des Merveilles
est un roman philosophique d'une grande modernité.
Son héros, le jeune Félix, est
envoyé en pérégrination à travers
le monde par son vieux père afin d'évaluer la distance
qui sépare la doctrine reçue au cours de son éducation
de la réalité du monde. Félix vagabonde
à travers les forêts, trouve refuge dans des grottes,
médite près des vaches, visite des châteaux,
prie dans des ermitages, s'entretient avec des courtisanes, des
veuves et des mendiants.
Conscience innocente, sensible, souvent douloureuse,
notre héros évolue au milieu de l'injustice du
monde. Son itinéraire s'accompagne d'une série
de contes exemplaires qui illustrent son enseignement.
En dix chapitres : Dieu, anges, ciel,
éléments, plantes, métaux, bêtes,
homme, paradis, enfer, Lulle reflète le monde divin où
l'homme du XIIIe siècle est plongé.
Au sein de ce roman initiatique, véritable
voyage d'une formation intellectuelle et spirituelle, Lulle forge
une critique sociale aux dépens des puissants : princes,
prélats, riches bourgeois.
Encyclopédie enflammée de l'amour
de Dieu et des hommes, Félix est le plus littéraire
de ses livres.
Né en 1232 à Majorque, Raymond
Lulle compose la majorité de ses uvres à
Montpellier, ville qui faisait alors partie du royaume de Majorque.
Il est l'auteur de deux cent quarante-trois livres écrits
en latin et en catalan, dans lesquels il embrasse les disciplines
les plus diverses : la théologie, la mystique, la
philosophie, les sciences, la littérature, la poésie...
Avec l'Écossais Duns Scot, « Docteur subtil »,
et le Napolitain Thomas d'Aquin, « Docteur angélique »,
Raymond Lulle, « Docteur illuminé »,
est une des figures du sublime XIIIe siècle.
20 euros (code de commande
: 26379).
MATHIAS
(Marcello) Pablo la Nuit. Roman.
Traduit du portugais par Maria Teresa Planadevall. Paris, Robert
Laffont, 1976. In-8° broché, 313 p., (collection «
Pavillons »).
En quatrième
de couverture :
« Dans la grande tradition du roman picaresque espagnol
(tradition très voisine de l'auteur, en l'occurrence,
puisqu'il est portugais), Pablo la Nuit est le livre de
l'inquiétude de notre temps. Les aventures du héros
à travers le monde et les hommes forment, en le conduisant
de lui-même à Dieu, un périple parfait. Car
ce Dieu que Pablo avait quitté dans sa jeunesse, après
être d'abord entré au séminaire, qu'est-il
donc si ce n'est la connaissance de soi ramenant l'homme, allégé
beaucoup plus qu'alourdi d'expérience, à soi-même,
à un juste soi-même ? Mais, avant d'y parvenir,
il lui faudra essayer presque tout ce que le monde peut offrir
à la longue quête de l'insatisfaction humaine, qui
est le seul chemin de vérité. Il y aura l'amour
et l'argent, bien sûr, la puissance, la réussite
matérielle, à peine obtenus, aussitôt rejetés.
Et donc aussi la pauvreté, l'obscurité volontaires,
et la ruine. Ce que l'on appelle, en somme, une vie pleine,
si l'on admet qu'une telle plénitude débouche sur
le vide.
Publié il y a deux ans sous un pseudonyme dont le secret
fut bien gardé, Pablo la Nuit a été
aussitôt salué, tant en Amérique du Sud qu'au
Portugal, comme une révélation et un chef-d'uvre
de la littérature portugaise, tant pour l'extrême
élégance de son style et la pureté de sa
langue que pour l'actualité de la pensée. »
5 euros (code de commande
: 8547).
MENDICUTTI (Eduardo) Le pigeon boiteux.
Traduit de l'espagnol par
Denise Laroutis. Paris, Bourgois, 1995. In-8° broché,
271 p.
En quatrième
de couverture :
« Un été, c'est le temps qu'il faut à
un garçon pour découvrir sa vraie nature. Apprendre
à vivre aussi, et tomber amoureux. Les surprises du désir
le guettent derrière les portes de la maison andalouse
chaleur, lumière, odeurs de vin et de fleurs, joie
du quotidien , habitée d'êtres étranges
et comiques qui exécutent tous un grotesque ballet. Conduit
par son regard étonné et lucide, par sa parole
hésitante et fleurie, le lecteur accompagne le garçon
qui se cherche n'est-il pas, comme le pigeon boiteux,
un être à part, beau et blessé ? et
qui fera le choix du rêve et des mots, de la beauté
des hommes, de la vie en marge et de la liberté, pour
toujours. »
15 euros (code de commande
: 7782).
MENDOZA (Eduardo) Lartiste
des dames. Traduit de lespagnol
par François Maspero. Paris, Seuil, 2002. In-8° broché,
300 p., jaquette.
10 euros (code de commande
: 116/72).
[MIRÓ
(Gabriel)]. VAN PRAAG-CHANTRAINE (Jacqueline) Gabriel
Miró ou Le visage
du Levant, terre d'Espagne. (Essai biographique et critique.) Préface de Jean Cassou. Paris,
Nizet, 1959. In-8° broché, 463 p., exemplaire
non coupé et en parfait état.
Préface :
On ne saurait, en présentant ce livre,
ne pas évoquer tout d'abord l'amitié que le cher
Valéry Larbaud avait nouée avec Gabriel Miró.
Le point de l'Espagne que cet amateur de climats étrangers
avait choisi pour s'y fixer était Alicante, et c'est la
patrie du grand écrivain levantin. On lira, dans l'étude
de Mme Jacqueline van Praag-Chantraine ce que c'est que le Levant,
ce versant méditerranéen de la péninsule,
entre Catalogne et Andalousie, patrie délicieuse, participant
de cette clarté intellectuelle qui est l'apanage de la
Catalogne, mais aussi de la fraîcheur de coloris qui est
celui de la région valencienne, et enfin se teignant déjà
des voluptés de l'Andalousie arabe. Toutes sortes de richesses
s'accumulent là, et on ne sait quelles merveilleuses grâces
de la nature, quelles puissances de floraison qui donnent au
paysage un caractère véritablement évangélique
et y reproduisent les printemps de la Galilée. Il était
de providentielle nécessité que le génie
de Miró transplantât dans ce décor les figures
et les scènes de la Passion.
Miró est un écrivain difficile
à situer, difficile à traduire. Il constitue, dans
la littérature espagnole contemporaine, un cas isolé,
discret, secret. Peut-être d'ailleurs en est-il ainsi de
chacun des écrivains qui ont illustré cette littérature.
C'est que chacun, bien souvent, se relie à l'endroit où
il avait ses racines, sinon à celui où il s'est
enraciné ; chacun est de sa province et est lui-même
cette province. Il est impossible de séparer Machado de
l'Andalousie de sa jeunesse et des campagnes de Soria de sa maturité,
Unamuno de son berceau basque, mais surtout de Salamanque, Azorïn
de sa découverte des « pueblos »
castillans. Miró, lui, né dans le Levant, a vécu
le Levant, médité le Levant; il s'y est confiné ;
c'est de toutes les quintessences géologiques du Levant
qu'il a composé ses charmes, pareils à ces savantes
et pieuses confiseries qui abondent dans son uvre pour
la délectation du lecteur et même, allons plus loin,
qui font son uvre, qui sont essentiellement son uvre,
la saveur et le parfum de son style. Toute l'opération
littéraire de Miró est de l'ordre de la confiserie,
elle est une soigneuse et raffinée alchimie faite pour
la gourmandise. Elle est profondément sensorielle. Et
les états d'esprit qui en émanent, les sentiments,
les mélancolies, les passions quelle exprime et communique
naissent toujours de sensations, sensations d'enfance retrouvées,
comme chez Proust, sensations rencontrées le long des
murs conventuels d'une petite ville assoupie dans le silence
et le soleil, ou sensations cueillies au hasard d'une promenade
à travers champs, sensations que la tige extrait du sol,
la fleur de l'air qu'elle respire.
Mme van Praag-Chantraine a fait de son sujet
une étude exhaustive. Elle a dessiné la vie de
Miró et son portrait, elle l'a placé dans l'atmosphère
de l'Espagne de son temps, elle a analysé toute son uvre
pas à pas, avec une minutieuse, microscopique attention.
Avec la même méthode dont Miró lui fournissait
l'exemple, elle a examiné sa poétique, son rythme,
sa langue. J'ai particulièrement goûté cette
partie de son ouvrage, laquelle est très importante et
s'imposait pour définir un écrivain dont l'art
linguistique et stylistique dépasse le contenu de ce qu'il
a à dire, ou plus exactement, se confond avec ce contenu.
C'est bien pourquoi, d'ailleurs, Miró est, comme je l'ai
noté, difficile à traduire. C'est son écriture
qui forme la substance même de son uvre, et cette
substance se mange, c'est-à-dire est absorbée par
tout l'être physique du lecteur. Mais celui-ci en éprouve
un plaisir spirituel, comme d'une nourriture qui n'est pas que
matérielle, mais tient du philtre et procure ivresse de
regrets, de nostalgies, d'ironies et de songes.
Il faut donc qu'en cet art de Miró il
n'y ait pas que l'art. Et l'artiste lui-même le sait, qui
a voulu se représenter à la source de son art.
Il a voulu nous faire entendre qu'un tel art devait être
attribué à un artiste, nous rendre manifeste la
présence de l'artiste, nous peindre le portrait de l'artiste.
Siguenza n'est pas un personnage de roman, il n'est pas non plus
le héros de l'autobiographie d'un homme. Mais l'artiste
qui ne pouvait que produire l'art de Miró. Et sans doute
ressemble-t-il à Miró, et sans doute est-il Miró.
Mais, plus profondément l'auteur des uvres de Miró,
et l'artiste qui a créé l'art de Miró et
qui le pratique. Et qui par conséquent, plutôt qu'à
Miró, ressemble à l'art de Miró et, conformément
à cet art, est solitaire, suave et triste. Humain au point
de ressentir de profonds émois, mais aussi transcendant
à ses émois, pareil à la nature dans sa
puissance et sa luxuriance, et comme elle, inépuisablement
orchestral et implacablement funèbre. Un être, en
somme, essentiellement intime et retiré, retiré
dans le secret de son laboratoire de magicien et de virtuose.
On l'a dit franciscain ; il est aussi cruel. Bref un homme
que l'on peut soupçonner d'être infiniment complexe
; mais c'est que cet art est infini et que son artiste est doué
de pouvoirs infinis. Cet homme complexe, c'est un artiste complexe,
il se confond avec cet artiste complexe, il n'est que cet artiste
complexe. D'où l'impression d'abondance, voire de prolixité
que produit une uvre dont le substrat humain, en fait,
est mince et replié.
Tous ces caractères de l'uvre
de Miró, avec leurs subtiles combinaisons, apparaissent
au fur et à mesure que se déroulent et se composent
les analyses de Mme van Praag-Chantraine. Rien ne demeure dans
l'ombre et à chacune de ces révélations
s'éveillent de délicates et graves suggestions.
Cette monographie de Gabriel Miró constitue
assurément un des apports les plus sérieux, qui
aient été faits à notre connaissance, de
ce monde, lui-même solitaire et précieux, que sont
les lettres espagnoles d'aujourd'hui.
15 euros (code de commande
: 16073).
MUÑOZ
PUELLES (Vicente) Ombres Siamoises. Roman. Traduit
de l'espagnol par Gabriel Iaculli. Paris, Seuil, 1991. In-8°
broché, 245 p.
En quatrième
de couverture :
« En 1829, deux jumeaux originaires du Siam et attachés
l'un à l'autre par deux parties homologues de leurs corps
furent présentés en Europe où ils éveillèrent
la curiosité de la médecine et soulevèrent
l'enthousiasme des foules. Cet événement pourrait
être le point de départ de l'histoire imaginaire
d'Ang et Eng, telle que nous la livre Vicente Mufioz Puelles
: celle d'une personnalité à la fois double et
une, jalonnée d'aventures toutes plus fabuleuses les unes
que les autres qui rappellent par bien des côtés
la littérature fantastique de Lovecraft. Nés à
Hawaii, dans ces îles chères à Conrad, adoptés
par l'empereur du Siam, enlevés par un marin anglais,
ces frères siamois passeront une bonne partie de leur
vie sur des scènes de théâtre et des pistes
de cirque, fréquenteront princes et rois, connaîtront
Geoffroy Saint-Hilaire et Edgar Allan Poe, se lieront d'amitié
avec Balzac et les frères Grimm, seront témoins
d'assassinats en tous genres et manqueront périr dans
la fabrique de monstres du docteur Bela Mann après avoir
participé, en pères de famille, à la grande
aventure du sud des États-Unis.
Ombres siamoises reprend, sur le mode agile et véloce
de la bande dessinée ou du vidéo-clip, les grandes
traditions littéraires d'autrefois : roman d'aventures
et récit de voyages, conte fantastique et fable philosophique,
il nous invite à plonger non sans quelque frisson dans
le monde de l'étrange et du merveilleux. »
7,50 euros (code de commande
: 7911).
OROZCO
MUÑOZ (Francisco) ¡ Oh, tú, que
comienzas a tener un pasado !...
(Pequeños Poemas). Bruselas,
1932. In-8° broché, 51 p., deux gravures de Suzanne
Cocq, un des 370 exemplaires numérotés sur
Hollande Pannekoek, dédicacé par l'auteur.
@ Suzanne Cocq fut lélève de Constant
Montald, épouse du lithographe et aquafortiste Maurice
Brocas, elle se distingue par ses gravures et plus particulièrement
par ses eaux-fortes.
65 euros (code de commande
: 4258).
PADURA
FUENTES (Leonardo) Électre à La Havane.
[Titre original : Máscaras.]
Traduit de l'espagnol par Mara Hernandez et René Solis.
Paris, Métailié, 1998. In-8° collé,
230 p., (collection « Bibliothèque Hispano-Américaine »).
En quatrième
de couverture :
Intrigué par la robe rouge du cadavre
retrouvé dans le Bois de La Havane, Mario Conde, l'inspecteur
chargé de l'enquête, rend visite à Marqués,
metteur en scène de Electra Garrigó de Virgilio
Pinera. Homosexuel exilé dans son propre pays, vivant
au milieu de livres volés dans une maison en ruines, cultivé,
intelligent et ironique, Marqués va lui faire découvrir
un monde inconnu où chacun détient une vérité
sur le mort et sur un passé que la Révolution veut
effacer.
Peu à peu, Mario Conde va perdre ses
certitudes et chercher sa propre vérité dans un
pays qui vit au rythme des pénuries et où, pour
survivre, tous portent des masques. À travers une intrigue
policière solide, Leonardo Padura crée un monde
complexe, à la fois drôle et sombre, passionnant
comme ces Cubains nés dans la Révolution, qui vivent
sans rêver d'exil et cherchent leur identité au
sein du désastre.
10 euros (code de commande
: 15489).
QUEIROZ
(Eça de) La Relique. Traduit du portugais
par Georges Raeders. Préface de Valéry Larbaud.
Paris, Club Français du Livre, 1961. In-8° sous
reliure d'éditeur et composé d'après les
maquettes de Jacques Daniel,, [21 (préface, introduction)],
396 p., (collection « Romans », n° 263),
exemplaire numéroté (n° 2375) en très
bel état.
Extrait de la préface
:
Eça de Queiroz appartient déjà
à l'histoire de la Littérature portugaise comme
Zola et Maupassant appartiennent à celle de la Littérature
française, et La Relique, son ouvrage le plus célèbre,
a été traduit en plusieurs langues. Il devait l'être
depuis longtemps en français, et le retard avec lequel
il apparaît en cette langue serait pénible pour
l'amour-propre de nos lusitanisants s'il n'avait eu pour cause
des obstacles d'ordre purement commercial. Il est, par malheur,
bien vrai que les deux littératures de langue portugaise
sont encore très insuffisamment connues chez nous ;
mais en ce qui concerne Eça de Queiroz les lettrés
français qui les étudient et qui auraient pu l'introduire
auprès du public de langue française sont sans
reproche : ils ont depuis longtemps déjà préparé
les lecteurs à accueillir avec l'attention qu'elles méritent
les uvres de ce grand romancier.
Et voici, enfin, A Reliquia traduite
intégralement par M. Georges Raeders, de qui nous pouvons
attendre avec confiance d'autres interprétations d'uvres
littéraires portugaises et brésiliennes, et qui
prend ainsi rang, et un rang très honorable, parmi la
petite phalange de nos lusitanisants.
À vrai dire ni lui ni moi ne pensons
que La Relique doive être considérée
comme le chef-d'uvre d'Eça de Queiroz et comme le
livre qui, le représentant d'une manière complète,
dispenserait ceux qui veulent le connaître et le goûter
de la lecture de ses autres romans et en particulier de Os Maias.
Mais il importait que La Relique, en raison même
de sa célébrité internationale, fût
le premier à devenir accessible aux lecteurs français.
Du reste on y trouvera toutes les qualités et aussi les
défauts qui caractérisent Eça de Queiroz
comme styliste, comme narrateur, comme peintre et critique des
murs, et comme interprète de la vie.
J'ignore tout de la littérature critique
qui accueillit A Reliquia et qui l'a accompagnée
à mesure que sa réputation s'étendait et
se fixait ; mais je suppose que ce livre dut rencontrer
une vive opposition de la part de beaucoup d'esprits religieux,
surtout en Portugal et dans les autres pays catholiques. On dut
l'accuser de mettre à la portée d'un public nombreux
et sous une forme très attrayante, l'agnosticisme qui
prévalait à l'époque parmi les élites
intellectuelles d'Angleterre, d'Allemagne et de France.
C'était un point de vue bien étroit ;
c'était faire de ce livre un ouvrage de propagande alors
qu'il est bien loin et bien au-dessus de toute attitude apologétique,
et que la satire qui est un de ses éléments n'est
au service d'aucun parti.
13 euros (code de commande
: 18596).
SOMOZA
(José Carlos) La Dame n° 13. Roman traduit de l'espagnol par Marianne Millon.
Arles, Actes Sud, 2005. In-8° collé, 423 p.,
(collection « Lettres Hispaniques »), exemplaire
du Service de Presse.
En quatrième
de couverture :
« La
n° 7 Empoisonne, récitait le vieux, tandis que l'enfant
lisait, sans un seul murmure, sans une seule erreur. La n°
8 Conjure... La n° 9 Invoque... La n° 10 Exécute...
La n° 11 Devine... La n° 12 Connaît. II
s'arrêta et sourit. Ce sont les dames. Elles sont treize,
elles sont toujours treize, mais on n'en cite que douze, tu vois...
? Tu ne dois en mentionner que douze... Ne te risque jamais,
même en rêve, à parler de la dernière...
Pauvre de toi, si tu mentionnais la n° 13... ! Tu crois que
je mens ? » (extrait)
Une clandestine hongroise, un vieux médecin
pragmatique et un professeur de lettres désaxé
forment la profane trinité chargée de juguler les
pouvoirs de treize sorcières du verbe. Dans ce suspense
fantastique, la poésie, censée réfléchir
toutes les beautés du monde, devient la plus raffinée
des armes de destruction.
José Carlos Somoza est né à
La Havane en 1959. Psychiatre de formation, il vit à Madrid.
Après La Caverne des idées (Actes Sud, 2002)
dont la traduction anglaise a obtenu le Dagger Gold Prize, et
Clara et la Pénombre (Actes Sud, 2003), il est
ici au sommet de son art.
10 euros (code de commande
: 17521).
SOUZA
(Márcio) Le Brésilien volant. Roman plus-léger-que-l'air. Traduit du portugais (Brésil) par Lyne
Strouc. Paris, Belfond, 1991. In-8° broché, 282 p.,
jaquette, rousseurs, définitivement indisponible chez
l'éditeur.
En quatrième
de couverture :
« Roman plus-léger-que-l'air », Le Brésilien
volant est tout à la fois l'histoire d'un inventeur
farfelu et passionné qui réalise son rêve,
faire que l'homme vole par ses propres moyens, et la chronique
d'une véritable révolution scientifique, dont les
illustres protagonistes ont pour nom Santos-Dumont, Blériot,
Voisin, Wright.
Ici le lecteur sera entraîné à bord des plus
gracieux aéronefs à la suite d'Alberto Santos-Dumont,
pionnier de l'aérostation. Il naviguera dans les cieux
de la Ville lumière et éprouvera toutes les joies
de la découverte la plus fabuleuse de notre siècle.
Il aura aussi à souffrir des jalousies et de l'envie,
devra frayer avec cocottes et marlous... D'aventure en mésaventure,
il s'attachera à ce petit Brésilien qui regardait
le monde de haut. »
12 euros (code de commande
: 8669).
TAVARES
(Gonçalo M.) Apprendre à prier à
l'ère de la technique. Position
dans le monde de Lenz Buchmann.
[Titre original : Aprender a rezar na Era da Técnica.]
Traduit du portugais par Dominique Nédellec. Paris, Viviane
Hamy, 2010. In-8° broché, 365 p., exemplaire
en parfait état.
En quatrième
de couverture :
« Ce
qui le fascinait chez les gens étranges, c'était
l'absolue liberté avec laquelle ils faisaient leurs choix
individuels. Chez le fou ou le mendiant qui erraient dans les
rues en demandant du pain, Buchmann voyait des hommes pouvant
choisir, avec une liberté pure et sans conséquences,
leur morale individuelle. Une morale à nulle autre pareille,
sans équivalent aucun.
Un fou n'était pas immoral, un mendiant
non plus. C'étaient des individus sans égal, de
même qu'un roi n'a pas de pair, n'a personne à
ses côtés.
Buchmann regardait avec admiration ces hommes
qui avaient dans leur poche un système juridique unique,
avec leur nom à la fin. D'une certaine manière,
c'était cela que Buchmann désirait: être
le héraut d'un système légal dont les lois
ne s'appliqueraient qu'à lui, d'une morale qui ne serait
ni celle du monde civilisé ni celle du monde primitif,
qui ne serait pas la morale de la cité ni même celle
de sa famille, mais une morale qui porterait son nom, rien que
son nom, inscrit à son fronton. »
Lenz Buchmann envoûte et révulse,
obsédé qu'il est par la force et la puissance.
Apprendre à prier... s'immisce dans ses fibres, ses terminaisons
nerveuses, les cellules de son cerveau, celui d'un homme à
l'intelligence terrifiante par son absence absolue d'affect.
Tavares affronte le XXIe siècle, qui
expérimente l'effondrement des utopies et des idéologies.
Et l'on s'incline devant son talent, comme l'ont fait Antonio
Lobo Antunes, Enrique Vila-Matas, Alberto Manguel, ou José
Saramago.
Gonçalo M. Tavares est né en
1970. Après avoir étudié la physique, le
sport et l'art, il enseigne l'épistémologie à
Lisbonne. Son premier livre traduit en France, Jérusalem,
a obtenu le Prix Saramago 2005.
13 euros (code de commande
: 22976).
TAVARES
(Gonçalo M.) Monsieur Kraus et la politique. Traduit du portugais par Dominique Nédellec.
Dessins de Rachel Caiano. Suivi d'un texte de Alberto
Manguel : Karl Kraus, le voisin de tout le monde,
traduit de l'anglais par Christine Le Buf. Paris, Viviane
Hamy, 2009. In-8° broché, 141 p., exemplaire
en parfait état.
En quatrième
de couverture :
«
La question est simple : les impôts servent à améliorer
la vie du pays. On est d'accord ?
On est d'accord.
Donc, plus un individu paie d'impôts,
plus la qualité de vie du pays s'améliore ?
Alors, moins il reste d'argent à
chacun à la fin du mois à cause des
impôts plus le pays en a, lui. À la
limite : quand quelqu'un achète du pain et du beurre
et qu'il les mange, objectivement, il vole ce pain et ce beurre
au pays.
Ainsi, plus la vie de l'habitant se
dégrade, plus celle du pays s'améliore.
Exact.
Que vive le pays ! s'exclama le Premier
Assesseur.
Mais sommes-nous au service du citoyen
à titre individuel ou du pays comme une totalité
?
Du pays comme une totalité, Chef
! crièrent à l'unisson les Assesseurs.
Et le pays appartient à tous
! insista le Premier Assesseur.
Conclusion, si notre objectif patriotique
est d'améliorer la qualité de vie du pays, il nous
faut...
Dégrader la qualité de
vie du citoyen !
Et voilà ! »
Gonçalo M. Tavares, né en 1970,
est l'un des écrivains les plus importants de la littérature
portugaise contemporaine. Monsieur Kraus fait partie de
l'ensemble O Bairro, quartier peuplé de personnages
portant des noms d'artistes célèbres, dont on pénètre
le quotidien par le biais de courtes saynètes. Y flâner
nous mène chez Monsieur Valéry qui fait
des bonds pour se grandir, Monsieur Calvino qui enferme
le néant dans un ballon, puis chez Madame Woolf,
Monsieur Duchamp, Madame Pina Bausch, Monsieur
Breton...
Pour l'auteur, le Bairro constitue «
un lieu où l'on tente de résister à l'entrée
de la barbarie. »
8 euros (code de commande
: 23707).
VALDÉS
(Zoé) Cher premier amour. Roman traduit de l'espagnol (Cuba) par Liliane
Hasson. Arles, Actes Sud, 2000. In-8° broché, 331
p., (collection « Lettres Latino-Américaines »),
exemplaire à l'état de neuf.
En quatrième
de couverture :
« Un train quitte la gare centrale de La Havane et roule,
bringuebalant, vers le tréfonds de la mémoire pour
atteindre une mystérieuse vallée qui porte un secret
d'amour.
Il emmène Danaé depuis longtemps
perdue dans l'asphalte brûlant de la ville et les semblants
de bonheur domestique à la recherche des
paradis de sa jeunesse.
C'est l'été de ses treize ans et de sa première
école aux champs. Au sein de la joyeuse cohorte d'adolescents
qui fait l'expérience patriotique des travaux agricoles
occasion de bien truculentes anecdotes ,
Danaé découvre l'amour interdit avec une sauvageonne
indienne qui habite ce lieu autant qu'il l'habite. Cette Terre
qui n'est pas qu'allégorie, dessille les yeux de la jeune
citadine et éveille ses sens à toutes les formes
de vie, des algues de la lagune aux vibrantes cimes des palmiers,
ouvrant à Danaé le monde du merveilleux.
Résolument animiste, Cher premier amour puise aux
sources poétiques des règnes minéral, animal
ou végétal les voix fantastiques de la narration
pour les fondre en un choeur célébrant la terre
cubaine et sa culture métisse. »
12,50 euros (code de
commande : 8362).
VALDÉS
(Zoé) Le pied de mon père. Traduit de l'espagnol (Cuba) par Carmen Val
Julián. Paris, Gallimard, 2000. Petit in-8° broché,
201 p., (collection « Haute Enfance »), jaquette.
En quatrième
de couverture :
« Alma Desamparada songea à son père. Pourquoi
était-il allé fourrer sa queue dans la chatte de
sa mère ? Pourquoi avoir craché sa sauce dedans
? Pourquoi sa mère avait-elle ouvert les jambes ? Pour
l'avoir, elle ? Mettre au monde une crève-la-faim ? [...
] Plus d'une fois on lui avait présenté tel ou
tel type comme étant son père.
Voilà ton père, ton foutu père, lui
avait dit sa mère le jour de ses six ans, alors que son
parrain débarquait avec un gâteau trop sucré.
Alma aurait donné n'importe quoi à présent
pour une miette d'un gâteau pareil, même rance. Un
sirop fruité imaginaire coula dans ses veines fragiles.
Il avait été question si souvent de l'identité
véritable de ce maudit père. Le coup des poubelles
ou du panier abandonné devant la porte, elle n'y croyait
plus. Si le type du gâteau était son père,
elle s'en foutait purement et simplement. »
7,50 euros (code de commande
: 8532).
VARGAS
LLOSA (Mario) La
fête au bouc. [Titre original : La fiesta
del chivo.] Traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert
Bensoussan. Paris, Gallimard, 2002. In-8° collé sous
jaquette, 603 p., (collection « Du Monde Entier »).
En quatrième
de couverture :
Que
vient chercher à Saint-Domingue cette jeune avocate new-yorkaise
après tant d'années d'absence ? Les questions
qu'Urania Cabrai doit poser à son père mourant
nous projettent dans le labyrinthe de la dictature de Rafaël
LeonidasTrujillo, au moment charnière de l'attentat qui
lui coûta la vie en 1961. Dans des pages inoubliables et
qui comptent parmi les plus justes que l'auteur nous ait offertes ,
le roman met en scène le destin d'un peuple soumis à
la terreur et l'héroïsme de quatre jeunes conjurés
qui tentent l'impossible : le tyrannicide. Leur geste, longuement
mûri, prend peu à peu tout son sens à mesure
que nous découvrons les coulisses du pouvoir : la
vie quotidienne d'un homme hanté par un rêve obscur
et dont l'ambition la plus profonde est de faire de son pays
le miroir fidèle de sa folie.
Jamais, depuis Conversation à « La
Cathédrale », Mario Vargas Llosa n'avait
poussé si loin la radiographie d'une société
de corruption et de turpitude. Son portrait de la dictature de
Trujillo, gravé comme une eau-forte, apparaît, au-delà
des contingences dominicaines, comme celui de toutes les tyrannies
ou, comme il aime à le dire, de toutes les
« satrapies ». Exemplaire à plus
d'un titre, passionnant de surcroît, La fête au
Bouc est sans conteste l'une des uvres maîtresses
du grand romancier péruvien.
13 euros (code de commande
: 16057*).
VICENT
(Manuel) La ballade de Caïn. Roman. Traduit de l'espagnol par Chantal Mairot
et Eduardo Jiménez. Paris, Robert Laffont, 1990. In-8°broché,
188 p., (collection « Pavillons »).
En quatrième
de couverture :
« Caïn joue du jazz dans une boîte new-yorkaise,
Abel danse en offrant son corps aux regards concupiscents. À
travers l'errance de ces deux personnages, la Ballade de Caïn
nous invite d'abord à un double voyage : dans l'espace,
du paradis terrestre, où un Dieu colérique et débonnaire
laisse libre cours à son à tempérament de
matamore, des sables d'un désert aveuglé de soleil,
des grandes cités mythiques et marchandes du Moyen-Orient,
à une jungle urbaine peuplée d'êtres fantomatiques
ou insolites ; dans le temps aussi, depuis les premiers temps
de la Genèse jusqu'à un monde contemporain ponctué
par le fracas des explosions et des sirènes de police.
Manuel Vicent guide ainsi nos pas, dans une langue baroque, plus
proche de l'exubérance latino-américaine que de
la gravité espagnole, teintée d'humour et de tendresse,
le long d'une sorte de parcours initiatique où le thème
de la culpabilité de Cain, coupable d'avoir osé
se mesurer à Dieu, renvoie sans cesse à celui de
la condition humaine. »
9 euros (code de commande
: 8531).
VILA-MATAS
(Enrique) Dublinesca. Traduit
de l'espagnol par André Gabastou. Paris, Bourgois, 2010.
In-8° collé, 340 p., exemplaire en très bon
état.
En quatrième
de couverture :
Samuel
Riba est l'éditeur talentueux d'un catalogue exigeant.
Néanmoins, incapable de faire face à l'émergence
des nouveaux médias et de concurrencer la vogue du roman
gothique, il vient de faire faillite. Il sombre alors dans la
déprime et le désuvrement. Pour y remédier,
il entreprend un voyage à Dublin. L'accompagnent quelques
amis écrivains avec qui il entend créer une sorte
de confrérie littéraire. Cette visite de la capitale
irlandaise se double d'un voyage dans l'ouvre de Joyce.
En explorant toutes les facettes de ce personnage
complexe, qui est en partie son alter ego, Enrique Vila-Matas
interroge la notion d'identité, de sujet, et décrit
le parcours qui a mené la littérature contemporaine
d'une épiphanie (Joyce) à l'aphasie (Beckett).
12 euros (code de commande
: 17705).
WACQUEZ
(Mauricio) Face à un homme armé. Chasses de 1848.
Traduit de l'espagnol (Chili) par Jean-Marie Saint-Lu. Paris,
Presses de la Renaissance, 1986. In-8° broché, 231
p., exemplaire du Service de Presse.
En quatrième
de couverture :
« La prose étincelante du grand écrivain
chilien Mauricio Wacquez ne doit rien au baroquisme d'un Garcia
Marquez. Comme Borges, Sabato ou son compatriote José
Donoso, il trouve davantage ses racines littéraires dans
la culture européenne. Aussi provocateur et audacieux
soit-il, Wacquez relève du classicisme dans le sens où,
chez lui, le raffinement de la forme épouse la subtilité
de la pensée.
Qui est juan de Warni, son héros et narrateur ? Un traître,
un assassin, un mercenaire, un sodomite... ? Ou plus simplement
un jeune homme de bonne famille qui, à la fin de la dernière
guerre, rentre au manoir ancestral de Périer en Périgord,
prince déchu en proie aux assauts d'une imagination trop
douloureuse ? Aux souvenirs de sa propre enfance se mêlent
ceux de son père et de son grand-père. Couvrant
plus d'un siècle, le récit se divise et se ramifie,
ponctué de scènes de chasse et de guerre d'une
force d'expression, d'une passion verbale peu communes. juan
chasse en compagnie d'Alexandre, sonjeune serviteur. Qui des
deux est le maître ou l'esclave, le possesseur ou le possédé
? Tel est l'enjeu d'un combat « monstrueux » où,
en définitive, le narrateur s'oppose d'abord à
lui-même.
Recherche de soi, méditation sur la personnalité
déchirée de l'homme moderne, Face à un
homme armé est aussi une parodie de feuilleton romantique,
une chronique stendhalienne, une sonate pathétique et
intemporelle... »
9 euros (code de commande
: 8714). |